a dernière version du projet de décret devant encadrer l’agrivoltaïsme n’est pas du goût des Jeunes Agriculteurs (JA). « Contrairement au ministère de l’Agriculture, ceux la Transition énergétique et de l’Ecologie ont cédé à la pression des énergéticiens demandant que le taux de couverture maximum d'une parcelle agricole par les panneaux agrivoltaïques soit revu à la hausse et passe au moins à 40 % » s’agace Julien Rouger, chargé du dossier foncier pour l’association.
Mettant en avant une étude de l’Inrae concluant qu’un tel taux de couverture engendre, toutes cultures confondues, des baisses moyennes de rendement de 38 % en moyenne sans augmentation de la qualité, les JA militent pour que ce taux soit abaissé à un seuil de 20 % maximum et que les baisses de rendement ne puissent dépasser 10 %. « Nous attendons du gouvernement de ne pas sacrifier la souveraineté alimentaire française au profit du rattrapage énergétique ! » insiste Julien Rouger.
Le représentant des JA veut un garde-fou pour protéger les agriculteurs des dérives, mais se dit prêt à accepter des taux de couverture maximum différents pour chaque culture. « On ne peut pas couvrir tout un champ de blé mais la mise en place de panneaux photovoltaïques en arboriculture et en viticulture est intéressante dans une optique d’adaptation au changement climatique » illustre-t-il.
La version finale du projet de décret sera être mise en consultation du public une fois ce désaccord majeur réglé, a priori d’ici la fin du mois de novembre.


D’ici là, Julien Rouger espère aussi que la garantie financière pour le démantèlement des projets en fin d’exploitation soit relevée. « Nous ne voulons pas que le propriétaire de la parcelle agricole ait à payer la défaillance d’un énergéticien. Une idée serait de mettre en place un fonds de mutualisation national pour subvenir à ces défaillances » explique-t-il, demandant en outre le maintien du bail rural pour éviter des situations complexes pouvant fragiliser les droits de l’exploitant agricole.
Les JA souhaitent enfin que les dispositions du décret s'appliquent dès sa publication à tous les projets n’ayant pas encore obtenu une autorisation d’urbanisme car « beaucoup de projets en attente ne respectent pas l’esprit de la loi et souhaitent échapper à l’application de ce décret ». Ils assurent disposer du soutien des Chambres d’Agriculture et des autres syndicats agricoles, à l’exception de la Coordination Rurale qui adopte une position plus libérale sur le taux maximal de couverture.