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Coup de gueule "constructif" des vignerons bordelais
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Coup de gueule "constructif" des vignerons bordelais

Le collectif Viti 33 qui s’est transformé en association de défense des viticulteurs se veut constructif. Il propose des cotisations indexées sur le prix du tonneau et la fixation d’un prix minimum pour les bordeaux génériques.
Par Colette Goinère Le 18 octobre 2023
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Coup de gueule
Didier Cousiney, porte-parole du collectif Viti 33, a tracé le nouveau visage du mouvement au Pian-sur-Garonne.et - crédit photo : Colette Goinère
«

Nous ne sommes pas les affreux révolutionnaires que certains ont dépeint. Nous voulons juste que l’hécatombe à venir n’ait pas lieu. Notre but est de faire entendre les vignerons, la base, qui ne se retrouve plus dans ses représentants » : ce 17 octobre, à 18h30, dans la salle des fêtes du Pian sur Garonne, devant une assistance nourrie, Didier Cousiney, porte-parole du collectif Viti 33, a d’emblée tracé le nouveau visage du mouvement.

Renverser la table n’est plus de mise. Le collectif se veut « constructif » tout en étant « l’aiguillon qui pique nos représentants pour les faire avancer » a-t-il indiqué. Un signe : cet été le collectif s’est transformé en association avec une nouvelle dénomination : "Association de Défense Viti 33".

Il y a urgence. Les chais sont pleins, le marché est atone. L’inquiétude ronge les viticulteurs, les interrogations pèsent. A commencer par le dossier de l’arrachage qui selon Didier Cousiney n’est qu’une réussite en demi-teinte : « Certains comptaient là-dessus pour faire un peu de trésorerie. Sauf que le ratio renaturation/diversification a été inversé par rapport au financement ». Bref des couacs qui s’ajoutent au retard à l’allumage de ce dossier. Le paiement des primes d’arrachage ne devrait être lancé qu’en début 2024.

Autre sujet qui laisse un gout amer : la distillation. Au départ, le prix de la distillation, 675 € du tonneau, dépassait celui du prix de vente au négoce. Sauf qu’avec les demandes venues de toute la France, les possibilités de distillation ont chuté pour chaque propriété. « Vous n’aurez pas plus de 50 % » a-t-il prévenu.

Alors quelle stratégie adopter ? Et de suggérer de « faire quelque chose ensemble » avec les vignerons du Sud, de l’Aude notamment. En attendant, Bastien Mercier, un des leaders de l’association, a donné dans le concret.

Evoquant la rencontre du collectif cet été avec le tribunal de commerce, il s’est voulu rassurant : « N’attendez pas qu’il soit trop tard. La justice c’est déstabilisant, mais les juges qui s’occupent de viticulture, écoutent nos difficultés et n’ont pas de problème à calmer les banques ». Dans l’assistance, le silence se fait plus présent. « On doit être constructif » répète-t-il.

Prix minimum et cotisations indexées

Pour preuve, Renaud Jean, viticulteur et négociant, a capté son auditoire en présentant deux mesures, essentielles pour l’avenir de la filière. Un : la fixation d’un prix minimum pour les bordeaux génériques. « Je suis en concurrence avec des négociants qui livrent en Chine des bordeaux à 1, 24 € » a-t-il rappelé. Deux : l’élaboration de cotisations indexées sur le prix du tonneau avec une linéarité pour tous. Exemple : 4,8€/hl pour un tonneau à 1200 €. 2,8 € pour celui à 700 € et 32 € pour 8 000 €. L’association a demandé un rendez-vous, sous quinze jours, au CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, qu’elle qualifie de « maison commune ». Brouhaha d’assentiment dans la salle.

Ce 17 octobre, le CIVB n’a fait l’objet d’aucune volée de bois vert. Cette fois c’est le négoce qui en a pris pour son grade : « Le négoce paye 700 € /T alors qu’il en vaut 1200€. Nous dénonçons le statut de RSE des négociants qui mettent à genou les producteurs » a clamé Renaud Jean.

On n’est pas défendus

Attaque en règle envers l’ODG et son président Stephane Gabard : « On n’est pas défendus, on n’est pas écoutés. A Stephane Gabard, je le redis, on n’est pas des gueulards. Les gens qui sont là ce soir attendent beaucoup de l’ODG. A quoi vous servez ? » interpelle Didier Cousiney. Applaudissements. « Je suis viticulteur comme vous. J’ai présenté un dossier d’arrachage. Les prix sont très bas et je n’arrive pas à trouver des contrats » a répondu Stéphane Gabard. Reprenant sa casquette de président d’ODG, il a tour à tour fustigé les reports successifs sur le dossier de l’arrachage qu’il juge désastreux.

Début novembre, trois réunions vont être fixées avec les représentants de l’Etat pour répondre aux questions. Tout comme, il a jugé « inadmissible » le comportement du négoce. « Quand on se revendique RSE, on doit faire vivre correctement ses fournisseurs. Le négoce peut s’acheter une conduite mais il ne va pas jusqu’au bout ». Puis, dans un sourire, il appelé l’assistance à s’engager dans l’ODG : « Présentez-vous, donnez votre opinion. La pluralité on en a besoin ». Silence dans l’assistance...

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Tous les commentaires (5)
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augustin Le 19 octobre 2023 à 12:26:51
Force est de constater que après la colère de 2022 s 'ensuit la résignation en 2023. Il n y aura pas de signalement pour abus de position dominante devant l autorité de la concurrence. Et la revalorisation de la cvo civb ne se fera jamais sur la valeur des bordereaux. Subventions arrachage et distillation ne seront jamais suffisantes tout comme les aménagements des frais bancaires covid 19 qui sont plafonnés à 20 k et reportés à début 2024. Reste une campagne de pub au résultat aléatoire. Nous continuons à disposer élégamment les transats sur le pont du Titanic et c est juste consternant .
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Renaud Le 18 octobre 2023 à 15:56:05
Cher Augustin, la mise en RJ n?est pas la panacée loin s?en faut. Cependant c?est un outil qui existe mais pour ne pas en être l?objet, il faut en être acteur. Et le Collectif préconise à chacun de rester les acteurs principaux de leur vie. En choisissant de passer en RJ volontairement on peut mettre à distance les corbeaux ?. Choisis. On vit dans le même monde qui est imparfait. Mais ayons des outils dans notre caisse à outils et peut-être certains seront utiles. Mais la réunion d?hier de plus de 3 heures n?a portée que 15 mn sur ce sujet. Que cet arbre ne cache pas la forêt. ?
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augustin Le 18 octobre 2023 à 14:38:38
Vision idyllique de la justice à Bordeaux ! En réalité les magistrats notamment ceux du tribunal judiciaire compétent pour 80 % des petits châteaux sous forme scea sont là pour dire le droit rien que le droit mais tout le droit. Un règlement amiable qui capote c est le règlement judiciaire. Et un rj qui capote c est l obligation du gérant dr se déclarer en cessation de paiements.Surtout que la jurisprudence ne retient pas les stocks de vin en actif disponible...Donc dans la majorité des cas les petits châteaux sont de fait en cessation de paiement, suite à un passif exigible trop important par rapport à l actif encore une fois hors stock. Mais ce n est pas tout ; une fois la cp déclarée on peut partir directement en liquidation ou alternativement obtenir une voire deux périodes d observation. Mais la encore si absence de plan béton de continuation ou projet de vente sérieux, c est la liquidation . Et des lors ce sont les associés soit en tant que caution ,soit en tant que mis en cause solidaire qui sont appelés sur leur propre patrimoine. Il paraît un peu étrange que la direction du collectif viti 33 communique de manière à de dramatiser le passage au judiciaire: notre maison brûle et nous regardons ailleurs ! Plus factuellement une simple interrogation auprès du tj procedures collectives de Bordeaux montrera la très rapide évolution de la sauvegarde des petits chateaux en rj , puis du rj à la cp , et enfin de la cp à la lj . Ce n est qu une question de temps désormais et la filière doit se réinventer impérativement d ici là sortie du 2023 primeur au printemps 2024 dans 6 mois . A défaut c est la casse assurée pour le plus grand nombre car encore une fois dura lex sed lex , notamment dans le domaine des procédures collectives .Trésor public, MSA et banques partenaires peuvent multiplier les gestes de bonne volonté mais des que le mandataire liquidateur est au commande , tout bascule.
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Faye Le 18 octobre 2023 à 12:41:53
Mr Gabart évoque le fait que les viticulteurs doivent participer à l?ODG , il faudrait peut être d?abord modifier le mode d?élection qui s?apparente plus aux habitudes bolcheviques que démocratiques.
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Cqcvin Le 18 octobre 2023 à 12:16:07
Ils ont raison.
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