e ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a tenu parole. Dévoilant un budget de 160 millions d’euros pour la distillation de crise en février dernier, Marc Fesneau avait alors pris l’engagement auprès du président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer Jérôme Despey d’atteindre l’objectif de 200 millions d'euros.
« Nous avons réussi à mobiliser la réserve de crise de l’Union européenne et obtenu 40 millions supplémentaires » annonce le ministre ce 25 août lors d’un déplacement sur le site d’Olonzac de l’Union des Distilleries de Méditerranée (UDM) venant de se doter d’une deuxième colonne de distillation pour absorber les volumes de vin en excédent dans les délais prévus.*
Les représentants de la filière applaudissent. Cette rallonge devrait permettre la distillation de 3 millions d’hectolitres jusqu’en octobre 2024 mais ne délestera pas le vignoble français des 4,4 millions d’hectolitres souscrits par les vignerons auprès de FranceAgriMer jusqu’au 5 juillet dernier. Rien qu’en Languedoc Roussillon, 1 146 souscriptions ont été enregistrées pour environ 2 millions d’hectolitres.
Pour rendre la viticulture française plus résiliente, Marc Fesneau réaffirme ensuite aux nombreux représentants de la filière présents sa volonté de travailler sur l’accès à l’eau, comme il l’avait fait chez le président des vignerons indépendants à Fitou dans l’Aude il y a quelques mois. « On peut toujours dire qu’on peut changer de système, mais quand la vigne meurt rien d’autre ne peut pousser » répète-t-il.
Le ministre promet par ailleurs de présenter dans les prochaines semaines un dispositif de transformation des prêts garantis par l’Etat (PGE) en prêts bonifiés.
A côté du marché français, Marc Fesneau insiste sur la nécessité de mieux se battre à l’export pour sortir de la crise conjoncturelle et structurelle.
* Avec sa deuxième colonne, le site d’Olonzac peut désormais produire jusqu’à 500 hl d’alcool pur par jour, distiller l’équivalent de 15 citernes de vin, soit 12 000 hl par jour. « 150 caves ont souscrit à la distillation de crise auprès d’Olonzac, représentant 90 000 hl à retirer avant le 15 octobre prochain. 70 000 hl ont déjà été distillés » a affirmé Bruno Guin, président du groupe UDM et président de la fédération nationale des distilleries coopératives viticoles (FNDVC).
Pour rappel, les aides à la distillation de crise pour la campagne 2023 sont encadrées par le règlement européen publié le 26 juin dernier. La distillation mesure concerne les vins tranquilles AOP, IGP et VSIG, à l’exclusion des vins blancs et des VSIG du Val de Loire Centre et de la Vallée du Rhône – Provence. Les montants d’aide sont fixés respectivement à 75€/hl, 65 €/hl et 45 €/hl pour les AOP, IGP et VSIG. Les distillateurs sont quant à eux rémunérés à hauteur de 5€/hl.