obilisables sur un large panel d’actions, les fonds de la réserve de crise agricole de l’Union Européenne suscitent l’envie de nombreuses filières françaises touchées par les aléas climatiques et économiques. Première sur la liste d’attente, la filière vin attend depuis février dernier que l’engagement du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, soit tenu avec une rallonge de 40 millions d’euros pour la distillation de crise (dont le budget de 160 millions € est explosé par la demande des vins IGP et, surtout, AOP).
« La demande est ferme : nous avons besoin de 40 millions € supplémentaires pour la distillation de crise, confirmant l’engagement du ministre du 6 février » pose Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Notant que la France a obtenu de la Commission Européenne 53 millions d’euros issus de la réserve de crise agricole, qui peuvent être complétés à 200 % par des fonds nationaux, le vigneron de Fitou (Aude) relève que Bruxelles ouvre « une possibilité d’intervention de l’Etat Membre sur le sujet de la sécheresse. Ce qui concerne une partie réduite du littoral méridional (notamment en Pyrénées Orientales et Languedoc), faisant face à des impasses (la vigne ne pousse pas). »


Estimant que les pertes de récolte seront prises en charge par l’intervention des assureurs (voire de la solidarité nationale selon les dégâts), Jean-Marie Fabre « porte la demande d’une aide accompagnant le manque à gagner des caves particulières et coopératives face aux pertes d’activité et augmentations de charges et liées à la sécheresse. On parle de la moitié du potentiel de production qui est perdu. Il faut anticiper le manque à gagner pour les filières touchées (arboriculture, fruits et légumes, vignes…). » Pour le président des Vignerons Indépendants, les exonérations de Taxes Sur le Foncier Non Bâti (TFNB) et de cotisations Mutualité Sociale Agricole (MSA) sont nécessaires, mais ne seront pas suffisantes : il faut s'inspirer de l'aide gel aval de 2021 pour en créer une « une aide sécheresse aval pour soutenir le manque à gagner des caves ».
En résumé, « dans la réserve de crise il faut mobiliser 40 millions € pour la distillation et tenir la parole donnée. Et en même temps utiliser les fonds pour faire face aux enjeux économiques majeurs que fait peser la sécheresse sur une zone où il en va de la survie du modèle économique de nos entreprises et de la zone » conclut Jean-Marie Fabre.