ne nouvelle ère s’ouvre pour le vignoble occitan. Ce jeudi 6 juillet, à l’initiative de leurs interprofessions, des centaines de vignerons se sont retrouvés à Gruissan pour en apprendre davantage sur les variétés Bouquet qui devraient leur être mises à disposition dès 2025.
Après une matinée au Palais des Congrès, au cours de laquelle Jean-Benoît Cavalier, président de l’AOP Languedoc a assuré sa volonté de demander l’intégration d’au moins trois variétés dans son cahier des charges, les participants se sont dirigés vers l’Inrae de Pech Rouge. L’occasion de visiter et déguster des vin Bouquet dans la parcelle de suivi des Valeurs Agronomique Technologiques et Environnementale (VATE) des différentes variétés.
L’occasion également de découvrir la parcelle « Panel 279 », dans laquelle l’Inrae, l’IFV et l’Institut Agro de Montpellier vont étudier la résistance à la sécheresse de 279 variétés issues du conservatoire de Vassal. « Nous avons identifié 3 pools à partir de 20 marqueurs moléculaires génétiques dans les 3 000 accessions Vitis Vinifera du conservatoire de Vassal : un groupe de cépages à raisins de cuve originaires de l’Est de l’Europe, jusqu’à la Géorgie, un groupe de cépages à raisins de table de la même origine géographique, et un groupe de cépages de cuve de l’Ouest » explique Patrice This, responsable de l'équipe Diversité, Adaptation et Amélioration de la Vigne (DAAV) de l'UMR pour l’Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes méditerranéennes et tropicales (AGAP).
Après 2 campagnes de greffage, les partenaires ont planté en 2021 sur une parcelle à fertirrigation différentiable de 1,6 hectare 4 blocs de 5 souches : 279 de V. vinifera du panel d’association (93 pour chaque pool), 9 variétés emblématiques des régions françaises (grenache, syrah, pinot noir, chardonnay, riesling, merlot, tempranillo, sangiovese, xinomavro), 7 variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium issues du programme français ResDur (dont le vidoc, l’artaban, le floréal et le voltis), 7 accessions d’espèces américaines et asiatiques de Vitis, et 3 variétés Bouquet, le tout sur des porte-greffes SO4.
« Toute la parcelle peut être fertirriguée au goutte-à-goutte et nous allons cultiver ces quatre blocs sous des régimes différents. Nous poserons des capteurs au niveau de chaque cep pour caractériser très finement la réponse de la vigne à la contrainte hydrique. Nous serons capables d’analyser l’ouverture et la fermeture des stomates sous les feuilles et le niveau de photosynthèse » enchaîne Patrice This.
Les premiers raisins sont attendus en 2024. « Nous pourrons pleinement exploiter l’essai sur la période 2025-2035 et espérons identifier dans les parties du génome qui régulent la réponse de la vigne au stress » conclut Patrice This, qui espère en même temps pour travailler sur la contrainte azotée. Les résultats devraient faciliter la sélection des futures variétés.