n amendement pour l’amendement. Désormais acté, le nouveau référentiel de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) doit encore évoluer sur ses modalités de calcul des apports azotés pour ne pas laisser des vignerons vertueux sur le carreau alerte Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Si le ministère de l’Agriculture a récemment corrigé les exportations d’azote liées à la vendange pour les vignes à raisin de cuve (non prises en compte précédemment, contrairement aux vignes à raisin de table), il doit aller plus loin en distinguant l’azote organique de l’azote minéral dans le calcul du bilan azoté pour Jean-Marie Fabre.
Dans les faits, le vigneron de Fitou demande le retrait de l’azote organique du calcul du bilan azoté, soulignant que cet azote organique reste stable dans le sol, se dégradant progressivement en azote assimilable selon la vie du sol et le besoin de la plante. Alors que l’azote minéral se libère rapidement, étant tout de suite consommable par la vigne, mais avec un surplus pouvant être une source de pollution. Cette différenciation entre les azotes d’origine organique et minérale n’est pas inédite précise le président des Vignerons Indépendants, indiquant que cette distinction existe déjà dans le cas de zones vulnérables.


« Il n’est pas logique de cumuler les deux sans distinction dans le bilan azoté. Il y a une pénalisation de l’apport d’azote organique, amené en plus grande quantité, alors que le but de la HVE est de promouvoir des démarches vertueuses comme les engrais organiques » pointe Jean-Marie Fabre, relevant un « contre-sens » en puissance : des vignobles bio pourraient ne pas avoir la certification HVE comme ils peuvent facilement perdre leurs 8 points de bilan azoté et ne gagner que 3 points pour la fertilisation 100 % organique (sachant qu’il faut 4 points pour remporter l’item bilan azoté).
En discussion avec les services ministériels, ce point ne dégradera pas l’accessibilité à la certification en facilitant son accès ajoute le président des Vignerons Indépendants, mettant en avant un besoin de cohérence : « il faut une meilleure prise en compte des pratiques. Il faut tendre vers 100 % d’azote organique. »