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Crédits : Alma Cersius

Marc Robert
Investir et installer malgré la crise
 

Investir 15 millions d’euros dans un nouveau centre d’embouteillage avec caveau de vente, par les temps qui courent, le pari paraît osé. Pourtant Marc Robert, le président de la coopérative Alma Cersius dans le biterrois est sûr de lui. Le projet tient la route, ses banquiers l’ont validé, ses coopérateurs aussi, qui lui font confiance depuis 2012, date de son accession à la présidence de cette cave biterroise qui produit aujourd’hui 120 000 hectolitres par an. A l’approche de la soixantaine, ce languedocien pur jus, dont l’arrière-grand-père fut un des mutins refusant de tirer sur ses pairs lors de la révolte vigneronne de 1907, ne cache pas sa fierté d’avoir donné à Alma Cersius une dimension internationale. 80 % de la production est exportée dans 33 pays.

À contre-courant de la crise qui plombe la filière, les ventes continuent à progresser et devraient atteindre les 10 millions de cols en 2024. Marathonien et ancien rugbyman, il connait les vertus de l’endurance et du jeu collectif pour mener un parcours gagnant. « C’est un travail d’équipe, l’ensemble du personnel et les adhérents sont fortement impliqués dans notre projet ». Cette dynamique ne passe pas inaperçue dans le landernau biterrois et plusieurs coopératives sont venues frapper à sa porte pour profiter de cet élan. D’abord Puimisson en 2023, puis Hérépian en 2024. Une discussion est engagée avec Roquebrun. « Ces fusions nous apportent des volumes avec des profils de vins complémentaires dont nous avons besoin pour approvisionner nos marchés ». Mais sa plus grande satisfaction, il la trouve dans la transmission familiale. « Ma fille, mon gendre, mon fils. En trois ans, j’ai installé trois jeunes viticulteurs » se réjouit-il. La relève est assurée.


Michèle Trévoux