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Crédits : Norbert Lados

Marie-Laurence Porte
Le conseil œnologique dans la peau
 

Son credo ? « Un problème, ça se comprend ». Rien de tel qu’une expérimentation pour tenter de le résoudre. Chaque année, elle motive ses clients à tester des itinéraires techniques pour résoudre leur problématique. Et toujours avec un coup d’avance.

Cette œnologue pédagogue, dynamique et passionnée trouve sa voie au début des années 2000 après une maîtrise de biologie. « Le Diplôme National d’Œnologue fut une révélation » confie-t-elle. La véritable découverte sera le conseil mêlant à la fois « créativité technique, relations humaines et adaptation permanente ».

En 2007, elle rejoint le laboratoire Enosens à Cadillac et sillonne depuis les secteurs de Pessac-Léognan, des côtes de Bordeaux, de l’Entre-Deux-Mers, des Graves et toutes les appellations où l’on vinifie des liquoreux. Dès 2008, elle signe le début de ses expérimentations avec les micro-organismes en testant la co-inoculation avec Oenococcus. « C’était le tout début, on ne pensait pas qu’on pouvait faire les deux fermentations simultanément ».

Puis, elle poursuit ses expériences de co-inoculation avec des Lactobacilles à l’encuvage qui ne consomment pas les sucres une fois l’acide malique dégradé. Encore une fois « pour aider un client qui ne pouvait pas chauffer ses cuves pour faire la malo et qui se retrouvait chaque printemps avec des Brettanomyces ». Mission accomplie. A partir de 2018, elle expérimente l’acidification avec Lachancea thermotolerans. Depuis, elle maîtrise les itinéraires techniques avec cette souche qui demande tant de précaution et de vigilance.

Cette année, elle présente ses travaux sur l’augmentation de thiols dans les vins blancs grâce à Metschnikowia pulcherrima qui offre un potentiel thiol supérieur tout en se passant de SO2. La bioprotection au service de l’aromatique.

Aujourd’hui, elle évalue le potentiel des non-Saccharomyces à adsorber le cuivre et à détoxifier le moût. Et a déjà d’autres idées en tête pour la suite, pourquoi pas à la vigne. « Les décalages de maturité donnent du fil à retordre alors j’aimerais aussi me tourner vers le conseil viti » avant de conclure « la clé, c’est l’anticipation ».


Amélie Bimont