X

 
Crédits : DR

Lyndsay Lemarchand, Flora Pulido et Laura Bouquet
Tractoristes au féminin
 

3 femmes, 3 parcours, une passion commune : la vigne et ses machines ! De la motivation en barre pour celles qui hésiteraient encore à se lancer !

Lindsay Lemarchand, cheffe de culture au château Clarke : « J’ai commencé la conduite des engins au château de Panigond en janvier 2011, lorsque je faisais mon BTS viti-oeno. Le chef de culture était très ouvert. J’étais ouvrière polyvalente donc j’ai appris et je faisais tout : les traitements, le rognage, le travail du sol, mais aussi les travaux manuels. En janvier 2014, j’ai commencé à travailler au château Larose Trintaudon, où j’étais adjointe chef de culture. Ensuite j’ai eu l’opportunité de rentrer au château Clarke en tant que cheffe de culture, en juin 2018. La nouveauté par rapport au château Larose Trintaudon, ça a été la gestion et les prises de décisions seule et en autonomie de tous les dossiers qui incombent à la vigne (achat, prise de décision technique sur les engrais).

Au début de mon parcours, j’étais très attirée par le chai, mais j’ai évolué. Aujourd’hui, les choses qui m’animent sont l’objectif et le résultat. Il n’y a pas de journée type, il faut toujours s’adapter, trouver des solutions dans certains contextes. Humain, machine et végétal sont 3 paramètres très différents à corréler et qui demandent une grande réflexion pour trouver une bonne combinaison et réaliser nos objectifs. Chacun a sa particularité, et c’est le mélange des trois qui est sympa.

Que j’ai pu faire ces choses m’a toujours fait penser que n’importe quelle femme peut y arriver également. Je ne me pose aucune question quand une femme me dit qu’elle veut être formée sur les engins ! Ça a d’ailleurs été le cas avec Laura et Flora ! »

Flora Pulido, tractoriste au château Clarke : « Cela fait 4 ans que je travaille au château Clarke, mais j’ai une expérience de presque 10 ans en tant que vigneronne. Quand je travaillais dans les vignes et que je croisais des tracteurs, cela me donnait vraiment envie. J’avais envie d’être à la place des conducteurs !

Finalement un jour, j’en ai parlé avec Lindsay à la fin d’une journée de travail, elle m’a répondu "Prends tes chaussures de sécurité demain, on va commencer ta formation par un tracteur interligne." Dès les premières heures de tracteurs je suis devenue passionnée !

Pour les femmes qui veulent se lancer par passion je n’ai qu’une chose à dire : il ne faut pas hésiter ! Quand on aime ce que l’on ne fait, rien n’est compliqué, il faut juste croire en soi et en ses qualités. Moi je suis heureuse d’aller au travail en plein mois de juillet à 6 heures du matin pour passer plusieurs heures dans ma machine. D’ailleurs nous sommes en train de tailler en ce moment, et il me tarde les prochains traitements, rognage, travaux du sol ! Ça me manque ! »

Laura Bouquet, tractoriste au château Clarke : « J'ai commencé à travailler dans les vignes en intérim il y a quelques années. Je faisais tomber les bois après la taille. Pour ne pas mentir, franchement, au premier abord ça ne m'a vraiment pas emballé. J’ai ensuite trouvé une formation de l'école de la vigne et j'ai commencé au château Clarke en 2019. Dans le cadre de ma formation j’ai pu monter sur les tracteurs, épaulée par l’équipe du château. Ensuite … c'était parti ! Je n’ai plus voulu en descendre.

Ce que j'aime dans les machines… c'est la climatisation ! Blague à part, j’aime beaucoup le fait de devoir sans cesse s’interroger sur les réglages, trouver des solutions lorsque l’on semble être dans une impasse. Je pense que pour être une bonne tractoriste il faut être minutieuse et patiente aussi, c'est important.

Je ne crois pas qu’il y ait de métiers d’hommes ou de femmes, il faut juste faire ce que l’on aime sans se poser de questions. C’est quand même dommage de passer à côté de sa passion pour des préjugés ! »


Sarah El Makhzoumi