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Arracher des vignes n’est toujours pas LA solution à la crise pour cet économiste et ce consultant
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6 mois après
Arracher des vignes n’est toujours pas LA solution à la crise pour cet économiste et ce consultant

Ils restent fermes sur leurs appuis : l’arrachage massif programmé du vignoble français n’a pas de fondements économiques avérés et il fera plus de mal quantitatif que de bien qualitatif à la filière pour l’économiste Jean-Marie Cardebat (professeur d’économie à l’université de Bordeaux et professeur affilié à l’INSEEC Grande Ecole) et le consultant Fabrice Chaudier (formation et accompagnement à la commercialisation). Après un premier échange au long cours en février, en voici un deuxième pour alimenter les réflexions de l’été.
Par Alexandre Abellan Le 10 août 2024
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Arracher des vignes n’est toujours pas LA solution à la crise pour cet économiste et ce consultant
Jean-Marie Cardebat et Fabrice Chaudier partagent leurs visions des enjeux d’adaptation du vignoble national aux multiples tendances de consommation. - crédit photo : DR
À

mesure que l’année 2024 avance, de plus en plus de vignobles (français, européens et mondiaux) annoncent envisager des mesures d’arrachage pour rééquilibrer l’offre et la demande de vin. Est-ce toujours une aberration stratégique pour vous ?

Fabrice Chaudier : Il faut d’abord préciser que tous les vignobles n’arrachent pas. Certains pays plantent : l’Italie (dont le président de l’Unione Italiana Vini affirme « nos caves sont vides » et pour qui il n’est pas question de réduire le potentiel de production) comme les pays du Nouveau Monde (Brésil, Inde ou Russie) ou même dans une moindre mesure l’Allemagne (+309 hectares) continuent à accroître leurs surfaces. Ils veulent préserver leur part de marchés ou devenir un acteur qui pèse sur un marché à fort potentiel et qui manque de vin (cf. les données de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, OIV).

Il existe donc bien des stratégies différenciées en fonction de l’analyse que chaque pays porte sur le contexte de marché ; ou plutôt, une différence entre ceux qui ont une stratégie collective nationale et ceux qui n’en ont pas. Pour ma part, il ne s’agit pas d’ignorer l’arrachage (notamment temporaire et/ou de transition) mais de considérer avant toute décision, que l’équilibre offre - demande ne fonctionne pas.

Jean-Marie Cardebat : Le terme d’aberration est clairement exagéré. C’est une caricature de résumer la position que j’ai pu exprimer à cela. Cette question appelle donc une réponse détaillée, réfléchie et dépassionnée. L’arrachage est un moyen de régulation pour trouver un équilibre offre-demande. Il peut être utile dans une logique de plan social pour des exploitations en très grande difficulté. Mais à une échelle macroéconomique, l’arrachage peut aussi avoir des effets délétères comme je l’ai toujours dit. Cette solution, très médiatisée en France, me pose en fait deux problèmes.

Le premier tient au lien qui existe entre la production et la consommation. Nos études (premier baromètre de la consommation mondiale de la Chaire INSEEC Vin & Spiritueux & Vinotracker) montrent une relation de causalité allant de la production vers la consommation. Cet effet est mécanique, moins il y a de vins sur le marché, moins il y a de consommation. L’arrachage solutionne à court terme un déséquilibre offre-demande, mais il contient en germe la source d’une future baisse de la consommation (avec un délai de 2 à 3 ans) et donc d’un futur déséquilibre. Créer de la rareté, c’est augmenter le prix pour un même produit, qui n’offre rien de plus au consommateur. Cela ne peut pas fonctionner. Faire augmenter le prix doit correspondre à une vraie montée en gamme, pas à une stratégie de réduction de quantité disponible. Rappelons que le vin n’est pas un produit de première nécessité, c’est un produit substituable. Donc si son prix augmente pour des caractéristiques identiques, le consommateur va se détourner.

Le second problème vient du fait que la volonté d’arracher 100 000 hectares repose de fait sur un constat de crise structurelle. Les consommateurs se détourneraient durablement, définitivement, du vin. Je trouve ce constat trop monolithique. Il est impératif d’amener de la nuance avec plus de recul historique et plus de détails dans l’analyse "produit". Car la baisse mondiale est récente sur une échelle de 30 ans et qu’elle concerne essentiellement le vin rouge. La lecture des chiffres de consommation indique que la consommation mondiale baisse depuis 2017-2018. Principalement sous l’impulsion de la Chine, puis dans la plupart des marchés matures avec l’arrivée du Covid en 2020, suivi d’une période inflationniste forte en 2021-22. Il existe donc une dimension conjoncturelle à la baisse actuelle de la consommation. Le travail d’un économiste est d’évaluer dans quelle mesure la baisse de consommation de ces dernières années peut s’expliquer par la dégradation des variables macroéconomiques. C’est ce que nous tentons de faire dans le baromètre de la consommation mondiale précité. Nous avons fait des prédictions de consommation pour 2024 et 2025 (à l’échelle mondiale, mais nous sommes en train de les décliner à des échelles nationales pour les grands marchés) sur une base conjoncturelle. Si les prédictions surestiment la consommation constatée (on verra avec les chiffres 2025 de l’OIV), c’est qu’il y a une dimension structurelle de changement d’attitude des consommateurs par rapport au vin. Mais la décision structurelle d’arrachage ne peut pas être prise sans une étude approfondie des causes actuelles de la crise. Utiliser un outil structurel pour résoudre un problème conjoncturel n’est évidemment pas approprié et c’est en cela que je parle de possibles effets délétères.

D’ailleurs, dans les autres pays qui évoquent l’arrachage, je constate des plans nationaux aux solutions multiples, où l’arrachage est moins présenté comme une priorité absolue. J’ai pu assister très récemment (le 2 août dernier) à la présentation du plan stratégique de Wine Australia. L’arrachage n’a pas été évoqué directement comme solution de sortie de crise. Le déséquilibre offre-demande est mentionné dans un des six grands objectifs du plan. Mais le premier point évoqué concernant ce déséquilibre est celui de produire des études visant à évaluer son origine (plutôt trop d’offre, pas assez de demande, les deux et surtout pourquoi). On cherche donc à comprendre finement le problème avant toute chose. Pourtant on arrache dans ce pays. Mais cela reste un choix individuel, souvent pour passer d’une culture à une autre plus profitable sur le moment. Ce sont des calculs économiques de rentabilité que font les entreprises du secteur. Finalement, avant des mesures collectives de grande envergure, ils essaient d’abord de comprendre les origines de la crise, car ils estiment justement que l’accumulation des problématiques conjoncturelles perturbe l’analyse. Cette position me parait raisonnable.

 

Loin des 100 000 hectares à arracher envisagés par la filière vin, le sondage de FranceAgriMer arrive à un souhait exprimé de 22 200 ha, temporaires et définitifs. Si ses promoteurs indiquent que ces résultats sont à pondérer, ce sondage conforte-t-il votre vision d’un besoin d’arrachage inférieur aux prévisions ?

Jean-Marie Cardebat : Déjà j’aimerais connaître précisément le calcul qui aboutit à 100 000 ha. Des projections ont été faites. On parle de 5 millions d'hectolitres en trop sur le marché et on le traduit, sur la base d’un rendement moyen, en hectares en trop. Ces projections reposent sur des hypothèses qu’il serait intéressant de discuter : quelles sont les différences régionales, les projections de rendement en fonction du climat, les différences selon les cépages, etc. Il faudrait que chacun puisse avoir accès aux travaux des différentes commissions qui ont planché sur ce sujet de l’équilibre offre-demande. On spécule sur l’avenir mais différents scénarios sont possibles. Il existe des différences notables suivant les régions, les types de vins, etc. Il faudrait donc pouvoir regarder tout cela dans le détail et connaître l’évolution du chiffre communiqué (100 000 ha) lorsque l’on fait bouger les hypothèses de départ. Donc évaluer la sensibilité du modèle aux hypothèses, pour le dire autrement.

Quoiqu’il en soit, le sondage de FranceAgriMer révèle manifestement que le ressenti du terrain est différent. Je n’en suis pas surpris. Car cela correspond à ce que j’entends de la part de nombreux professionnels. La vision des acteurs est contrastée sur l’arrachage selon moi. Lorsqu’il y a un déséquilibre offre-demande, on peut agir sur la quantité offerte via l’arrachage, mais aussi sur la demande. Car le fond du problème, c’est l’adéquation du produit avec la demande. Réduire la quantité de vin est une solution de court terme. Si le vin qui ne s’est pas vendu hier ne change pas, il est peu probable qu’il se vende demain. Donc à long terme on aura un nouvel excédent. Que l’on pourra résoudre temporairement par de l’arrachage. Et ainsi de suite… jusqu’à la disparition du vignoble ? Ce raisonnement par l’absurde doit nous faire prendre conscience de l’impératif d’évoluer dans l’offre qualitative de vin. Je crois que tous les acteurs en sont conscients et que c’est ce qu’ils expriment par un chiffre d’arrachage plus mesuré (22 000 ha). L’arrachage est une solution parmi bien d’autres, ce n’est pas LA solution. Elle peut même occulter, par la place qu’elle prend dans le débat public, les autres solutions, souvent plus innovantes et primordiales pour réinventer le vin.

Fabrice Chaudier : Les vignobles français demeurent pour beaucoup familiaux et transmettent la terre de génération en génération. Pour chaque vigneron et vigneronne, arracher un hectare est un renoncement ; être contraint à arrêter son activité reste un échec douloureux. Ce sondage signifie cela, la difficulté à abandonner. Il traduit peut-être aussi l’attente de solutions alternatives à l’arrachage pour s’en sortir.   

 

Pourquoi êtes-vous, à ma connaissance, les deux seuls opposants aussi mobilisés contre l’arrachage, même le négoce s’y étant fait ? La réduction du potentiel de production est-elle devenue pour vous un dogme fataliste de la stratégie vitivinicole face à la déconsommation de vin ?

Fabrice Chaudier : Tout d’abord, je ne me sens pas seul. Sur le terrain beaucoup d’acteurs nous remercient de porter une analyse qui se différencie. Au sein de syndicats ou de fédérations, elle apporte un regain d’optimisme et la volonté de trouver des actions à mener pour s’en sortir par le haut. Elle est relayée par certains élus nationaux. De plus, je le répète, je ne m’oppose pas ; l’arrachage est un outil mais il me paraît être à la fois la solution ultime et celle qui est la moins adaptée au contexte.

Je ne reprendrais pas l’idée de dogme. Mais les filières agricoles françaises sont construites sur l’idée d’un marché régulé par le rapport entre offre et demande, obsolète pour un produit qui n’est plus de consommation courante, alimentaire. Je continue à dire que la déconsommation n’existe pas pour le vin qualitatif, occasionnel, festif ou culturel, celui porté par nos AOC et nos IGP.

Jean-Marie Cardebat : Comme je le mentionnais avant, il n’y a pas unanimité sur l’arrachage. Je trouve les professionnels que je croise très pragmatiques sur cette question en fait. La réponse au sondage en est une preuve. C’est justement ce pour quoi il ne faut pas que l’arrachage devienne un dogme. C’est une solution qui doit rester ciblée, qui a un caractère social, et qui ne doit en aucun cas devenir dogmatique. En cela l’approche australienne de l’arrachage me semble pertinente. Ce n’est pas un tabou, on le pratique quand le calcul économique l’impose, mais la filière sait parfaitement que les solutions de long terme sont ailleurs.

 

N’avez-vous pas une vision macroéconomique, plus proche de celle d’un groupe international de négoce, déconnectée du ressenti de terrain, de vigneron n’arrivant plus à vendre à des prix décents, n’ayant plus de quoi se nourrir et cherchant un semblant de plan social ? 

Fabrice Chaudier : Je n’interviens qu’auprès de vignerons et vigneronnes en caves particulières ou coopératives. C’est pour elles et pour eux que j’essaie depuis 23 ans de comprendre le contexte. La macroéconomie leur donne un recul nécessaire pour bâtir leurs choix personnels ; il est plus efficace de s’inscrire dans une approche maîtrisée du marché plutôt que d’en ignorer les enjeux. Surtout que chacun définit ensuite seul sa stratégie : comme l’a démontré Jean-Marie Cardebat, il n’existe pas de "business model" dans le vin ; mais il faut équilibrer et motiver ses choix pour pouvoir les conduire dans le temps et réussir.

Je rencontre la souffrance, l’incompréhension et la colère de celles et ceux qui n’en sortent pas. Je la partage souvent et je dirais même que c’est à leur destination que je produis gratuitement l’analyse du marché. Je leur propose de ne pas rester seuls face à leurs difficultés. Je ne suis pas dans la polémique ou l’opposition. Ils méritent juste d’être soutenus pour s’en sortir et je n’ai vu ni revendications, ni plans collectifs qui y parviennent ces dernières années.

Jean-Marie Cardebat : Si vous lisez bien mes propos vous verrez que je reste dans mon rôle d’économiste. Donc oui j’ai une vision macroéconomique. Et j’espère qu’elle peut éclairer les décisions stratégiques que doivent prendre tous les acteurs, les grands comme les petits. Tous doivent avoir une vision stratégique. J’entends parfaitement le désarroi de certains acteurs et suis sensible à la nécessité d’un plan social. Auquel cas les outils pourraient être différents si l’on acte un plan social. Là encore il convient que les outils utilisés correspondent aux problèmes identifiés.

 

Concrètement, que conseillez-vous à un vigneron français actuellement en difficulté économique et ne sachant plus à quel saint se vouer ?

Fabrice Chaudier : Mon véritable travail est d’accompagner les vignerons et vigneronnes dans leur développement commercial ; seule une vente valorisée de leur production permet de bien vivre. Nous disposons d’outils et de techniques pour permettre la maîtrise de ce métier souvent éloigné de leur culture. Quand vous êtes en difficulté, c’est d’autant plus complexe de l’aborder et d’y consacrer l’énergie nécessaire. Je n’ai pas de baguette magique mais on peut résumer les étapes en ‘se sauver’, ‘préserver son outil’ et ‘accroître ses ventes’. Si la situation est grave, on peut se mettre en sauvegarde ou en mandat ad-hoc pour respirer et se donner du temps.

J’aimerais vraiment qu’on les aide par une politique concertée au niveau national : financièrement pour maintenir leur potentiel de production (stockage, distillation) ; pour effectuer une transition qualitative si nécessaire et environnementale afin de faire face aux évolutions climatiques et à la baisse des ressources naturelles comme l’eau ; enfin, pour reconquérir les marchés perdus.

J’ajouterai qu’aujourd’hui nous sommes en plein paradoxe ; on arrache alors que l’on manque de blanc (pourquoi ne pas surgreffer ?), de crémant et à Bordeaux même, de rouge (voir l’exemple de la cave de Blasimon-Espiet-Sauveterre) : alors, tentez de saisir ces opportunités. Et surtout encore et encore, ne demeurez pas seuls pour affronter tant de problèmes.

Jean-Marie Cardebat : Dans le cadre du salon Vinitech qui se tiendra fin novembre à Bordeaux, nous allons éditer un livre blanc sur la mise en marché (avec la chaire INSEEC Vins & Spiritueux). Il s’adressera aux vignerons désireux de réfléchir à la commercialisation de leurs vins dans un environnement qui a changé singulièrement. Nous l’avons conçu, en collaboration avec Vinitech, sous la forme de 10 fiches pratiques qui rappellent le contexte, proposent des actions et donnent des exemples de réussite de ces actions par des vignerons qui peuvent en inspirer d’autres. J’espère que cela pourra donner des clefs à des vignerons en difficultés. Ces fiches se veulent très concrètes et s’adressent à tous les vignerons, pas seulement ceux qui sont en bonne santé financière et peuvent investir.

Toutefois, la planification stratégique est un vrai métier et les vignerons auront sans doute besoin d’accompagnement. Quel programme d’aide existe-t-il à ce niveau ? Si on parle d’aide à la filière, ne faut-il pas intervenir avant que l’arrachage soit la seule issue ? On touche ici à la question sensible de l’utilisation de l’argent public. Si les causes de la crise sont structurelles, alors il faut au plus vite aider les vignerons à se réinventer. Pour cela il faut les accompagner car chaque situation est particulière. Rappelons que les aides européennes et nationales sont largement orientées vers l’amont et donc la production, insuffisamment vers l’aval et l’accompagnement dans la planification stratégique en vue d’une évolution profonde de la mise en marché. C’est dommage. Car, en priorité, je conseillerais à un vigneron en difficulté de se faire accompagner.

 

Quel scénario envisagez-vous de manière réaliste pour les vins français en 2025 ?

Fabrice Chaudier : Je ne vois pas ce qui va changer tant les décisions prises influent peu la situation : si l’on parvient à arracher, on ne vend toujours pas, donc les stocks s’accumulent et les prix du vrac demeurent trop bas.  Je le redis, si l’on avait maintenu notre part de marché du début des années 2000, on vendrait près de 11 millions d’hl supplémentaires à l’export ; parlerait-on alors de crise ? Pourtant dans un tel moment, il n’a jamais existé autant d’exemples de succès, de vignerons indépendants, de structures coopératives comme Anne de Joyeuse, de producteurs - négociants, comment ne pas citer Gérard Bertrand : pourquoi ne les écoute-t-on pas et n’essaie-t-on pas de reproduire partout ce qui fonctionne ? Là est l’espoir pour chacun et chacune, le chemin possible vers un modèle pérenne. On peut enfin souhaiter que toutes ces voix soient entendues par le futur gouvernement pour donner à la viticulture française l’avenir qu’elle mérite.

Jean-Marie Cardebat : Dans notre premier baromètre de la consommation mondiale de vin réalisé par la chaire INSEEC Vins & Spiritueux avec Vinotracker, nous tablons sur une stabilisation de la consommation mondiale en 2024-2025. La baisse liée aux facteurs conjoncturels devrait s’enrayer dans la plupart des grands marchés, excepté le marché chinois. Toutefois, les derniers éléments de conjoncture en provenance des Etats-Unis en ce début août ne sont pas encourageants et les bourses mondiales s’en ressentent durement. Cela montre que les facteurs économiques conjoncturels sont très volatiles. Or, ils impactent significativement la demande de vin. De même, les changements politiques en France pourraient marquer un durcissement de la régulation sur le marché des alcools. Tandis que la géopolitique reste très tendue et que 2025 verra peut-être le retour de Donald Trump et de sa politique étrangère peu lisible. Des facteurs de tensions sur le marché du vin existent donc malgré la baisse de l’inflation et un certain retour à la croissance dans le monde.

Enfin, tout cela ne dit rien sur les changements qualitatifs qui doivent s’opérer pour faire renaitre l’intérêt sur le vin. 2025 sera vraisemblablement une année charnière. 2024 est l’année de la prise de conscience, 2025 devra être celle de l’action. Sur le fond, c’est à dire celle de l’innovation : innovations sur la gamme, à repenser en fonction des moments de consommation, la gamme de produits mais aussi de services ; sur le packaging ; sur la relation client et l’utilisation de tous les outils d’IA pour le connaitre, le capter et le garder ; sur les marchés et la distribution. Il existe beaucoup d’innovateurs dans ce secteur en fait, beaucoup d’entreprises tentent des choses, mais les freins aux changements restent nombreux. J’espère que 2025 marquera un changement d’ère.

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Tous les commentaires (17)
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pascal Le 29 août 2024 à 08:14:08
en même temps si on ne se pose pas les bonnes questions on n aura pas les bonnes réponses , il y a des Vins qui ne sont pas au niveau du marché , trop cher et j en passe .
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Fabrice CHAUDIER Le 23 août 2024 à 11:41:25
Bonjour, merci pour vos commentaires auxquels je ne peux répondre ici. Si vous le souhaitez, je suis à votre disposition pour poursuivre le débat.
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Gz33 Le 14 août 2024 à 03:05:08
Pas la peine de faire de grands et longs discours ou analyses !! Il faut arracher 20a 30.000 ha à Bordeaux et distiller très rapidement les stocks en trop ! Et il faut perdre les pâtes de marche des vins a 2? ttc !! Im faut de la tension sur les prix , n en déplaise à nos grands dirigeants qui sont aussi de grands négociants, premiers acheteurs de vins à très bas prix ! Après ça on pourra réfléchir à l avenir ? et pourquoi pas supprimer le vin de la loi Évin, et enfin communiquer sur le côté culturel du vin , ca ferait du bien une émission sur le vin à la tv ? on peut toujours rêver !
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FROBIN Le 12 août 2024 à 15:42:29
Merci Vitisphère de donner la parole aux analystes, aux professionnels et aux vignerons français de tous bords pour mieux comprendre les phénomènes structurels et conjoncturels de la filière et d'éclairer avec toutes les pistes imaginables à l'échelle macro et micro. Je retiens un faisceau de causes pertinentes, historiques, économiques, sociales qui impactent un vignoble dans son modèle qu'on croyait éternel. L'enjeu est bien de comprendre le contexte mondial et local dans lequel on évolue et de s'adapter en tirant partie de ce qui nous rend unique pour justifier une valorisation : la singularité, le patrimoine, le savoir faire, l'excellence, les paysages, l'histoire des vigneron(nes) artisans - et mettre au service de ce patrimoine culturel qu'est le vin - un message positif pour les nouvelles générations. La viticulture française se transforme et le tribut est parfois lourd pour s'adapter. Le muscadet que je connais bien en a payé le prix il y a 15 ans avec dans une moindre mesure une problématique équivalente d'arrachage. Aujourd'hui, tout n'est pas rose mais cette campagne a eu le mérite d'un sursaut de la viticulture, celui qui a permis de se saisir de ses forces, d'innover, de monter en gamme, de faire confiance à ses jeunes et de valoriser collectivement son appellation sans dogme et sans artifice. Bordeaux est la plus marque de vins au monde, je ne peux pas imaginer qu'elle se réinvente et que si les constats sont aujourd'hui partagés, les solutions viendront d'elles-mêmes en chapelet sans solution miracle si et si seulement le vignoble reste uni et solidaire autour de son étendard.
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LE DECLINISTE SYNDICAL Le 12 août 2024 à 10:08:17
@Marc Coussy Nous avons affaire à une situation historique entièrement nouvelle et ce n'est pas en ressassant des phrases comme « Bordeaux s'est toujours relevé » qu'on avance en quoi que ce soit. Où y-a-t-il eu culpabilisation des coopérateurs et vraqueurs indépendants  à part dans les hallucinations fécondes de certains ? La Confédération Paysanne de Gironde a simplement lu les statistiques de vente des Bordeaux qui s'effondrent depuis mars 2018. Elle a, maintes fois, alerté le CIVB et la Chambre d'agriculture qui n'ont rien voulu écouter, ni lire leurs propres chiffrages. En guise de réponse, juste du mépris pour ceux qui cassent l'ambiance de la fête. Début 2019, lors de la campagne des élections Chambre, la CP33 mettait en avant la nécessité de la diversification des productions en Gironde. En juin 2020, nous avons donc publié un point de situation où nous constations que 30 000 ha de vignes n'avaient plus de marché. A l'époque, nous n'avons rien entendu de la part de Marc Coussy. C'est l'époque où le CIVB et la filière Bordeaux poussaient encore son programme de « restructuration du vignoble-modernisation des chais » à coup de subventions FranceAgrimer. On était en pleine politique expansionniste alors que tout indiquait déjà la régression de la commercialisation. Ces propos n'étaient pas faciles à tenir publiquement à l'époque. L'ancien président du CIVB Georges Haushalter claironnait que la crise était « conjoncturelle », le président de la Chambre racontait encore qu'on allait « bien arriver à les vendre ces 5 millions d'hectolitres » ! Depuis mars 2018, les responsables professionnels sont passés dans les réunions de canton pour rassurer, donner des signes de reprise et inciter les vignerons à se remettre une couche d'endettement pour pouvoir faire une année de plus. On est donc arrivé maintenant au bout des capacités d'endettement. Il faut donc un plan social juste comme le demandait le Collectif viti33 que nous avons soutenu depuis le début. Cher Marc, ton propos est aussi long que confus, et on ne voit pas bien quelles pistes tu proposes. Si tu t'opposes au « déclinisme », indique nous les pistes de l'alternative que tu défends..
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Marc COUSSY Le 11 août 2024 à 13:52:51
Je vois que beaucoup d'entre nous engagent le débat avec cette analyse. Le décliniste leader syndical de Pomerol rendant responsables coopérateurs et vraqueurs indépendants des soi-disant 30 000 ha en excédent à Bordeaux nous avait culpabilisé. Le Collectif Viticole 33 fut la seule force professionnelle qui nous a permis de limiter la casse. Il a mené seul la négociation difficile avec l'Etat et les Institutionnels de la Profession (ODG, CIVB ??.) pour l'obtention d'une prime d'arrachage Si la Gironde a été la seule région viticole française et même européenne à bénéficier d'un plan d'arrachage primé MERCI au Collectif Viticole 33. Il reste que beaucoup d'entre nous sommes financièrement et socialement ruinés. Alors qui pour redresser le vignoble bordelais et comment ? Depuis le Moyen Age Bordeaux s'est toujours relevé jusqu'ici des sinistres géo-politiques, économiques et sanitaires qu'il a subis. Nous avons connu notre apogée quand nos lointains suzerains anglais vendangeaient l'Aquitaine et consommaient notre claret produit sur 150 000 ha. Hélas, les Français amateurs des vins de Loire et de Bourgogne les boutèrent hors de Guyenne. La remontée de la pente fut longue. Mais grâce notamment aux marchands hollandais la prospérité revint jusqu'à ce que Napoléon impose son blocus. Nouvelle misère mais encore surmontée quand revinrent les rois puis la République. Nobles et bourgeois locaux investirent dans les meilleurs terroirs locaux. C'étaient au 19è siècle les plus précoces indemnes de pourriture grise (croupes du Médoc -où même le cabernet sauvignon mûrissait-, Graves, St Emilion ?). Les paysans attributaires de la répartition de terres par la Révolution s'étaient mis eux aussi à planter et leurs vignobles comme ceux des grands crûs furent ravagés par l'oïdium, le mildiou puis le phylloxéra. Le soufre, la bouillie bordelaise et le greffage mirent des années à permettre la reconstitution d'un nouveau vignoble. A la veille de le grande guerre nos poilus pouvaient partir mourir dans les tranchées l'estomac rassasié. La prospérité retrouvée se poursuivit durant l 'entre deux guerres où les vides laissés par les paysans morts pour la France et des familles gasconnes pratiquant la politique de l'enfant unique furent comblés par des migrants la plupart italiens et de famille nombreuse. La nouvelle catastrophe fut la crise de 1929. L'Etat mit de grands moyens pour compenser la mévente des vins. Et grâce à la Coopération, le vignoble bordelais y survivra. Il traversera sans gros problème et quelques compromissions avec l'occupant la 2ème guerre mondiale. Quand la curiosité m'éveille au regard sur mon monde dans les années 60, l'Entre deux Mers et son prolongement en Bergeracois et Duras l'encépagement est à plus de 80% blanc essentiellement du sémillon, le consommateur de l'époque appréciant nos vins doux et liquoreux. Son goût évolue vers le vin rouge. Si ma famille reste au blanc sémillon et des vignes à 2 m, la quasi-totalité des vignerons reconvertit en rouge (petit bémol à Duras où la Coop recommande le sauvignon) à 3m voire 3m50 d'écartement (sur préconisation de l'ONIVINS alors en charge de le restructuration). En 1977 année de forte gelée où je traite les 13 000 dossiers de calamités agricoles à la DDAF plus de 50% de l'Entre deux Mers est encore en blanc dont une grande partie de la production est déclassée en VSIG. Dans les années 80, 80 000 ha sont en vignes en Gironde. Quarante ans plus tard il y a 120 000 ha à Bordeaux dont près de 90% de rouge. Au changement de millénaire, on produit près de 6 millions d'hl. Les disponibilités augmentent de façon inquiétante mais la spéculation du négoce en Asie pour l'an 2000 raffermit les cours de millésimes sans grande qualité. La sortie de la crise qui s'en suit est conduite par la Profession des AOC Bordeaux. Les autres AOC de Gironde n'y participent pas prétextant un marché équilibré. Les AOC Bordeaux rouge réduisent leur rendement autorisé de 20% et le marché repart bien qu'il ne connaitra plus les prix d'avant 2000. La crise des sub primes de 2007 nous fait replonger. Désormais la revendication d'un Bordeaux à 1 000 ? le tonneau ne sera jamais satisfaite sauf après la demie récolte de 2017 (gelée). Comment et pourquoi est on passé de 6 millions produits et commercialisés à moins de 4 ? Dé consommation du rouge dans la vieille Europe, BREXIT, Taxe Trump aux USA, mise au pas des nouveaux riches chinois par leur dictateur, protectionnisme de ce dernier, concurrence des pays à moindre coût de main d'œuvre dans l'UE (Italie, Espagne?...) et dans le monde (Chili, Argentine, Afrique du Sud ????.) sont invoqués. Oui mais pourquoi avec cette ampleur à Bordeaux ? Je ne pense pas avoir vu d'explication convaincante à ce jour. Je me demande si le « lâchage » par la locomotive des appellations réputées et du Négoce des wagons des Bordeaux génériques n'en serait pas responsable. Fini le temps où le Marquis de Lurs Saluces présidait la MSA et le Baron Philippe créa son commerce de Bordeaux en Mouton Cadet. LVMH (Arnaud) prit le contrôle du château Yquem et Philippine investit au Chili. Aujourd'hui la financiarisation des Grands Crûs est pratiquement achevée et sans doute seule leur rentabilité maximum est elle à l'ordre du jour ou du moins toute solidarité avec le reste de la filière est exclue. Pire, leur 2ème et 3ème vins prennent nos marchés. Quant au négoce, Castel, les Grands Chais, ????. ont racheté la quasi-totalité du négoce local. Leur stratégie n'est elle pas de faire le plus de marge possible avec les crûs les plus réputés que de manipuler des volumes de « petits » Bordeaux. Ces « petits » Bordeaux servent essentiellement aux grandes surfaces à faire des appels à prix cassés. Leurs rayons sont à l'image inverse du vignoble : Beaucoup de bouteilles chères de crûs réputés beaucoup moins en Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, Côtes de Bordeaux. Depuis le Moyen Age Bordeaux est toujours sorti par la grande porte des nombreuses crises vécues. Soit les hommes soit des capitaux ou les deux lui ont permis de rebondir. Je ne les vois pas au rendez vous aujourd'hui. Notre Etat est plus en faillite que lorsque Fillon le disait et l'UE dominée par les pays du nord risque de ne pas donner les moyens à la PAC de nous en sortir. Faut-il implorer un sauveur suprême ? Marc COUSSY Viticulteur Bio Coopérateur AOP Bordeaux, à Pellegrue Accompagnant Solidarité Paysans Aquitaine Je vois que beaucoup d'entre nous engagent le débat avec cette analyse. Le décliniste leader syndical de Pomerol rendant responsables coopérateurs et vraqueurs indépendants des soi-disant 30 000 ha en excédent à Bordeaux nous avait culpabilisé. Le Collectif Viticole 33 fut la seule force professionnelle qui nous a permis de limiter la casse. Il a mené seul la négociation difficile avec l'Etat et les Institutionnels de la Profession (ODG, CIVB ??.) pour l'obtention d'une prime d'arrachage Si la Gironde a été la seule région viticole française et même européenne à bénéficier d'un plan d'arrachage primé MERCI au Collectif Viticole 33. Il reste que beaucoup d'entre nous sommes financièrement et socialement ruinés. Alors qui pour redresser le vignoble bordelais et comment ? Depuis le Moyen Age Bordeaux s'est toujours relevé jusqu'ici des sinistres géo-politiques, économiques et sanitaires qu'il a subis. Nous avons connu notre apogée quand nos lointains suzerains anglais vendangeaient l'Aquitaine et consommaient notre claret produit sur 150 000 ha. Hélas, les Français amateurs des vins de Loire et de Bourgogne les boutèrent hors de Guyenne. La remontée de la pente fut longue. Mais grâce notamment aux marchands hollandais la prospérité revint jusqu'à ce que Napoléon impose son blocus. Nouvelle misère mais encore surmontée quand revinrent les rois puis la République. Nobles et bourgeois locaux investirent dans les meilleurs terroirs locaux. C'étaient au 19è siècle les plus précoces indemnes de pourriture grise (croupes du Médoc -où même le cabernet sauvignon mûrissait-, Graves, St Emilion ?). Les paysans attributaires de la répartition de terres par la Révolution s'étaient mis eux aussi à planter et leurs vignobles comme ceux des grands crûs furent ravagés par l'oïdium, le mildiou puis le phylloxéra. Le soufre, la bouillie bordelaise et le greffage mirent des années à permettre la reconstitution d'un nouveau vignoble. A la veille de le grande guerre nos poilus pouvaient partir mourir dans les tranchées l'estomac rassasié. La prospérité retrouvée se poursuivit durant l 'entre deux guerres où les vides laissés par les paysans morts pour la France et des familles gasconnes pratiquant la politique de l'enfant unique furent comblés par des migrants la plupart italiens et de famille nombreuse. La nouvelle catastrophe fut la crise de 1929. L'Etat mit de grands moyens pour compenser la mévente des vins. Et grâce à la Coopération, le vignoble bordelais y survivra. Il traversera sans gros problème et quelques compromissions avec l'occupant la 2ème guerre mondiale. Quand la curiosité m'éveille au regard sur mon monde dans les années 60, l'Entre deux Mers et son prolongement en Bergeracois et Duras l'encépagement est à plus de 80% blanc essentiellement du sémillon, le consommateur de l'époque appréciant nos vins doux et liquoreux. Son goût évolue vers le vin rouge. Si ma famille reste au blanc sémillon et des vignes à 2 m, la quasi-totalité des vignerons reconvertit en rouge (petit bémol à Duras où la Coop recommande le sauvignon) à 3m voire 3m50 d'écartement (sur préconisation de l'ONIVINS alors en charge de le restructuration). En 1977 année de forte gelée où je traite les 13 000 dossiers de calamités agricoles à la DDAF plus de 50% de l'Entre deux Mers est encore en blanc dont une grande partie de la production est déclassée en VSIG. Dans les années 80, 80 000 ha sont en vignes en Gironde. Quarante ans plus tard il y a 120 000 ha à Bordeaux dont près de 90% de rouge. Au changement de millénaire, on produit près de 6 millions d'hl. Les disponibilités augmentent de façon inquiétante mais la spéculation du négoce en Asie pour l'an 2000 raffermit les cours de millésimes sans grande qualité. La sortie de la crise qui s'en suit est conduite par la Profession des AOC Bordeaux. Les autres AOC de Gironde n'y participent pas prétextant un marché équilibré. Les AOC Bordeaux rouge réduisent leur rendement autorisé de 20% et le marché repart bien qu'il ne connaitra plus les prix d'avant 2000. La crise des sub primes de 2007 nous fait replonger. Désormais la revendication d'un Bordeaux à 1 000 ? le tonneau ne sera jamais satisfaite sauf après la demie récolte de 2017 (gelée). Comment et pourquoi est on passé de 6 millions produits et commercialisés à moins de 4 ? Dé consommation du rouge dans la vieille Europe, BREXIT, Taxe Trump aux USA, mise au pas des nouveaux riches chinois par leur dictateur, protectionnisme de ce dernier, concurrence des pays à moindre coût de main d'œuvre dans l'UE (Italie, Espagne?...) et dans le monde (Chili, Argentine, Afrique du Sud ????.) sont invoqués. Oui mais pourquoi avec cette ampleur à Bordeaux ? Je ne pense pas avoir vu d'explication convaincante à ce jour. Je me demande si le « lâchage » par la locomotive des appellations réputées et du Négoce des wagons des Bordeaux génériques n'en serait pas responsable. Fini le temps où le Marquis de Lurs Saluces présidait la MSA et le Baron Philippe créa son commerce de Bordeaux en Mouton Cadet. LVMH (Arnaud) prit le contrôle du château Yquem et Philippine investit au Chili. Aujourd'hui la financiarisation des Grands Crûs est pratiquement achevée et sans doute seule leur rentabilité maximum est elle à l'ordre du jour ou du moins toute solidarité avec le reste de la filière est exclue. Pire, leur 2ème et 3ème vins prennent nos marchés. Quant au négoce, Castel, les Grands Chais, ????. ont racheté la quasi-totalité du négoce local. Leur stratégie n'est elle pas de faire le plus de marge possible avec les crûs les plus réputés que de manipuler des volumes de « petits » Bordeaux. Ces « petits » Bordeaux servent essentiellement aux grandes surfaces à faire des appels à prix cassés. Leurs rayons sont à l'image inverse du vignoble : Beaucoup de bouteilles chères de crûs réputés beaucoup moins en Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, Côtes de Bordeaux. Depuis le Moyen Age Bordeaux est toujours sorti par la grande porte des nombreuses crises vécues. Soit les hommes soit des capitaux ou les deux lui ont permis de rebondir. Je ne les vois pas au rendez vous aujourd'hui. Notre Etat est plus en faillite que lorsque Fillon le disait et l'UE dominée par les pays du nord risque de ne pas donner les moyens à la PAC de nous en sortir. Faut-il implorer un sauveur suprême ? Marc COUSSY Viticulteur Bio Coopérateur AOP Bordeaux, à Pellegrue Accompagnant Solidarité Paysans Aquitaine
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Bruno P Le 11 août 2024 à 10:55:48
Au delà de cette analyse globale, faudrait aussi interroger ces économistes déclarés pour une analyse économique de la profitabilité des modèles économiques de chacun des acteurs de la filière. Il semblera toujours y avoir une faible contribution et une inexistante contribution intellectuelle dans la répartition de la valeur, sa réalité et ses ajustements à faible. Dans une situation historique où la variable d'ajustement est seulement le prix d'achat du vin au producteur, afin que les divers acteurs qui suivent préservent leur profitabilité, à un moment donné, il vaut surement mieux coté producteur désinvestir et repositionner ses moyens sur autre chose. La modèle capitalistique et ses règles guident les décisions de chacun des acteurs. Le pays contribue à la formation de ses économistes ; en retour nous devons attendre plus de contribution distanciée avec plus de hauteur de vue.
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J.Henry DAVENCE Le 10 août 2024 à 18:48:40
Je suis en partie d'accord avec ces deux spécialistes du conseil (qui ne sont pas les payeurs), l'arrachage n'est sans doute pas la solution miracle. Peut-être devrions nous inventer un outil collectif pour retirer du marché les volumes qui ne trouvent pas preneurs. Un VAD volume à détruire. (puisque les acronymes sont à la mode, VCI, VSI, ...)A charge de chaque région viticole de trouver les mécaniques de calcul et d'inventer une filière qui permette d'en financer une partie avec une petite valorisation.
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Observateur 7 Le 10 août 2024 à 18:37:20
La démonstration des intellos interviewés se démonte d elle même dans le dernier paragraphe La situation internationale ,celle des situations politiques ,d une situation économique mondiale au bord de la récession , d une vraie baisse de la consommation y compris des bio signe d une modification de la consommation , des difficultés financières majeures de groupes qui ont pignons sur rue en France comme aux US , Australie , Espagne Portugal ,tous ces éléments prouvent une situation structurelle de crise. Alors oui l arrachage n est qu un outil . Ce sont majoritairement les vignes produisant des vins inadaptés qui s arracheront. Les autres se prennent en fermage. Ceci dit ces vignes sont à protéger pour ne pas perdre de part sur des marchés qui existent au contraire des rouges génériques sans âme ni saveur ni marques pour les soutenir. Sans oublier dans les causes structurelles des stratégies très corporatistes de certains par exemple en interdisant à certaines IGP de faire des effervescents. La réussite du Proseco a de la peine à infuser dans certaines têtes ! Alors oui il faut un plan social avec de l arrachage Et derrière être capable de se restructurer au vignoble , dans les outils de vinifs , la veille concurrentielle , l innovation , le marketing, les forces commerciales... et avoir de grands opérateurs faisant preuve d éthique !!
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eric Le 10 août 2024 à 17:34:10
pas marché , produire pour distiller , pas de main d oeuvre ou celle ci demande des salaires que l on ne se verse pas et de loin, pas de repreneur ,coût de prod en hausse , matériel plus cher en France qu ailleurs , contraintes administratives, molécules supprimées ce qui entraine des impasses techniques, limitation du glyphosate= fuel en plus et heures de tracteurs en plus par exemple alors qu en Espagne utilisation libre( même pour les particuliers dans les jardins) , normalement tenues spéciales pour les travaux en vert dans les vignes c est cela l économie des exploitations . la macro c est bien mais les faiseurs en ont marre
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Benji Le 10 août 2024 à 12:34:43
Qu'attendent ces conseillers pour devenir vigneron ,s'appliquer leurs théories et vivre de leurs vignes! Il est tellement plus simple de donner leurs point de vue ou enseigner en ayant des salaires qui ne relèvent d'aucunes productions! Peut être que si ils étaient viticulteurs ils se rendraient compte des impasses administratives et techniques au vignobles, de démagogie des associations écolos et hygiénistes,de tout les problèmes de promotions liés à la loi evin,etc?. La viticulture tout comme l'agriculture française semble bien être la dernière des préoccupations de nos politiciens Francais,le ras le bol général des producteurs est réel nombreux vont arrêter le métier de grès ou de forces et décourager ceux qui auraient pu être tentés par les savoirs faire qui vont disparaître ! Regardons ce que font nos pays concurrents et nous découvrirons qu'il sont fiers de leurs productions (Italie,espagne,etc?) ,font tout ce qui faut pour les promouvoirs mais s'émancipent de surcharges administratives et s'opposent aux lobbys improductifs! Il est temps que la profession défende ses producteurs français et soit écouter !!
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Raffard jean Philippe Le 10 août 2024 à 11:05:53
J-M Cardebat met le doigt sur l'essentiel quand il parle de « faire renaître l'intérêt sur le vin ». On n'y est pas. Aujourd'hui, autour de nous dans tous les milieux, celui qui baisse sa consommation de vin ou spiritueux est encouragé par ses proches. Il s'agit d'une petite action de civisme individuel dont le bénéfice social est bien supérieur à l'effort exigé. « Le diable s'est mis dans le vin » dirait l'Ecclésiaste, il faudrait d'abord l'en déloger et partager des valeurs culturelles et sociétales favorables à la renaissance de l'intérêt sur le vin. Avec le wokisme ambiant, nous en sommes loin. Génération Vignerons
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Médocon Le 10 août 2024 à 09:20:47
Ah..les sacro-saintes part de marché. Celle du marché chinois par exemple?.. Délenda carthago es. Les surfaces doivent être ramenées à 1996 , année où les courbes de la production et celle de la consommation se sont croisées.
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pg Le 10 août 2024 à 08:32:16
Ca fait du bien de lire cet échange. Je partage ces analyses. Mais , ça renvoie à la capacité des dirigeants des appellations à anticiper les événements. Plutôt que de chinoiser sur l' écartement des rangs de vigne , la hauteur de palissage, la conformité du vin à la typicité de l' appellation , etc , etc , Et d' envoyer les contrôleurs à la recherche de la faute... Anticiper , réagir vite et COMMUNIQUER ! Le vin c' est bon , c'est sympa . Il ne reste qu'à le faire savoir ! Et , ensuite , il faut des commerciaux.....
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Renaud Le 10 août 2024 à 08:30:38
J'ai eu un carrière d'enseignant dans la formation agricole professionnelle et un des inspecteur national disait : quand on ne sait pas faire un métier on l'enseigne. Cette phrase sibylline a l'emporte pièce avait pour effet de renforcer l'humilité des formateurs. L'arrachage , vieille méthode de régulation n'est pas à jeter c'est un outil. Et comme tout outil il faut s'en servir à bon escient. C'est une porte de sortie pour tout ceux en fin de carrière qui n'ont rien d'attrayant à transmettre. C'est une libération de l'espace économique pour ceux qui sont encore loin de leur fin de carrière. C'est l'occasion de repenser son business modèle pour tous. Oui c'est un échec collectif de la gouvernance des filières et de leurs conseillers dont font partie ces Messieurs interviewés . Les bons stratèges ont plusieurs cordes à leur arc et savent en jouer. Ceux là n'en n'ont qu'une la conquête du marché par le rééquilibrage de l'offre et la demande. Il faut savoir protéger ses troupes sur le terrain. Et depuis Nivelle et les Dardanelles il est enfin reconnu que protéger une idée sans penser à quoi elle sert est criminel. Alors dans cette guerre économique, si vous pensez uniquement économie sans vous soucier de l'humain continuez à parler équilibré offre/ demande comme un dogme. Alors que ce n'est qu'une composante partielle de l'équation. Penser que c'est uniquement ce dogme qui pilote c'est nier les coûts de production, c'est nier la maltraitence du fort sur le faible. Et surtout rappelez vous que ce dogme ne s'exerce que si l'ensemble des acteurs est rassuré et de force équilibré. On en est loin. Je pense que la dictature des « diseurs » doit cesser. Ou alors qu'ils jouent avec leur argent?? mais dans ce cas ils seraient comme nous des faiseurs. Pour rappel si j'ai le verbe facile c'est aussi que j'essaie d'avoir de la cohérence en faisant ce que je prône. Si déjà les conseillers mettez en jeu 50% leur patrimoine à chaque conseil, quant ils en demandent 100% à ceux qui les paient. Peut être que d'un seul coût les donneurs de leçon seraient moins performatifs.
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VLO Le 10 août 2024 à 08:09:12
La baisse de consommation des vins français contrairement aux italiens vient aussi d'une communication déplorable de la part des syndicats d'appellations. Au lieu de mutualiser nos efforts pour une communication sur les vins français, nos paysages qui font rêver, chacun à voulu communiquer sur son appellation. Les moyens sont donc dilués et moins efficace. En plus on fait peur au consommateur qui est perdu devant cette multitude d'offres. Les aides à l'export pour les petites exploitations sont très compliquées et dissuasives . Deuxième point, le poids administratif en France et sclérosant et freine bon nombre d'innovations et est très décourageant. Troisième point et non négligeable, le changement climatique, comment pérenniser un domaine quand vous subissez régulièrement grêles, sécheresse, pluies diluviennes ? Ce n'est pas possible et ne parlez pas des assurances climatiques qui sont déconseillées par les assureurs eux-mêmes car chères et non efficaces
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pascal Le 10 août 2024 à 07:57:15
Contre l arrachage , comme contre la distillation , leur avis ne vaut que pour eux même , la réalité s appelle l économie , et la je pense qu' ils en sont découpler .Sans parler de la pyramide des âges qui fait que ce métier est "vieillissant" les repreneurs absents , les propriétés invendables .Alors si une prime d arrachage peut permettre de partir à la retraite modestement , il faut le faire, c est un moindre mal.Faut toujours se méfier des gens qui vendent des outils et ne s en servent pas !
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