ttendu de pied ferme au congrès de la FNSEA ce 28 mars à Dunkerque (Nord), le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ne s’est pas démonté à la tribune pour défendre les actions qu’il mène depuis deux ans et celles qui s’accélèrent depuis deux mois et la crise agricole. Comme « ce que j’ai mis en œuvre sur la viticulture depuis ma prise de fonction, avec 38 millions d’euros sur l’arrachage, 200 sur la distillation, et un travail de la filière pour préparer l’avenir » déclare-t-il à la tribune, ajoutant que l’« on a accéléré et on l’a fait avec Jérôme Despey [NDLA : premier vice-président de la FNSEA et président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer], que je veux saluer, avec un nouveau plan d’urgence de 80 millions d’euros, et 150 millions en plus côté Etat pour la restructuration par un arrachage différé. »
Alors que les guichets du fonds d’urgence ferment dans les 27 départements concernés, « tout cela, c’est déployé sur le terrain, ou cela va se faire dans le cas de l’arrachage différé dès la prochaine campagne » annonce Marc Fesneau, affichant sa confiance alors que les discussions se poursuivent avec la Commission Européenne pour mettre en œuvre un outil d’arrachage temporaire/restructuration différée devant concerner 100 000 hectares de vignes (soit 20 % du potentiel de production national).
Défendant également « la réforme de l’assurance récolte que j’ai mise en place début 2023 et qui protège face aux aléas climatiques » et promettant de « renforcer dans les lois ÉGAlim [la protection du revenu agricole] les parlementaires sont en train d’y travailler, et des propositions seront faites dès cet été, notamment sur la prise en compte des coûts de production », le ministre indique avoir « obtenu des banques qu’on aille plus loin [dans le soutien aux trésoreries avec] un différé d’amortissement d’un an et un étalement de l’échéancier jusqu’à 3 ans de plus ; un prêt à un taux préférentiel, entre 0 et 2,5 % pour ceux qui souhaitent un rééchelonnement. Là encore, c’est déjà effectif dans les territoires depuis 15 jours. » Autre précision attendue, la pérennisation de l’exonération de cotisations patronales sur les emplois saisonniers (TO-DE) « sera votée cette année » et « le rehaussement du seuil de dégressivité de 1,2 à 1,25 sera effectif le 1er mai, sans attendre le prochain budget. J’ai donné [ce 27 mars] à la MSA les instructions nécessaires pour que ce soit d’application immédiate. »


En point presse à l’issue de son discours, Marc Fesneau défend sa méthode face à un auditoire tumultueux : « je m’interdis d’aller en tribune, de dire n’importe quoi pour me faire applaudir à la fin. Parce que moi je pense que peut-être dans un an je les reverrai, comme ministre ou comme autre chose. Ces gens-là, il ne faut jamais les trahir. » Reconnaissant une « situation à fleur de peau », le ministre estime ne pas pouvoir être pris en défaut alors qu’il indiquer « trouver en sincérité des solutions aux problèmes. Sinon c’est de la démagogie. »