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"Sans arrachage, nous courons à la catastrophe" en Languedoc
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Grogne viticole
"Sans arrachage, nous courons à la catastrophe" en Languedoc

Des viticulteurs sont venus interpeller le conseil d'administration de Pays d'Oc pour réclamer des mesures d'arrachage, de distillation et de limitation de l'importation de vins d'Espagne. Sur ce point, le syndicat en appelle à une aide de la région pour favoriser les vins français en distribution.
Par Olivier Bazalge Le 21 mars 2024
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Le conseil d'administration électif du syndicat IGP vins de Pays d'Oc a vu des vignerons interpeller ses dirigeants - crédit photo : O. Bazalge
L

e dernier conseil d’administration électif du syndicat des vins de Pays d’Oc, ce lundi 18 mars, a vu la visite imprévue d’une trentaine de viticulteurs, essentiellement du Gard. Impromptue, la scène traduit le niveau de tension et de mécontentement qui peut exister dans un vignoble languedocien où « les viticulteurs ne reçoivent pas les acomptes de leurs coopératives en difficulté car les vins ne sortent pas », résume Jean-Marie Tremoulet, viticulteur gardois membre de ce collectif. Désireux d’exprimer colère et inquiétudes, le groupe a profité de la concentration au même endroit de représentants viticoles régionaux (Jérôme Despey, Jean-Marie Fabre, Ludovic Roux, Jacques Gravegeal…), membres du conseil d’administration du syndicat, pour énumérer leurs griefs et exprimer leur mécontentement.

Non-officiel et hétérogène dans sa composition, le groupe de viticulteurs n’est affilié à aucun syndicat mais « nous existons sur les bases de l’ancien syndicat des vignerons du Gard », lance Jean-Marie Tremoulet, qui indique également être en phase avec les positions et messages portés par le groupe héraultais de Martial Bories. « Il a fallu que nous provoquions des réunions pour que les choses avancent et que la fédération gardoise des caves coopératives demande à l’unanimité une mesure d’arrachage que les représentants syndicaux qui montent négocier à Paris ne veulent pas », poursuit le vigneron installé à Gailhan, dans le Gard. Des mesures d’arrachage à hauteur de ce qui est pratiqué dans le vignoble bordelais (47 millions d'euros sur la table pour 6 000 €/ha), grâce au soutien financier de l’interprofession (pour le tiers de l'enveloppe), mais aussi une nouvelle campagne de distillation, ainsi qu’un arrêt des importations de vins d’Espagne sont demandés par le groupe de viticulteurs. Du côté des syndicats gardois, on préfère garder ses distances avec ce groupe dont on ne connait ni la composition exacte, ni l'ampleur.

Je crains un drame

« Le préfet du Gard accepte de nous rencontrer. Sans arrachage, nous courons à la catastrophe avec des vins qui ne sortent pas des caves. Pendant ce temps, les adhérents ne perçoivent pas d’acomptes et ne peuvent pas payer leurs traites, leurs intrants, leurs fournisseurs… C’est tout l’écosystème de la filière qui est en péril », ajoute Jean-Marie Tremoulet. Dans les campagnes, il décrit même un contexte tendu « où les huissiers vont débarquer face aux cessations de paiement de vignerons… je crains un drame, souvenons-nous qu’il y a eu un mort de chaque côté à Montredon en 1976… ». Réclamant qu’une aide au stockage soit mise en place rapidement en attendant les mesures d’urgence annoncées par le gouvernement, le groupe de viticulteurs s’est vu répondre qu’il était très improbable d’envisager une nouvelle mesure de distillation alors que la précédente est encore en cours de réalisation.

Temporisation syndicale

Par communiqué, le syndicat des vins de pays d’Oc a indiqué que le message était « reçu », tout en rappelant le maintien de « la feuille de route définie lors de l’assemblée générale de janvier pour sortir de la crise économique et défendre le revenu des vignerons ». Alors que Jacques Gravegeal vient d’être réélu à la présidence du syndicat IGP Pays d’Oc, celui-ci va dans le même sens que le groupe de viticulteurs en appelant par communiqué à « stopper les importations de vins espagnols et à sortir les surstocks de vin sans indication géographique avant les prochaines vendanges ». Appelant à « la préférence nationale », Jacques Gravegeal et le syndicat attendent de la présidente de région Occitanie, Carole Delga, la mise en place de mesures incitatives pour que les restaurateurs, cavistes, bars à vins, grande distribution régionaux préfèrent mettre des vins régionaux à leur carte (avec une transparence de provenance exigée sur les vins servis au pichet). L’objectif affirmé est de « mettre un terme aux importations espagnoles » et piloter l’offre sans indication géographique par bassins, et non plus nationalement. « Trop de vins entrent sur le segment Pays d’Oc IGP alors que ces mêmes vins dans un contexte de rendements adaptés pourraient être commercialisés en lieu et place des importations de vins espagnols », conclue le communiqué du syndicat vins de pays d’Oc IGP, disposant d’un volant de 6 millions hl sur les trois couleurs.

 

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Tous les commentaires (2)
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piquette Le 21 mars 2024 à 08:33:41
"Jacques Gravegeal vient d'être réélu à la présidence du syndicat IGP Pays d'Oc" C'est une blague, on devrait l'appeler "Poutine" ! à quand des jeunes pour dépoussiérer le mammouth !
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augustin Le 21 mars 2024 à 06:32:47
merci pour cet article qui montre l émergence comme à bordeaux d un mouvement indépendant , exprimant la frustration du terrain face à l inertie des autorités...Attention juste à être précis sur les procedures collectives.Se mettre en cessation de paiement à justement pour objectif de stopper immédiatement les visites des huissiers des creanciers . La mise en RJ entraîne en effet droit à une voire 2 ou 3 périodes d observation..C est en fin de po que peut intervenir la LJ et la encore pas d huissier pour la structure puisque les créanciers communiquent avec le mandataire. Sauf que une fois la declaration faite au mandataire, ceci vaut vaine poursuite et que lesdits créanciers peuvent mettre en cause les associés a titre perso et SANS attendre la vente des actifs sociaux .Et la ça fait très très mal . Les banques le savent et jouent la montre pour se payer sur la bête et le pouvoir en place ne réagit pas.Le RN pourrait bien prendre les choses en main , tout comme il a été le seul à appuyer initialement la jurisprudence egalim à Bordeaux .Pour qu il y ait un surfeur , il faut une vague et l inertie des gouvernants actuels est sidérante pour beaucoup d entre nous . Le succès des syndicats alternatifs au tandem fnsea et ja comme celui de ce collectif décrit sans cet article en est la démonstration très vivante. L Agriculture est dépassée, ma balle oscille entre elysee et matignon, le temps passe et l etau bancaire se resserre : il va y avoir des vies dont le cours va se modifier rapidement et pas en bien si rien n est fait .
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