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L’arrachage de 100 000 ha de vignes sera efficace s’il retire 6 millions hl de vins
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Rééquilibrage
L’arrachage de 100 000 ha de vignes sera efficace s’il retire 6 millions hl de vins

Plus que 100 000 ha de vignes à arracher, il faut retirer 6 millions hl de vins en France pour réussir la campagne d’arrachage massif qui s’annonce alerte Gérard Bancillon, le président des vins IGP, qui voit se profiler un surplus de 5 millions hl de vins rouges dans les prochains mois.
Par Alexandre Abellan Le 06 février 2024
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L’arrachage de 100 000 ha de vignes sera efficace s’il retire 6 millions hl de vins
'Si FranceAgriMer enlève les tournières, il ne restera plus rien des 4 000 €/ha' d’arrachage définitif prévient Gérard Bancillon. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives, Sitevi 2023)
A

lors que les annonces d’aides conjoncturelles et structurelles se précisent pour la filière vin, Gérard Bancillon, président de la fédération des vins à Indication Géographique Protégée (IGP), note qu’« une marche est franchie » pour soutenir le vignoble, mais il s’inquiète d’une crise de très court-terme : « le marché des vins rouges est très tendu. En fait, il ne se passe rien. Il y a très peu de réservations. » Que ce soit en IGP ou sur des appellations, la tendance est au calme plat : « il y a très peu de réservations pour de nombreuses caves coopératives qui ont besoin de payer leurs acomptes. Il faut que les bons signaux soient donnés. » Espérant que le fonds d’urgence doté de 80 millions € soit bien élargie aux caves coopératives et exempté du plafond des minimis, le viticulteur gardois se montre vigilant sur les effets d’annonce : pour fonds d’urgence 80 millions d’euros quelle application des minimis et quel accès aux caves coopératives : « il ne faut pas qu’il y ait 80 millions € annoncés pour que seuls 20 millions € soient utilisés… Il faut que cela puisse profiter à un maximum de vignobles. »

De même pour l’arrachage temporaire négocié à Bruxelles (2 500 €/ha sur 8 ans), qui pourrait devenir définitif pour 100 000 hectares en surplus (à 4 000 €/ha, potentiellement avec une possible obligation de diversification agricole). « Il faut rester vigilant sur les modalités de mise en œuvre. 4 000 €/ha est déjà un prix de misère. Si FranceAgriMer débarque avec son GPS pour enlever 15 % des surfaces à cause des tournières ou retirer des manquants, il ne restera plus rien des 4 000 €/ha » prévient Gérard Bancillon. S’appuyant sur les conclusions du groupe de travail "équilibre offre et demande" du plan de filière, le président de Vin IGP note qu’il faudrait moins parler de 100 000 ha à arracher, que de 6 millions hectolitres de vins à retirer du marché en anticipant la poursuite de la déconsommation. « Le risque est de privilégier les surfaces qui ne produisent pas aux volumes qui pèsent » prévient le viticulteur du Gard, qui note le poids persistant des stocks sans marché.

Si l’on ne fait rien, dans deux mois ce sera la catastrophe sur tous les marchés

« 5 millions hl vont peser sur le marché cette année. Pour réussir, il faut rapidement les enlever avec des dérogations sur les utilisations industrielles (comme le bioéthanol). Les marchés sont bloqués, faute de signal et de visibilité du négoce. Si l’on ne fait rien, dans deux mois ce sera la catastrophe sur tous les marchés » indique Gérard Bancillon, optimiste dans des avancées rapides si l’exécutif en a la volonté. « D’après ce que l’on a compris, l’arrachage pourrait être mis en œuvre très rapidement. Il y a 10 jours, on ne pouvait rien faire budgétairement et réglementairement… Quelqu’un s’est transformé en Harry Potter et a pris sa baguette magique. On a appris ces derniers jours que tout est possible » grince Gérard Bancillon.

 

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Tous les commentaires (6)
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Tartine Le 13 septembre 2024 à 19:57:21
Une seule question : quand est-ce que l'Europe arrêtera son acharnement psychologique et financier sur nos merveilleux terriens ? De tout ?? avec vous...
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Jimmy Le 07 février 2024 à 07:29:18
Donc, si je comprends bien, on aide à la plantation puis on aide à l'arrachage sans compter qu'il faudra enfin aider pour distiller les vins produits avec des vignes qui n'auraient jamais dû être plantées. Quel gâchis, qui plus est avec l'argent public, sans compter la détresse des viticulteurs qui ont très souvent fait ce que les caves coopératives leur disent de faire Et si on repensait le monde de la coopération qui, pour l'immense majorité, est resté sur les mêmes façons de faire qu'il y a 100 ans....
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Laurent Le 06 février 2024 à 14:17:07
N'ayons pas un temps de retard, il faut arracher avant la future campagne. Arrachage amer, quand on se souvient que 100 000 ha avait été planté sans droit il y a 15 ans. en Espagne...
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Vigneron Le 06 février 2024 à 12:10:00
Et pour les caves coopératives qui se trouvent en difficulté de payer les acomptes aux vignerons, pourquoi ne pas verser directement l'aide aux vignerons ? Cela leur enlèverait des acomptes à payer et aiderait directement les intéressés. Plutôt que de retirer 6 millions d'HL, se demander aussi où se vendait ses volumes auparavant, et pourquoi les acheteurs n'en achète plus. Est-ce un problème uniquement de volume, ou de qualité, ou de promotion et de reconnaissance de l'IGP ?
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Dominique Le 06 février 2024 à 09:38:18
Merci M. Bancillon ! Vous avez depuis longtemps, sans être écouté, fait le bon diagnostic. Ca change de ces responsables qui découvrent les problèmes quand ils éclatent sous leur nez.
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Yakafaucon Le 06 février 2024 à 06:25:18
Petit questionnement En 2013, les caves particulières ont produit 57 % de la récolte, les caves coopératives 37 % et les négociants vinificateurs 6 % Quels sont les chiffres aujourd'hui et les volumes respectifs ?
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