e lundi 8 avril à 16h30 se tiendra au Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux la table ronde tant attendue entre filière vin et grande distribution. Comme l’annonce un communiqué, « face au contexte commercial particulièrement perturbé, Étienne Guyot, préfet de Gironde et de Nouvelle Aquitaine, et Allan Sichel, président de l’interprofession du vin de Bordeaux, souhaitent réunir lors d’une table ronde l’ensemble des parties prenantes : les acteurs de la distribution, ceux de la viticulture, du négoce, du courtage, les syndicats agricoles (FDSEA, Jeunes Agriculteurs de la Gironde, Confédération Paysanne, Coordination rurale) et le Collectif Viti33 » (ces cinq instances formant désormais une intersyndicale pour demander un prix rémunérateur calculé sur les coûts de production).
Alors que l’interprofession s’est positionnée contre les transactions à moins de 1 000 € le tonneau et pour le dialogue entre production, négoce et distribution afin de réviser la réglementation (alors que le jugement Rémi Lacombe tétanise les échanges de vin en vrac), que les bas prix défraient la chronique des foires aux vins de printemps (promotions à 1,89 € la bouteille de Bordeaux rouge chez Lidl et à 1,66 € chez Carrefour qui vient de faire marche arrière) et qu’une refonte d’Egalim pour assurer un prix rémunérateur agite la filière et ses parlementaires (notamment depuis l’annonce présidentielle sur un prix plancher), cette réunion doit permettre « d'appréhender l'ensemble des enjeux et d’engager une démarche d'échanges pour travailler collectivement à la recherche de solutions techniques à court et moyen termes » annonce l’invitation aux opérateurs, pointant que « différents volets seront ainsi abordés : le respect de la rémunération du travail des viticulteurs, des négociants et des distributeurs, les outils et indicateurs pour rétablir un équilibre entre offre et demande, le contexte réglementaire et les pistes à explorer pour une réforme nécessaire de la Loi Egalim ».
Alors qu’une première date de réunion circulait, ce vendredi 29 mars, la pression monte dans le vignoble pour que les choses avancent vite. Et les débats existent sur la pertinence, ou non, de mettre la pression aux participants de cette table-ronde en organisant un rassemblement à Bordeaux. Si les manifestations vigneronnes ne font pas partie de l’ADN bordelais, la crise viticole actuelle fait muter à vitesse grand v les us et coutumes girondins. En témoignent la succession d’actions : le blocage de Langon le 29 janvier, des Grands Chais de France le 22 février, de Castel le 28 février, d'enseignes Lidl le 7 mars puis le 9 mars, du négoce Raymond le 15 mars, du Carrefour de Lormont le 23 mars, de plusieurs enseignes ce 29 mars…