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1,89€ le bordeaux chez Lidl, un prix d’appel à manifester pour le vignoble girondin
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Colère vigneronne
1,89€ le bordeaux chez Lidl, un prix d’appel à manifester pour le vignoble girondin

Les prix cassés de la foire aux vins de Lidl mobilisent les vignerons bordelais ce mercredi, avec des actions de blocage d’une centrale logistique et de visite de trois magasins pour maintenir la pression sur la juste rémunération du vin.
Par Alexandre Abellan Le 07 mars 2024
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1,89€ le bordeaux chez Lidl, un prix d’appel à manifester pour le vignoble girondin
Avec le bordeaux rouge à 1,89 € la bouteille et le bordeaux supérieur à 2,49 €, « il n’y pas un euro de différence alors que le cahier charge et les exigences sont différents » souligne Théo Hernandez. - crédit photo : Aperçu du catalogue Lidl
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uverte ce mercredi 6 mars, l’offre à bas prix de la foire aux vins de printemps 2024 des 1 600 magasins de Lidl ne passe pas pour les vignerons de Bordeaux. Dans l’Entre-deux-Mers, le collectif Viti 33 annonce bloquer ce matin, dès cinq heures, la plateforme de Cestas, tandis que la section de Sainte-Foy des Jeunes Agriculteurs de Gironde prévoit trois visites en magasins dès 14 heures (à Sainte-foy, Castillon et Libourne). Dans leur viseur, les offres à prix cassé de cette foire aux vins. Notamment le premier prix mis en avant : 1,89 euro la bouteille de Bordeaux "terres légendaires" avec l’achat d’une caisse de 6 cols (millésime 2022, médaille d’or Gilbert & Gaillard).

Alors que le prospectus défend « les vins de Bordeaux, une région viticole emblématique en France, incarnent le patrimoine et l’art raffiné de la viticulture, fusionnant traditions et techniques modernes », ce sont surtout les très petits prix qui sont légion dans l’offre de Lidl avec des offres 2+1 ou 4+2 ou 5+1. Comme les 2,49 € de la bouteille de Bordeaux Supérieur "château Roquecave" pour 6 cols (millésime 2021), les 2,49 € de la "croix de Mandelotte" (Bordeaux blanc 2023), les 2,50 € du "château du Colombier" (Bordeaux 2021 médaille d’or du Concours Bordeaux 2022), 2,91 € le "vieux château Grenet" (AOP Côtes de Bourg 2021 labélisé HVE et médaillé d’or du concous Féminalise)…

60 à 70 centimes de vin dans la bouteille

Si d’autres régions affichent de bas prix (des côtes-du-Rhône au Languedoc en passant par l’Alsace*), « Bordeaux est le moins cher du catalogue. Cela montre notre image totalement dégradée. Ce sont des prix cassés qui ne veulent rien dire » s’emporte Didier Cousiney, le porte-parole du Collectif Viti 33, qui note qu’à « 1,89 € TTC la bouteille, il doit y avoir 60 à 70 centimes de vin dans la bouteille [NDLA : soit 80 à 93 €/hl ou 720 à 837 € le tonneau]. Doubler ce prix serait jouable pour les clients. À 3 € la bouteille ils s’y retrouvent… »

Après avoir bloqué la centrale de Système U (et le négoce des Grands Chais de France), le mouvement vigneron veut dénoncer des « prix indécents qui ne permettent pas de vivre. C’est la course à l’échalote de la déflation et le négoce ne joue pas le jeu. Quand on a faim et qu’il faut payer les traites, on vend à n’importe quel prix » rapporte Didier Cousiney. Ayant échangé ce lundi 5 mars avec la direction de Lidl, le « retraité actif » espère pouvoir organiser prochainement une rencontre avec les centrales d’achat et le négoce : « ce serait déjà une avancée ».

Appel aux consommateurs

Se positionnant en complément de l’action du collectif Viti 33, l’opération de stickage des bouteilles dans les magasins Lidl par les Jeunes Agriculteurs doit aussi permettre d’échanger avec des consommateurs. « Nous allons leur expliquer que quand ils achètent une bouteille à 1,89 €, ils tuent des vignerons » pose Théo Hernandez, le référent JA 33 de Sainte-Foy. Appelant les clients à choisir de payer un peu plus cher la bouteille pour « permettre l’évolution des appellations », le vigneron de la rive droite prévient que « sinon la région sera rapidement en friche : un vigneron représente cinq emplois. En ne rémunérant pas le vignoble, on touche tout l’écosystème. »

Un message apporté aux consommateurs que Lidl espère justement nombreux avec ces offres à prix cassés. « Il risque d’y avoir des bouchons dans les rayons » annonçait le communiqué de presse de la foire aux vins, revendiquant une opération commerciale « axée sur les petits prix, mettant en vedette des vins de qualité accessibles, parfaitement adaptés aux plus petits budgets » : « un événement à ne pas manquer pour constituer sa cave à petits prix ».

Dans le monde d’aujourd’hui

Alors que le débat sur le prix plancher est ouvert, avec la perspective d’une loi Egalim 4, le collectif Viti 33 appelle ses acheteurs à appliquer le cadre actuel. « Dans Le monde d’aujourd’hui c’est à nous les producteurs porteurs des stocks de notre filière à proposer le prix. Tout le monde ne l’a pas encore compris » regrette Renaud Jean, membre du collectif Viti 33, faisant référence à la récente condamnation de deux négociants pour prix abusivement bas et à la case rajoutée par l’interprofession dans ses contrats d’achat de vin en vrac. « Travaillons vite à la création de l’Organisation de Producteurs (OP), seul lieu où le prix minimum garanti peut être discuté » estime le vigneron, rejetant au passage le seuil des 1 000 € le tonneau évoqué depuis un mois, qu’il présente comme un « vieux relent d’un très très vieux monde. Car ce chiffre n’a que l’intérêt d’être rond est décalé. Il y a 15 ans, il représentait déjà un symbole vide de sens alors aujourd’hui ? Le symbole de ceux qui regardent dans le rétroviseur alors qu’il faudrait être prescripteur et innovant. »

Esprit collectif

« Nous ne sommes pas là par plaisir. Nous serions mieux dans nos vignes à tailler ou dans nos chais à bichonner nos vins qu’à faire les cons sur les ronds-points » souligne Didier Cousiney. Les manifestations vigneronnes sont en effet la conséquence de drames économiques, mais aussi humains. Alors que le tabou du suicide reste fort dans le monde viticole, Théo Hernandez appelle les vignerons en difficulté à parler entre eux : « quand ça ne marche pas, on se dit que l’on est mauvais gestionnaire. Le groupe permet de discuter et de comprendre que les difficultés sont conjoncturelles. Ça remet la gniaque et permet de dormir 2 à 3 heures de plus la nuit... »

 

* : Avec les offres, le catalogue affiche 1,89 € la bouteille des "Cercles des vignerons" en IGP Bouches du Rhône (millésime 2023 labelisé HVE), 1,99 € l’AOP Côtes du Rhône vieilles vignes (2022 médaille d’or Gilbert & Gaillard), 1,99 € le "Clostre Brunel" AOP Saint Chinian (2022) et 2,99 € "Camille Meyer" AOP Alsace (riesling 2022 HVE).

 

Bilan des actions du 7 mars

La manifestation devant la centrale logistique aura réuni 60 manifestants pour 15 tracteurs selon la préfecture de Gironde.

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Tous les commentaires (8)
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Stéphane Le 11 mars 2024 à 08:50:28
Les perspectives de sortie de crise ne peuvent pas passer par les organes institutionnels actuels. Notre filière s'est construite depuis des décennies sur le du principe distributeur - décideur. Le CIVB a reproduit ce modèle. Aujourd'hui le négoce ne représente que l'élite des GCC et ses marques de distribution , laissant seuls les acteurs indépendants. Pour mettre en place un système décentralisé nécessaire, il faut impérativement changer la gouvernance,
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augustin Le 11 mars 2024 à 05:28:01
bonjour à tous il est un point qui continue à meduser les pouvoirs publics notamment les sous préfets c est le décalage qui existe actimuellement entre la vivacité des quelques lanceurs d alarme type cousiney et lacombe d une part et l inertie apparente du reste de la population des " petits" viticulteurs . Les chiffres fournis par les greffes des tribunaux spécialisés en procédure collectives sont stables nous dit on ( sans jamais toutefois nous les communiquer ). j ai deux conclusions en tête : soit les renseignement communiqués sont faux soit ils sont vrais mais cela aurait plutôt tendance à montrer que nombre d entre nous sont effectivement en cessation de paiement du point de vue technique .Mais préfèrent ne pas respecter la loi en omettant de le déclarer : un petit apport en compte courant associé par ci , un nouvel échéancier négocié avec la msa le fisc un banquier ou un fournisseur par la , et au pire une vente à perte générant du cash ...et revoilà parti le petit château pour un trimestre ou deux !!! Sauf que vivre ainsi d expédient ne constitue pas autre chose qu une stratégie de survie temporaire. Si effectivement la crise de la demande persiste et que donc la reprise économique tarde , les cp vont se généraliser, le po vont ne plus être accordées et tout ce petit monde de châteaux de cartes va s écrouler en lj . Solidarite paysanne Le sait, les secrétariats odg y compris les grandes communales medocaines le préssentent , tout comme les classements intermédiaires. La ligne du parti bordelais donc celle du civb reste inébranlable : arrachage et distillation sont les deux mamelles de la viticulture bordelaise et la nouvelle campagne de pub civb est la pour relancer la demande ...C est évidemment fallacieux et le rapprochement soudain des caciques du civb par rapport à l application d egalim révèle non seulement un opportunisme éhonté mais une hypocrisie la tente ( voir nouvelle clause type permettant à l acheteur d exonérer sa responsabilité égalim). Restent donc les 2 milliards de bercy en pge bpi promis pour le 1er mai 2024. C est chiffre n est basé sur aucune étude sérieuse de compilation des besoins en trésorerie des agris français mais sur ce que bercy peut lâcher au max dans ces temps de disette budgétaire ! Le gouvernement a gagné un eu de temps par rapport à la crise de début 24 .Mais faute de n avoir pas réglé les problèmes de fond, a Bordeaux comme ailleurs , il prend le risque d avoir à affronter une seconde vague de mécontentement lors des élections européennes puis des jo . Les distributeurs de gnr de nos tracteurs et ceux de nos produits phytos vont exiger d être payés au préalable tandis que les cuviers et les chais à bouteilles sont pleins à craquer.Les cours effondrent et les acheteurs ne bougent que ponctuellement . Capsuliers , imprimeurs , cartonniers sont en stand by , sans oublier les pepinieristes et les cartonniers ...les distributeurs de matériel viti ne sont pas à la fête.Seuls les fabricants et distributeurs de cuves additionnelles sont à la fête mais ceci est un indicateur très douteux du succès de la filière. Tant que celle ci ne joue pas la solidarité entre châteaux avec la réforme de le cvo civb, avec une sortie en primeur 23 gcc à prix en baisse... et une vraie synergie entre petits châteaux et negoce , la filière continuera à courir à sa perte tout au long de ce calendaire 2024 .Et le renforcement de la protection à accorder aux associés de scea via l'article 1858 en cas de lj doit intervenir, face à des services bancaires de recouvrement qui affutent, il est vrai dans l ombre , leur couteau ... Jamais l octroi de prêt de treso n à été aussi difficile et les nouveaux warrants sur stocks et autres généreuses lignes d escompté sont passés aux oubliettes par les serrvices engagement desormais autistes . Nos lendemains ne chantent pas, loin s en faut !!!
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EGL Le 09 mars 2024 à 11:02:40
Etonnant...On en est revenu au rapport Berthomeau sorti il y a 20 ans...Jacques Berthomeau n'est plus, mais ses constats restent malheureusement (en partie) valables...
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VignerondeRions Le 08 mars 2024 à 22:40:50
@augustin, le collectif a quand même démontré que 20%, de la production du Médoc / Haut Médoc et des Graves vendaient à perte entre 2010 et 2022, (pas mieux en 2023 et 2024 je présume), mais ce n'est pas un problème. Pour les Côtes c'est 30%, pour les Bordeaux, c'est entre 60 et 65% des volumes produits. Pour l'ensemble de Bordeaux c'est l'équivalent de 40.0000 Ha qui vendent à perte (2010/2022). Lorsqu'on propose de se mettre autour de la table pour travailler, il ne se passe rien. De notre côté nous continuons et aujourd'hui, la seule solution que nous avançons pour retrouver de la rentabilité c'est de sortir le Bordeaux de l'AOC et de le basculer vers l'IGP. Ça permettra d'innover, de proposer de nouveaux produits capable de séduire de nouveaux consommateurs, de retrouver de la rentabilité par des rendements supérieurs. Évidemment, pour les gens en place ce n'est pas possible, ça permet de ne pas dire qu'ils n'ont pas envie, et puis ça permet de justifier 20 ans d'immobilisme à regarder la consommation dépérir, sans imaginer autre chose. Nous perdons nos consommateurs qui vieillissent, et nous peinons à retrouver des jeunes. Mais depuis 2005, nous avons inventé quoi comme produits pour aller séduire de nouveaux consommateurs??? NE CHERCHEZ PAS, NOUS N'AVONS RIEN FAIT, hormis des cahier des charges, des contraintes diverses, de densité, de surface foliaires, d'écartement, de % d'assemblage, de contrôle qualibordeaux... Bref tout ce qui rassure les gens qui ont peur du changement, de l'évolution inéluctable du Monde. A ce rythme Bordeaux va dépérir inéluctablement, et croire que cela ne touchera que les petits est une hérésie, ça commence par la, mais ça ne s'arrêtera pas sans un sursaut. Nous oublions notre histoire, Bordeaux a vendu du vin avant l'AOC, les crus classés aussi, BX a fait des vins avec des cépages américains, puis a généralisé le Greffage, nous nous sommes toujours adaptés, mais refusons de le faire aujourd'hui. Darwin au secours, vient leur expliquer.
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Mickey Le 08 mars 2024 à 20:20:23
J'ai voulu tester le Chateau Roquecave 2021 à 12,5°. légère amertume (raffle) et légèrement râpeux à la langue. Je le considère comme un simple vin de table voire de bistrot. On pourrait mettre le prix à 2? car il faut payer la bouteille , la mise en bouteille, l'étiquetage, le bouchon etc.......75cl de vin évalué à moins de 1?. Pas de Chateau Roquecave affiché à Gornac ? Albert Artvin ? Un vin qui ne ressemble pas à un bordeaux de 2021 ?
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Michael Le 08 mars 2024 à 09:31:45
Bonjour meine französische Sprachkenntnisse sind schlecht, daher schreibe ich in meiner Muttersprache. Ich erinnere mich noch gut an die 8oer, in denen innerhalb der EWG ein Anbaustopp herrschte. Damals kam die Meldung, dass in Bordeaux 1o.ooo ha neu angepflanzt wurde. Die Behörde in Brüssel hat das untersucht, es wurde gemeldet, der franz. Staat hätte das genehmigt.... Hier an der Mosel hat man damals mir verboten, einen Streifen von 2.ooo m2 neu anzulegen, zwischen 2 Rebenfeldern, aufgrund des Anbaustopps. Die Märkte verändern sich, man muss sich anpassen. Die Mosel musste auch von 12.000 ha auf 8.ooo ha in den letzten 2o Jahren schrumpfen. Grüße Michael Willkomm
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Yo Le 07 mars 2024 à 07:33:39
On oublie trop souvent les courtiers dans l'histoire.
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augustin Le 07 mars 2024 à 07:25:13
bonjour à tous Le seul tort du collectif viti 33 est d être pour le moment la voix des seuls vins entrée de gamme et de la rive droite pour révéler ce type de niveau de prix. C est du moins le ghetto ou les têtes bien pensantes de la profession bordelaise aimeraient laisser le problème se développer Sauf que si on fait passer un irm à ce grand corps malade qu est le milieu de gamme rive gauche alias medoc, les prix ht au col b to b est légèrement supérieur à 2 euros , donc le jus des 75 cl légèrement supérieur à 1 euro ... Pas de quoi pavoiser et encore , courtiers et négociants expliquaient hier encore, à qui mieux mieux qu ils étaient de moins en moins nombreux à se positionner sur c segment de produits .Les lemmings se préparent en effet à leur course traditionnelle vers la falaise des primeurs grands crus classes millésime 2023 en avril 2024. Gageons que nous ne serons pas nombreux à leur souhaiter la disponibilité d un parachute cette année, tant la frustration des petits châteaux vs a vis de leurs grands collègues et du tandem courtier négociant est grande. !!! Dommage pour une filière qui pendant 40 ans a su mettre en place avec succès une chaîne de valeur formidable alliant petits châteaux qualitatifs , journalistes avertis, courtiers curieux et négociants actifs. Tempus fugit.
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