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Les bouteilles de Bordeaux à moins de 3 € sortis des rayons par les vignerons
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Manu viti
Les bouteilles de Bordeaux à moins de 3 € sortis des rayons par les vignerons

Des vignerons bordelais poursuivent leurs visites d’inspection des rayons vins pour épingler toutes les références tombant en dessous des coûts de production : ciblant Lidl et sa foire aux vins, d’autres enseignes sont visitées.
Par Alexandre Abellan Le 09 mars 2024
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Les bouteilles de Bordeaux à moins de 3 € sortis des rayons par les vignerons
'Vin à prix cassés = aucune rémunération du producteur' ont étiqueté les manifestants. - crédit photo : FDSEA33
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eu du chat et de la souris ce samedi 9 mars dans les enseignes bordelaises de Lidl : à Coutras, Cavignac, Langon, Pineuilh... Pour sortir des rayons les vins de Bordeaux à très bas prix (dès 1,89 €), des vignerons de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Gironde (FDSEA 33) sont allés visiter des magasins qui avaient sortis les références visées ou fermé le magasin pour la journée. Face aux stores baissés, les vignerons ont masqué les enseignes pour afficher leurs slogans (« Lidl : le mépris des bonnes choses » ou « respectez-nous : minimum 3 € la bouteille »), déposé des pieds de vignes arrachées et des bottes de foin… Et posé un caddie sur le toit.  « Nous n’allions pas partir de suite… Ils ont voulu fermer pour la journée, nous les avons aidés » commente Serge Bergeon, le secrétaire général de la FDSEA33.

Exprimant la colère vigneronne qui bouillonne actuellement en Gironde, cette opération menée par un soixantaine d’agriculteurs dans sept enseignes poursuit les actions de ce jeudi 7 mars, avec le blocage initial du Collectif Viti 33 (60 manifestants et 15 tracteurs à la centrale logistique de Lidl à Cestas) et les visites des Jeunes Agriculteurs de Gironde (une quinzaine d'agriculteurs et 2 tracteurs pour les Lidl de Sainte-foy, Castillon et Libourne). Ces actions se veulent un coup de semonce aux négociants et distributeurs : « on ne veut pas qu’il puisse être vendu un bordeaux à un prix non-rémunérateur. Un vin de Bordeaux à moins de 3 euros sort des rayons » prévient Serge Bergeon. Qui précise que ce seuil de revente à perte de 3 € est issu d’un objectif minimal de 1 250 € le tonneau vendu par le producteur.

Prix cassés

Si la FDSEA 33 surveille toujours les transactions de vin en vrac, pour faire tenir la condamnation interprofessionnelle des cours à moins de 1 000 € le tonneau, son secrétaire général note que les banques poussent les viticulteurs en difficulté à vendre leurs vins à n’importe quel prix et que des liquidateurs judiciaires vendent à des cours plus que cassés. D’où l’interpellation des enseignes sur leurs achats de ces premiers prix tirant tout le marché vers le bas. Ce qui ne semble pas être du goût de Lidl rapporte Serge Bergeon, qui a pu échanger avec Michel Biero, préisdent de Lidl France, se sentant particulièrement stigmatisé.

« J’apprécie les contrats tripartites que Lidl a mis en place avec d’autres productions. Mais ce n’est pas le cas pour vins » condamne Serge Bergeon, qui reproche à l’enseigne « d’utiliser des acteurs locaux qui achètent à 600-650 € le tonneau pour faire tourner leur négoce, qui peut financer leur partie vignoble en achetant des vignes aux personnes en grande difficulté... Ce n’est pas nouveau, il est déjà arrivé par le passé que des négoces se constituent à bas prix de grands vignobles. Ils nous étranglent. »

Sous surveillance

Ce samedi, il n’y avait pas que Lidl qui était visité en Gironde. Les vignerons sont aussi passés voir à proximité le magasin Aldi de Pineuilh et les Leclerc de Coutras et Saint-Magne-de-Castillon. Si à Coutras aucun vin à moins de 3 € (« il y aurait eu une bouteille à 1,89 € par le passé, mais les viticulteurs locaux, qui sont aussi des clients, ont fait remarquer que c’était indécent et la référence a été retirée » rapporte Serge Bergeon), à Saint-Magne-de-Castillon les manifestants ont rempli une vingtaine de caddies de bouteilles dont les prix ne correspondent pas aux coûts de production du vin.  De prochaines actions sont envisageables, alors que Leclerc reste sous surveillance comme sa foire aux vins de printemps démarre la semaine prochaine.

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Tous les commentaires (7)
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Vigneron Le 12 mars 2024 à 15:00:40
Pas suffisant à mon sens. Un prix plus élevé ne signifie pas pour autant que le vigneron est bien rémunéré. Un négociant ou un distributeur peuvent vendre plus cher et mal rémunérer le producteur. Pour éviter ce jeu de dupe, il faut une démarche du même type que "C'est qui le patron ?" pour savoir véritablement ce qui va dans la poche du vigneron.
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Gascogneur Le 10 mars 2024 à 17:09:42
petite coquille , il fallait lire les écuries d 'Augias
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Gascogneur Le 10 mars 2024 à 11:46:44
bonjour je suis de tout cœur avec les vignerons bordelais quelques soit l AOP ou l IGP vendre une bouteille à moins de 3 ? ttc indique une vente en dessous des couts de production . Quand je vois des opérations promotionnelles 5+1,4+2 et parfois encore plus indécentes pour soit disant montrer le dynamisme d'une enseigne qui lutte pour le pouvoir d'achat je suis révolté et écœuré . Même les vins bios ne sont pas épargnés avec des valorisations indignes et misérables .C'est l'ensemble des vignerons qui devraient nettoyer les écuries d'Orgias et bannir des rayons les bouteilles de leur dénominations respectives vendues en dessous de leur prix de revient respectif . Chaque ODG se devrait à veiller à l'image de sa dénomination qui constitue une valeur collective permettant à ses adhérents de vivre de leur travail . Pour certains j 'enfonce des portes ouvertes , mais revenons à notre mission fondamentale ,la protection de nos dénominations et la valeur affichée en rayon en est une composante essentielle . Si le vin doit être vendu pour des raisons financières impérieuses il doit etre au préalable déclassé , la bouteille ne doit pas porter la mention AOP ou IGP car c'est toute la dénomination qu 'ellle entraine dans sa chute .
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marie Le 10 mars 2024 à 10:47:59
Je comprends tout à fait ce que vivent actuellement le bordelais. On a connu aussi cela dans notre région viticole.J'espère que comme nous cette crise trouvera une issue positive. Il n'est pas normal que les producteurs ne puissent pas gagner leur vie surtout au regard des heures que nous faisons. Dans notre région, beaucoup de vignes ont été arrachées il y a quelques années maintenant il semblerait que l'équilibre a été trouvé. Bon courage à tous
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chabbert Le 10 mars 2024 à 08:33:06
Le goût du prix ou le prix du goût? Je soutiens à 1000% les actions des vignerons. Marre de voir sur les étagères des grandes surfaces des vins à bas prix laissant croire que le vin n'a aucune valeur. Généralement, d'ailleurs ces vins sont mauvais. Donc le prix bas devrait alerter le consommateur. Or, le consommateur lui, il regarde son porte-monnaie et son calcul est simple : je veux du vin pas cher! Il ne sait pas s'il est bon ou pas. Il veut du « pas cher ». Son éducation au goût est désastreuse. Il ne sait même pas ce qu'il boit ou à peine par contre il sait qu'il boit un petit prix et il est content pour cela. A quand un prix plancher qui rémunère honorablement le vigneron et en deçà duquel le revendeur ne peut pas descendre?
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Arthur Le 10 mars 2024 à 06:46:05
Bien sûr qu'après nous avoir étranglé avec ses achats de vin sous les coûts de production, le négoce bordelais rachète nos terres et vignes à vil prix. C'est la double peine.
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augustin Le 09 mars 2024 à 23:27:13
Revenons svp sur deux points spécifiques abordés par m me sec gen de ma fnsea Sur la pression des banques exercee sur les petits châteaux , il nous faut effectivemrnt vendre les stocks , l idée est d éviter la liquidation pour insuffisance d actif dispo . La banque peut saisir le tribunal qui lui même peut constater la cp puis transformer en lj C est à ce stade qu intervient le mandataire liquidateur Le stock de vin fait l objet d une prisée et ledit vin peut soit trouver un acheteur gré à gré au prix du marché soit hélas aux enchères et dans ce cas c est souvent cata . les 2 mois d ici pge bpi 2 milliards Bercy vont être très très longs .
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