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L’interprofession veut apaiser le débat des bas prix des vins de Bordeaux
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Proposition de réunion
L’interprofession veut apaiser le débat des bas prix des vins de Bordeaux

Alors que le mécontentement sur les prix cassés déborde dans le vignoble girondin, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux appelle à l’apaisement en s’engageant pour la mise en place des futures évolutions d’Egalim. Et en attendant, de documenter pour les contrats d’achats vrac que la première proposition de prix vient vendeur afin de les sécuriser.
Par Alexandre Abellan Le 13 mars 2024
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L’interprofession veut apaiser le débat des bas prix des vins de Bordeaux
En réunissant toutes les parties prenantes, « la filière des vins de Bordeaux souhaite ainsi contribuer activement à la nécessaire réforme de la loi Egalim » indique le CIVB. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives)
L

e vignoble bordelais bouillonnant, face aux bas prix qui le plongent dans la misère, des actions répétées visent ces dernières semaines des négociants et des enseignes. « Nous sommes conscients du profond désespoir dans lequel beaucoup de viticulteurs sont plongés. Le contexte économique est difficile et se dégrade depuis plusieurs mois, précipitant certains opérateurs dans des situations dramatiques » constate le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) dans un communiqué de presse diffusé ce 12 mars (reprenant une lettre à ses adhérents). « Pour autant, nous ne pouvons pas cautionner les débordements constatés lors des actions » prévient l’organisation paritaire vignoble-négoce*, annonçant « ouvrir le débat pour bâtir de nouvelles formes de discussions dans le respect de la rémunération des viticulteurs, des négociants et des distributeurs ».

Dans la continuité de sa lettre envoyée au premier ministre, Gabriel Attal, suite aux annonces d’une révision de la loi Egalim d’ici l’été et avant la déclaration du président de la République, Emmanuel Macron, sur des prix planchers, le CIVB veut « ouvrir le débat, permettant à toutes les parties de s’exprimer et comprendre les enjeux de chacun afin de bâtir de nouvelles formes de discussions permettant de respecter la rémunération du travail des viticulteurs, des négociants et des distributeurs ».

Concrètement, l’interprofession veut rapidement organiser une table ronde avec « l’ensemble des acteurs concernés : le Préfet de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, les acteurs de la distribution, ceux du négoce, de la viticulture, du courtage, les syndicats agricoles (FDSEA, Jeunes Agriculteurs de la Gironde, Confédération Paysanne, Coordination rurale) et le Collectif Viti33 ». Le CIVB souhaite notamment « la construction du prix en marche avant, du producteur vers la grande distribution. Seul moyen de prendre en compte les différents intervenants conduisant le vin au consommateur et d’intégrer leur rémunération dans le prix final », avec « une expérimentation des évolutions législatives à venir dans le périmètre de notre interprofession et avec nos indicateurs ».

Nous approchons d’une situation plus équilibrée

Dans « un contexte commercial éminemment perturbé », le CIVB souligne la nécessité de collaborer entre tous les acteurs, alors « qu’avec les volumes distillés, les hectares de vigne arrachés et les faibles volumes récoltés en 2023, nous approchons d’une situation plus équilibrée entre offre et demande, annonciatrice d'une évolution plus favorable du marché du vrac ». Du moins s’il sort de la stupeur dans laquelle l’a plongé la condamnation de deux négociants pour « prix abusivement bas » ce 22 février par le tribunal de Commerce de Bordeaux. Une conséquence qui « a eu des conséquences directes et immédiates sur l’activité commerciale de l’ensemble des vins vendus en France » pointe le CIVB. Pour relancer les transactions à l’arrêt (« les négociants n’étant pas prêts à payer le prix qui permet de vivre aux vignerons » glisse un viticulteur à Vitisphere), alors que « l’affaire est toujours en cours, et dans l’attente de la décision de la cour d’appel, il sera demandé des clarifications à l’Etat pour, notamment, préciser la nécessité pour le courtier de disposer d’une proposition préalable écrite émanant du producteur au départ des discussions » écrit le CIVB, qui conseille en l’état d’appliquer l’article L631-24 du Code Rural qui impose de justifier que le premier prix de base de négociation a été proposé par le vendeur : avec une documentation de la discussion précontractuelle pour arriver à un prix différent du prix proposé par le vendeur. Et ce même si le CIVB a développé une case dans ses bordereaux pour que le vendeur indique renoncer à faire une première proposition. « Cet article, conjugué au récent jugement, nous incite à préconiser temporairement, jusqu'à la décision de justice définitive qui clarifiera les choses, que l’acheteur s’assure d'une première proposition de prix émanant du vendeur » précise le CIVB, ajoutant qu’« il doit également documenter les discussions précontractuelles engagées autour de cette proposition, sous une forme permettant d’en garder la trace, qu’il fasse ou non appel à un courtier ».

 

* : Le communiqué est signé par Allan Sichel, président du CIVB, Bernard Farges, vice-président du CIVB, Lionel Chol, président de la Fédération du Négoce (Bordeaux Négoce), Jean-Marie Garde, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) et Cédric Roureau, président du syndicat régional des courtiers.

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Tous les commentaires (7)
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augustin Le 21 mars 2024 à 06:55:51
apparemment le grand rv est pour le vendredi 29 mars souhaitons qu il soit suivi d effets
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Médocon Le 19 mars 2024 à 08:43:08
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »,
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Viti33 Le 17 mars 2024 à 11:37:55
Le CIVB a choisi de sécuriser le négoce au détriment des producteurs tout en invisibilisant le drame vécu par ces derniers. Une affaire se conclut lorsque les deux parties sont d'accord sur le prix et dans le rapport de force actuel il y en a un qui n'a pas vraiment de choix. Que va-t-il se passer lorsqu'un producteur la demander un prix correspondant à ses coûts de production (1500-1800?/tonneau)? Et bien le négociant ne va tout simplement pas lui acheter son vin. De même pour ses confrères. Le producteur va se retrouver avec son vin sur les bras et banques et fournisseurs qui le poursuivent. A ce propos avez-vous remarqué que l'on reçoit désormais des mises en demeure après seulement 1 semaine de retard de paiement ? Que peut-on attendre ? Sans doute pas grand chose. Le CIVB n'est sans doute pas représentatif de la plupart d'entre nous tout comme la FNSEA défend des intérêts qui ne sont pas non plus les nôtres. Je cherche encore des alternatives avant de mettre la clé sous la porte.
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Arthur Le 13 mars 2024 à 22:13:22
Ils ne comprennent décidément rien, enfin ils font semblant. Souhaitons que ça ne se termine pas par un drame.
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augustin Le 13 mars 2024 à 18:12:48
personnellement je viens de remettre ma démission à l association des anciens de St Joseph de tivoli à Bordeaux ... pervertir la philosophie des jésuites à ce point est juste diabolique de la part des courtiers et négociants bordelais .. maison ayons crainte , les mêmes vont se prosterner devant les grands crus classes pour ne pas perdre leurs allocations 2023.. va dans le métro, satanas :^)
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le vigneron énervé Le 13 mars 2024 à 09:06:33
Le vigneron vendeur doit faire une proposition écrite du prix. Mais on oublie de parler de l'échange téléphonique qu'il y a avant pour écrire le prix qui sera accepté. Quelle honte pour nos dirigeants actuels ! Quelle honte de faire semblant de travailler pour combattre les petites prix ! Quelle honte cette campagne publicitaire totalement inutile !
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augustin Le 13 mars 2024 à 05:49:08
Vu du nord medoc , ce message faisant mine de federer les messages entres courtiers négociants et petits viticulteurs bordelais ne fait pas rire . Aucun courtier ni négociant n à encore jamais déposé le bilan en 23 /24 pour se mettre en cessation de paiement puis être mis en règlement judiciaire voire en liquidation judiciaire , et ses revenus tout comme ses biens personnels mis en cause parce que souvent constitués en société civile. Il y a ici un aspect obscène de la comm du civb laissant penser au grand public que l "horreur économique (chère à Viviane Forrester ) est la même pour un grand patron d une maison de negoce liée à un super second cru classé 1855 d une part et pour un petit viticulteur d autre part , alors qu il n en est rien .Ce dernier est totalement au bout du rouleau et il est dans la nature humaine des gens désespérés de commettre des actes désespérés. Honte à ceux qui ont vendu depuis un an a monsieur le prefet Guyot (fraichement debarque) que distillation et arrachage étaient la panacée. Honte à ceux qui dissimulent soigneusement les chiffres en croissance des procédures collectives , qui reportent mois après mois la nécessaire réforme de la cvo du civb vers la valeur et non le volume ...et qui dans les couloirs des recents salons de Paris ou Dusseldorf argumentant sans fin sur ce que devra être la taille et le prix de l allocation d primeur 2023 et son bouquet. Honte à ceux qui veulent laisser croire que les 12 millions d euros d achat d espace publicitaire de la nouvelle campagne de pub civb ou les 14 millions de nouvelle aide gouvernementale repartis en 2000 dossiers vont suffire. La filièredu vin bordelais détient les clés de la serrure de sa propre cellule , elle est sous son oreiller mais va t elle enfin se réveiller ? Et grâce soit rendue à ces deux courageux transfuges de ladite filière que sont mm à lacombe et cousiney d avoir joué quasiment à eux seuls les lanceurs d alerte depuis plus d un an, respectivement via egalim et le collectif viti 33 . Sans eux, on en serait encore à organiser le prochain pique nique au banc d Arguin. "I hope the négociants have children too "chantonnait hier un petit propriétaire ayant repris sa taille du millesime 2024 malgré la gadoue, au propre comme au figuré .Tranche de vie ...Heureusement il y a le rugby à la télé...et que l equipe de France recommence à bien jouer... Un bon modèle à suivre pour l équipe de la filière si vraiment on veut s en sortir ...
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