urprise sur prise. Diffusée ce jeudi 14 décembre sur France 2, le Complément d’enquête dédié au vin tient du festival des fraudes, des tromperies et des caméras cachées avec une recette de faux champagne, des médailles douteuses, un bordeaux trompeur et la francisation de vins espagnols. De quoi plonger encore plus dans la perplexité les consommateurs déjà perdus au rayon vin de leur supermarché. De quoi plomber encore un peu plus le moral d’une filière vin déjà confrontée à une crise de la déconsommation et dont le linge sale est ici lavée en deuxième partie de soirée.
Réalisé par Dominique Mesmin et Vincent Buchy, le reportage d’une heure commence fort avec le dossier des champagnes du négociant Didier Chopin : les témoignages et documents fournis par plusieurs employés permettent de retracer la transformation industrielle de vins blancs espagnols gazéifiés en bouteilles de champagnes grâce à l’utilisation d’une usine initialement dédiée à la production de vins mousseux et aromatisés. Évoquant la production illégale de 1,5 million de « faux champagnes », le reportage s’appuie sur des analyses de laboratoires concluant à la non-conformité de ces vins par rapport aux canons de l’appellation Champagne. Retrouvant Didier Chopin au Maroc, où il cultive des fruits et légumes alors que sa maison de champagne est en redressement, les journalistes le filment en caméra caché, lui donnant l’occasion de dénoncer « un coup monté » de ses « salariés » alors qu’il nie avoir participé à la moindre action frauduleuse.


Complément d’enquête rapporte également la déception des consommateurs de ces bouteilles Didier Chopin, ayant pu être achetées 11,49 € lors de la foire aux vins de Leclerc en 2022. L’enseigne répond aux reporters que « suite aux retours des clients, nous avons pris des mesures immédiates en retirant les bouteilles des rayons, et la marque n’est plus commercialisée dans nos magasins. Nous confirmons qu’une procédure a été enclenchée ». Une instruction judiciaire pour fraude étant ouverte au tribunal judiciaire de Reims, l’avocat de Didier Chopin, maître Francis Fossier, répond à France 2 qu’« aujourd’hui, monsieur Chopin m’a dit les yeux dans les yeux que ce n’est pas vrai. Moi je n’en sais rien. Il n’y a pas une lettre dans ce dossier de la SAS Chopin de personnes venant l’accuser de faire du faux champagne. » Au-delà des déclarations de la défense, la dégustation d’un champagne Didier Chopin conduit l’avocat à des réactions spontanées : « je ne saurai pas dire, mais ce n’est pas trop mon goût. Ça pétille, mais il n’y a plus de bulles au bout d’une minute. Ce n’est pas normal. C’est clair. »
Si des consommateurs néophytes tiquent sur ces bouteilles de champagnes, les dégustateurs experts de Gilbert & Gaillard lui ont décerné l’or en 2022, y trouvant un « nez très engageant, mûr, fruité, touche pâtissière, pain frais. En bouche beaucoup de fraîcheur, des arômes intenses et une finale exotique très équilibrée. » Bien loin des commentaires assassins trouvés sur Vivino, comme le lapidaire : « ce n'est pas un champagne, il ne pétille même pas, même à l'ouverture le bouchon ne saute pas. À boire avec du cassis pour enlever le mauvais goût. Je ne suis même pas sûr que ça vaille un bon mousseux. » Intervenant à la fin du reportage, la sommelière Laura Vidal teste ce fameux breuvage : « c’est très trouble, on dirait qu’il y a un défaut et un dépôt […] ça sent la serpillère mouillée […] c’est clairement pas du Champagne pour plein de raisons : la bulle arrive en début de bouche assez agressive et disparaît ensuite complètement. Ça goûte la limonade pétillante, c’est un peu ça l’énergie. » De quoi remettre en question la valeur de certaines médailles... La deuxième séquence du reportage se concentre justement sur le business florissant des macarons permettant de démarquer un vin en grande distribution.


À l’occasion du Concours Mondial des Vins Blancs à Strasbourg, Yann Juban, l’adjoint au directeur général de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), défend le sérieux des médailles patronnées par l’OIV : « on est les jeux olympiques, on n’est pas l’école des fans qui donne une médaille chocolat à tous ». Face aux 29 % d’étiquettes médaillées par ce concours (dans la limite légale du plafond français d’un tiers de médaillé), le journaliste Antonin Iommi-Amunategui réagit avec causticité : « c’est comme si l’on faisait des jeux olympiques auxquels ne participeraient aucun des meilleurs athlètes (aucun des grands domaines de France ne participe à ces concours) et parmi les athlètes qui participent et ne sont pas les meilleurs, 30 % ont une médaille d’or ».
Récemment piégées par une émission belge, les médailles de Gilbert & Gaillard sont de nouveau mises en défaut dans Complément d’enquête à la suite d’envoi de bouteilles truquées par le vigneron bordelais Jean-Baptiste Duquesne (château Cazebonne, collectif Bordeaux Pirate). Cédant au démarchage commercial de G&G, bien connu des domaines viticoles, le producteur envoie quatre bouteilles pour participer à une dégustation : deux cuvées de son domaine et deux vins premiers prix (un vin blanc chardonnay Pays d’Oc à 2,5 € et un vin rouge de Corbières à 1,95 €).
Quatre candidats remportant quatre médailles d’or et autant de commentaires élogieux. Pour le rouge des Corbières, « ça goûte la piquette » et pour le chardonnay languedocien « il n’y a pas la typicité de Bordeaux » réplique la sommelière Laura Vidal, se prêtant au jeu de la dégustation en plateau, « je ne vois pas trop en quoi ces deux peuvent obtenir des médailles d’or ». Devant les tarifs d’achat des médailles à étiqueter, Jean-Baptiste Duquesne est circonspect : « leur objectif est de distribuer des médailles d’or. La médaille n’est pas très crédible. » N’ayant pu avoir de rendez-vous avec un porte-parole de Gilbert & Gaillard, les reporters ont débarqué au siège de Baillay (Yvelines) avec une caméra cachée rapidement évacuée par un responsable remonté. Si Gilbert & Gaillard n'a pas souhaité participer au reportage de France 2 pendant son tournage, le concours a tenu à apporter son point de vue en demandant deux droits de réponse à Vitisphere pour cet article de compte-rendu. Ces deux commentaires du reportage sont reproduits en fin d'article in extenso.


Comme au siège de Gilbert & Gaillard, le ton n’est pas plus collaboratif lors de la caméra cachée avec Pascal Dourthe, à la tête du château Maucaillou (Moulis-en-Médoc), qui s’agace de la condamnation en 2022 à 150 000 € de son négoce en appel pour la tromperie au consommateur avec la marque "Bordeaux de Maucaillou" : un vin de négoce se rattachant par le packaging et le marketing au prestige d’un château dont il n’est pas issu. « On lui reproche d’avoir commercialisé vin en ne précisant pas qu’il ne venait pas de Maucaillou » résume la juge retraitée Caroline Baret, ayant condamné en 2019 le négoce à 200 000 € d’amendes en première instance. Martelant n’être « pas un escroc, pas un voyou », Pascal Dourthe voit dans sa condamnation un exemple alors que les marques domaniales explosaient à Bordeaux (sur fond de tension avec l’administration depuis 2018, poursuivant aussi les Bordeaux de Larrivet Haut-Brion, de Citran, de Gloria, de By…). Ayant retrouvé des "Bordeaux de Maucaillou" 2016 en supermarché, les reporters de Complément d’enquête rapportent que la marque est désormais devenu "Le B par Maucaillou", sans façade de château sur l’étiquette et avec un avertissement sur la contre-étiquette : « ce vin n’est pas issu des vignes du château Maucaillou mais élaboré en partenariat avec l’équipe technique ».
Mais le reportage ne s’arrête pas là pour Bordeaux, se penchant sur des pratiques on ne peut plus frauduleuses. « La profession risque de ne pas apprécier » glisse un vigneron médocain aussi perspicace qu’anonyme, expliquant qu’il mouille ses vins trop riches en alcool (à l’eau du puit, l’eau du réseau étant chloré). Si le documentaire évoque ensuite une affaire en cours d’instruction de francisation de vins espagnols, il se focalise sur le tour de passe-passe de 130 camions citernes changeant de qualité de vin selon les déclarations administratives entre 2014 et 2016. Ayant généré plus d’un million d’euros de bénéfices, cette affaire a conduit à la condamnation en première instance de 5 membres du réseau ce début 2023. L’un des condamnés, le courtier Michel Gilin, étant à la tête du négoce Cellier Vinicole du Blayais qui est une filiale de l’union coopérative Tutiac, Complément d’enquête met en scène une interrogation : pourquoi seul l’employé de la filiale a été poursuivi et pas son président, Stéphane Héraud ?


Si les reporters relèvent que dans le dossier d’enquête le viticulteur affirme plusieurs fois avoir été berné, ses refus répétés à leurs demandes d’interview ont conduit les journalistes à le traquer en vain lors de la soirée de présentation du plan contre les fraudes de la gendarmerie (ce 12 septembre à la Cité du Vin). Une réponse était pourtant donnée le 7 octobre 2022 lors de l’audience de l’affaire devant la quatrième chambre correctionnelle du Tribunal Judiciaire de Bordeaux. « Monsieur Gilin a toujours dit avoir agi seul, de sa propre initiative. Il n’a jamais mis en cause ses responsables hiérarchiques dans la cave coopérative de Tutiac, qui est l’entité au-dessus de CVB » indiquait la présidente Marie-Élisabeth Boulnois, regrettant que les accusés ne veuillent pas parler devant le tribunal. Si les absents ont toujours tort, ceux silencieux ne sont pas épargnés. Ou filmés en caméra caché…
"Bailly, le 15 Décembre 2023
Droit de réponse à l’article de Vitisphère
« Déroute du vin avec Complément d’Enquête » du 15 Décembre 2023.
1. Vous sous-entendez que le Gibert & Gaillard International Challenge a décerné en 2022 une médaille d’or à une cuvée de champagne Didier Chopin issue d’un lot frauduleux composé d’un mélange de vin blanc d’Espagne et de gaz carbonique, ne faisant ainsi que répéter sans aucune vérification les allégations de l’émission Complément d’Enquête. Il ne fait pour nous aucun doute que l’échantillon en question ne pouvait provenir que d’un lot de champagne parfaitement légal et que les Champagnes Didier Chopin ont utilisé frauduleusement cette médaille régulièrement obtenue sur le lot incriminé.
Un examen attentif de la vidéo de Complément d’Enquête prouve en outre que la médaille diffusée à l’envie dans le film, y compris le visuel suggérant une analyse isotopique, est une médaille datée de 2020, décernée 2 ans avant que ne débute cette fraude, détail signifiant que des visuels utilisés par cette émission ont été sciemment détournés.
Nous nous réservons bien sûr le droit d’attaquer en justice les champagnes Didier Chopin pour utilisation frauduleuse de notre médaille.
2. Même légèreté concernant la dégustation réalisée par la jeune sommelière Laura Vidal à la fin de l’émission. Comment pouvez-vous prêter foi sans aucun recul critique ou précaution d’usage à une dégustation organisée dans de telles conditions et la comparer à la dégustation à l’aveugle d’une douzaine d’échantillons différents réalisée par l’équipe du GG International Challenge ? Si l’on résume :
a. L’origine des échantillons est plus que douteuse comme en témoignent l’achat des bouteilles et le transvasement théâtralisé des vins en dehors de tout contrôle d’huissier. Dans ces conditions, tout est absolument possible, y compris le soupçon que notre pirate bordelais n’ait pas modifié du tout les échantillons envoyés.
b. Le choix de la dégustatrice est pour le moins orienté, une sommelière de 29 ans d’origine québecoise décrétant sans nuance qu’aucun vin n’est bon en dessous de 10€ et qu’il faut fuir la grande distribution. C’est un peu comme faire goûter de la viande à un végétarien.
c. Mise en condition appuyée de ladite sommelière à qui l‘on décrit précisément les bouteilles en ajoutant « je vais vous faire goûter un mauvais vin acheté en grande surface qui a scandaleusement reçu une médaille d’or".
On ne s’étonnera pas cette fois encore des procédés utilisés par l’équipe de Complément d’Enquête pour étayer un procès d’intention. En revanche, il n’est pas admissible qu’un media comme le vôtre se contente de reproduire sans vérification, sans recoupement de source, les allégations d’une émission de télévision dont la volonté de nuire saute aux yeux de chacun.
Gilbert & Gaillard
Bailly, le 21 Décembre 2023
Dans votre article du 15 décembre dernier « Déroute du vin avec Complément d’Enquête », vous relayez sans recul critique, une série d’affirmations mal fondées ou manipulées, assénées par l’émission Complément d’Enquête. Ces informations dénigrant le Gilbert et Gaillard International Challenge sont d’autant plus graves qu’elles participent à nourrir à dessein, de manière directe ou insidieuse selon le cas, une entreprise de décrédibilisation de notre travail. Ce discours étant susceptible de nuire grandement à notre image, nous avons souhaité par ce droit de réponse décrypter quelques un des moments forts de ce qui s’apparente à une tentative de lynchage prémédité.
1. L’affaire Didier Chopin : L’émission Complément d’Enquête, après avoir dans sa première partie longuement conditionné le spectateur en exposant des bouteilles de champagne Didier Chopin porteuses d’une médaille G&G, sous-entend que le Gilbert & Gaillard International Challenge a décerné en 2022 une médaille d’or à un lot frauduleux du dit champagne, composé d’un mélange de vin blanc d’Espagne et de gaz carbonique. Qu’en est-il? Oui, un échantillon de Champagne Didier Chopin a bien été dégusté en juin 2022, lequel a obtenu une médaille, comme d’ailleurs ce fut déjà le cas en 2020. Oui des médailles 2022 ont été commandées par les Champagnes Chopin suite à cette attribution. Cet échantillon était accompagné, comme l’impose notre Règlement, d’un certificat d’analyse provenant de l’Institut Oenologique de Champagne qui précise "La composition analytique de cette cuvée est satisfaisante et répond aux normes actuellement en vigueur… de l’appellation Champagne » Il ne fait donc aucun doute que l’échantillon présenté, provenait d’un lot de champagne parfaitement légal.
Pourquoi sous-entendre le contraire ? Pourquoi éluder l’hypothèse évidente que les Champagnes Didier Chopin ont pu sans difficulté utiliser frauduleusement cette médaille, régulièrement obtenue, sur le lot trafiqué ?
Un examen attentif de la vidéo de Complément d’Enquête prouve en outre que la médaille diffusée à l’envie dans le film, y compris le visuel suggérant une analyse isotopique, est une médaille datée de 2020, décernée 2 ans avant que ne débute cette fraude, détail signifiant que des visuels utilisés par cette émission ont été sciemment détournés dans le but d’alimenter le procès d’intention.
Nous nous réservons bien sûr le droit d’attaquer en justice les champagnes Didier Chopin pour utilisation frauduleuse de notre médaille.
2. Les piquettes du Languedoc : Même légèreté, même sens de la mise en scène, concernant la dégustation réalisée par la sommelière Laura Vidal à la fin de l’émission. Comment prêter foi sans aucun recul critique ou précaution d’usage à une dégustation organisée dans de telles conditions et la comparer à une dégustation à l’aveugle d’une douzaine d’échantillons différents réalisée par l’équipe du GetG International Challenge ? Si l’on résume :
a. Le choix et l'élaboration des échantillons, incluant des achats dans un supermarché et le transvasement théâtralisé des vins, constituent la première étape du processus de conditionnement du spectateur. La voix off « L’objectif est de dénicher 2 piquettes du Languedoc maquillées en bordeaux" », sentence confortée par les propos du vigneron pirate « un vin de pays du Languedoc à 3,50 € ça fera le job «. On comprend l’émotion suscitée par ces propos auprès du monde viticole languedocien
b. Le choix de la dégustatrice est également pour le moins orienté, une sommelière affichant clairement sa vision du vin, intellectuelle et quasi mystique, décrétant sans nuance qu’aucun vin n’est bon en dessous de 10-13€ et qu’il faut fuir la grande distribution. On notera que les deux autres intervenants, le vigneron bordelais « pirate» clairement anticonformiste d’une part, et l’auteur-éditeur d’ouvrages spécialisés dans les vins naturels, organisateur de salons d’autre part, partagent la même vision et les mêmes opinions négatives définitives sur les concours ou la grande distribution. On ne ferait pas mieux en faisant goûter de la viande à un trio de végétariens.
c. Mise en condition appuyée de ladite sommelière et plus encore des téléspectateurs, à qui l‘on décrit précisément les bouteilles, leurs cépages, leur origine, en ajoutant en substance «on va goûter maintenant des mauvais vins achetés en grande surface qui ont scandaleusement reçu une médaille d’or".
On ne s’étonnera pas cette fois encore des procédés utilisés par l’équipe de Complément d’Enquête pour étayer leur procès à charge : amalgame des sujets, détournement de pièces, recherche de la déstabilisation… C’est la raison pour laquelle nous avons refusé toute participation à cette pantalonnade..
3. Un rétropédalage en règle : Les derniers rebondissements semblent toutefois militer en faveur d'une vision moins radicale et sectaire de cette affaire. Le 19 décembre dernier, face aux réactions scandalisées des vignerons languedociens et de leurs organisations professionnelles, Vitisphère a donné la parole à notre « pirate bordelais » dans un article titré « La polémique piquette dégonflée par le vigneron Jean baptiste Duquesne » . Ce dernier y procède à un rétropédalage en règle : «Je n’approuve pas le terme de piquette, je voulais faire une blague, j’ai pris…, un chardonnay technique, boisé au copeaux, facile à boire : irréprochable à 3,50€ ; un corbières marchand, nickel pour son prix de 1,99€ » Miracle ! ces flacons ne sont plus des piquettes infâmes, mais des vins dont le profil correspond tout simplement à leur prix...
En attaquant le Gilbert et Gaillard International Challenge avec des tels arguments et de telles méthodes, Complément d’Enquête et les media qui lui emboitent le pas sans recul critique, ont montré au grand jour leur vision partielle et partiale du monde du vin. En dénigrant sans vergogne des pans entiers de la viticulture et la plus grande région viticole française -le Languedoc-Roussillon- pourtant connue pour avoir accompli ces 25 dernières années une révolution qualitative que tout observateur sérieux qualifie d’extraordinaire, ils ne sortent pas grandis. En méprisant les consommateurs acheteurs des vins à moins de 5€, présentés comme un troupeau ignare et influençable, Complément d’Enquête affiche non seulement sa méconnaissance d’une part essentielle de l’économie du vin mais aussi le mépris qu’elle voue au contribuable qui la fait vivre.
Gilbert & Gaillard"