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mple coup de filet pour un vaste réseau de contrefaçon des vins de Bordeaux. Ce lundi 27 juin, une centaine de gendarmes a interpellé une vingtaine de suspects impliqués dans une escroquerie massive, avec des fraudeurs opérant leurs falsifications de vins espagnols dans le Médoc et des distributeurs se trouvant dans plusieurs départements français pour revendre ses fausses bouteilles de vins de Bordeaux. Se comptant en centaines de milliers de cols, cette fraude massive aurait approvisionné des réseaux de vente aux particuliers, à la grande distribution et à l'export par le biais de sociétés, de retraités, d'auto-entrepreneurs?
Dans un communiqué daté du jeudi 30 juin, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Bordeaux, Frédérique Porterie, indique que 11 suspects ont été mis en garde à vue. Parmi eux, 9 sont auditionnés sous statut de mis en cause, dont « 3 ont été présentés le mercredi 29 juin devant le magistrat instructeur et mis en examen des chefs de tromperie sur la marchandise, escroqueries en bande organisée et blanchiment, falsification de denrées alimentaires ». Parmi ces trois suspects, un « propriétaire d'un vignoble dans le Médoc ayant également le statut de négociant » qui serait à l'origine de tout.
Cette opération de gendarmerie conclut des mois d'enquête par le groupe dédié aux atteintes au vin, faisant suite à des alertes pour contrefaçon d'un château médocain mi-2021, à la saisie de matériel de « contrefaçon de bouteilles de vin (matières sèches, fausses étiquettes au nom de domaines viticoles) » lors d'une perquisition pour trafic de stupéfiants en septembre 2021 et à de preuves de falsifications de vins de Bordeaux à la Flèche (Sarthe) en octobre 2021. Le parquet de Bordeaux ouvrant une enquête préliminaire en novembre 2021, pour « tromperie sur la qualité du produit ». Rapidement, « les premières investigations confirmaient rapidement une fraude de grande ampleur (plusieurs centaines de milliers de bouteilles de vin) » indique le procureur de la République Frédérique Porterie, précisant que « les clients et consommateurs pensaient faire l'acquisition de châteaux du bordelais dont le nom et l'étiquette inspiraient confiance à des tarifs défiant parfois toute concurrence, alors qu'ils achetaient en réalité des vins bas de gamme ou provenant de terroirs assez éloignés du bordelais ».
Une périphrase pour évoquer la francisation de vins espagnols. Le négociant médocain ayant des contacts en Espagne « afin de se procurer du vin ». À une échelle somme toute industrielle, cet opérateur « procédait à l'impression d'un nombre important d'étiquettes avec discrétion. Des opérations d'embouteillage pouvaient être ainsi programmées durant les nuits ou des livraisons effectuées de préférence au cours des week-ends. »
Les suspects ont été placés sous contrôle judiciaire avec des cautions allant de 20 à 50 000 euros.
