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Contrôles renforcés sur les vignes de Côtes du Rhône en 2023
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Stratégie qualitative
Contrôles renforcés sur les vignes de Côtes du Rhône en 2023

Serrant la vis avec des contrôles qualitatifs pour soutenir ses valorisations, l’appellation rhodanienne développe également des outils de diversification volontaire : blanchiment, effervescents blancs de noirs, repos du sol, autres cultures…
Par Alexandre Abellan Le 24 mars 2023
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Contrôles renforcés sur les vignes de Côtes du Rhône en 2023
« Le constat est dur, une partie de notre consommation s’effrite » pointe Denis Guthmuller ce 24 mars (entouré de deux autres garde-côtes du Rhône : Philippe Faure et Denis Alary). - crédit photo : Syndicat AOC Côtes du Rhône
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our négocier sans sortie de route le tournant de la déconsommation des vins rouges, le Syndicat Général des Vignerons des Côtes du Rhône se dote d’un plan stratégique 2023-2026 pour guider ses 39 156 hectares de vignes produisant 1,56 million d’hectolitre de vins (88 % de production en rouge). Votée en assemblée générale ce 27 janvier, la liste de 15 actions doit permettre au vignoble rhodanien de « développer une commercialisation valorisée et pérenne » et « devenir une référence environnementale et sociétale » explique Denis Guthmuller, le président du syndicat, lors d’une conférence de presse ce 24 mars. Devant « répondre aux défis de l’appellation sur le moyen et le long terme », ce plan ne comprend pas de volets liés à la distillation et à l’arrachage primé précise Denis Guthmuller, indiquant que des discussions sont en cours avec l’interprofession, et que le syndicat conserve la même position (une demande d’arrachage de 2 à 3 000 hectares et de distillation de 250 à 350 000 hl).

Se trouvent par contre dans le plan des actions d’amélioration qualitative des vins du Rhône. « Pour gagner des parts de marché à l’export, nos vins doivent être dignes des attentes de ces nouveaux consommateurs. Il faut une prise de conscience collective des vignerons sur les attentes de ces produits » pose Philippe Faure, le secrétaire général du syndicat des Côtes du Rhône, qui évoque la nécessité de nouvelles pratiques vitivinicoles (des travaux sur les profils produits sont en cours au sein de l’Institut Rhodanien). Mais il est aussi question de renforcement des contrôles auprès des producteurs d’AOC. « On va mettre en place une évaluation des opérateurs des Côtes du Rhône, pour faire en sorte d’aller voir un peu plus ceux qui ont des problèmes dans les vignes, par moment sur des produits. Non pas pour les montrer du doigt, pour les faire progresser […] s’assurer que le niveau qualitatif correspond à ce qu’on attend. On a le droit de faire des erreurs, mais à un moment il y a quand même une obligation de résultats » indique Philippe Faure.

Droits et devoirs

Concrètement, le secrétaire général précise à Vitisphere qu’il s’agit de compléter les contrôles habituels au vignoble (20 % minimum selon les règles AOC) avec la mise en place d’une équipe supplémentaire en août pour aller « un peu partout » sur le terrain avant les vendanges, afin de vérifier l’état sanitaire des raisins, mais aussi les rendements. Le syndicat se donnant comme objectif d’assurer l’étanchéité entre les segments AOC et non-AOC pour le millésime 2024 (en suivant les différentiels de rendements). En attendant, les contrôles commenceront dès 2023 : « c’est juste s’assurer que les gens respectent le cahier des charges. Comme dans toute société, on a des droits et des devoirs qui vont en face. Le contrôle est là pour protéger ceux qui travaillent bien de ceux qui travaillent mal » indique Philippe Faure, répétant que le « but n’est pas de punir, mais de faire grandir ».

Souhaitant également professionnaliser ses dégustateurs, pérenniser l’outil de réserve interprofessionnelle et soutenir une charte de loyauté des pratiques, le syndicat soutient la politique interprofessionnelle de diversification des couleurs du vignoble. Soit un passage de 1,1 million hl de vin rouge aujourd’hui à 1 million hl en 2035 avec la croissance de 88 % des vins blancs (de 80 à 150 000 hl) et de 111 % des vins rosés (de 95 à 200 000 hl). Précisant que les Côtes du Rhône n’arrêteront pas de produire des vins rouges mais les repositionneront, Philippe Faure rappelle qu’un travail sur les profils organoleptiques doit être réalisé pour les vins blancs et rosés. La diversification pourrait aussi passer par les vins effervescents, avec un groupe de travail dédié aux blancs de noirs.

Temps de repos

Pour cette phase de transition, la diversification peut aller jusqu’à la reconversion agricole. Comme l’explique Denis Guthmuller : « plutôt que de produire sans savoir forcément commercialiser la totalité de sa production, c’est travailler sur des cultures intermédiaires ou alternatives qui laisseraient un temps de repos du sol suffisant pour que toute la stratégie interprofessionnelle et la notre puissent porter ses fruits. On sait que dans quelques années, avec les efforts que l’on entreprend, on aura besoin de terres viticoles pour planter les cépages qui vont bien dans les terroirs qui vont bien. Pendant ce temps, on travaille sur des propositions de cultures différente (couverts végétaux, cultures dégageant un revenu, autres cultures pérennes…). »

Cahier des charges

D’autres réflexions et actions du plan stratégique concernent la transition agroenvironnementale (observatoire de la biodiversité, certifications environnementales…), dont des aspects seront intégrés dans la réforme du cahier des charges des appellations Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages. Dont l’objectif sera de répondre aux attentes sociétales, mais aussi de s’adapter au changement climatique et de définir le niveau qualitatif de base de l’AOC (richesse minimale en sucre, Titre alcoolique volumique…). Sans oublier des travaux sur de nouvelles AOC Villages en vin blanc et même une hiérarchisation de cru esquisse Denis Alary, coprésident de la commission promotion des Côtes du Rhône.

 

 

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Tous les commentaires (7)
Les oubliés.. Le 27 mars 2023 à 16:28:20
Et quels sont les droits et devoirs des caves coopératives et négociants ? A penser qu'il n'y a que des saints... Que feront-ils pour mieux payer les vignerons de notre région ?
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Vigneron Le 27 mars 2023 à 15:52:20
Raisonnement absurde: Quand il n'y plus de débouché pour les vins, c'est la faute aux vignerons qui produisent trop. Quand les négociants n'achètent pas assez cher, c'est la faute aux consommateurs qui n'ont plus d'argent. Conclusion: Tout le monde subi le marché, et si nous tuons les vignerons, le marché se portera mieux. Mais que faites vous bon sang pour inverser la tendance ??? A ce jeu là, il n'y aura plus que de l'eau potable à boire ! Le ministère de la santé sera ainsi tranquille et pourra continuer à autoriser l'ouverture des boutiques de CBD, pendant que la publicité sur le vin restera interdite et que l'on fera de moins en moins de publicité pour montrer la richesse de notre pays et de notre patrimoine ! Déjà la France envoie tout ces étudiants à l'étranger, l'Etat se fait racheter ses biens publics et fait tout pour vendre des avions à l'export qui n'intéresse personne..
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Jm84 Le 25 mars 2023 à 21:29:19
1/ La réserve de blocage de 20% qui vient d'être mise en place ne prends même pas en compte la déclaration de récolte 2021 donc les couillons gelés qui ont produit la réalité de leur récolte vont payer pour les malins gelés qui ont fait le plein, c'est la double peine. 2/ plantez du blanc, plantez du blanc... et dans 5 ans le négoce vous l'achètera à 50 % du cours actuel.
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Ghys Le 25 mars 2023 à 08:07:44
Encore une fois, malgré la récurrence du même constat en période de crise les bons payent pour les mauvais. Il y a des vignerons qui vendent toute leur production sans problème, peut-être qu?ils sont depuis très longtemps, très attentifs à la conduite de leurs vignes et à la qualité de raisins qu?elles produisent. Ce sont d?ailleurs souvent les mêmes qui vinifient et qui commercialise leur propre produit. La course aux volumes des coopératives les fait accepter n?importe quoi et n?importe quel raisins, c?est sûrement beaucoup plus facile en terme de gestion du coopérateur mais ça mets tout le monde dans la merde . D?ailleurs même pas sur qu?ils aillent à la distillation. Ils préfèrent toujours que ce soit le voisin. Il faut les obliger, via les volumes mis en réserve interprofessionnelle. Et laisser ceux qui commercialisent correctement vivres. Il y en a marre des décisions qui mettent tout le monde dans le même panier sans jamais aucune reconnaissance pour ceux qui tire tout le monde vers le haut. Sortir de l?Aoc devient la seule solution. À bon entendeur
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Renaud Le 24 mars 2023 à 19:44:54
Chers amis. Bordeaux aussi a cru qu?en éjectant quelques uns l?ensemble irait mieux ?. Ce fut un échec. Quoique vous fassiez il y aura toujours qq un à montrer du doigt. Mais à ce jeu nous serons sûrement les suivants. Rappellez vous ce que disait le Pasteur Niemoller. L?humanité s?est fondée sur l?entraide du plus faible la ou la nature le laisse disparaître. Alors ne cédez pas aux sirènes du libéralisme mortifère
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Jm84 Le 24 mars 2023 à 19:41:34
La réserve blocage de 20 % mise en place cette année ne prend même pas en compte les déclarations de récolte 2021... Les couillons qui ont fait une déclaration de récolte reflétant la réalité des pertes dues au gel payent pour les malins gelés qui ont fait le plein. Continuons à promouvoir le vin blanc, c'est le meilleur moyen pour que son prix s'effondre d'ici 4 ou 5 ans quand ils arriveront sur le marché. certains s'en frottent déjà les mains.
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Vigneron Le 24 mars 2023 à 17:57:20
Même si cela va dans le bon sens, les vignerons sont pointés du doigt au niveau de leur méthode de culture, du profil de leurs vins. Or beaucoup se sont adaptés et il n'y aucune raison qu'un vigneron produise un vin complètement atypique pour ne pas le vendre. Le syndicat ne pense pas que les vignerons peuvent avoir tout simplement un besoin d'aide à la commercialisation, et que la promotion des vins du rhône pourrait être renforcée pour faire concurrence aux autres pays qui se développent mieux à l'export.
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