rages, pluies, humidité… Alors que l’état sanitaire a été très bon toute la saison, les conditions météo que connait l’Hérault depuis 10 jours compliquent la vendange en rouge.
« Les grappes compactes des parcelles vigoureuses, des éclatements de baies ont libéré du sucre et favorisé le développement du botrytis » témoigne Benoît Planche, consultant pour l’Institut Coopératif du Vin (ICV).
Le temps marin a persisté depuis la fin août et empêché les premiers « bouchons » de sécher. « Au contraire, le champignon a sporulé et la pourriture s’est généralisée suite aux nouveaux épisodes pluvieux la semaine passée ».
Entre 70 et 120 mm sont par exemple tombés en deux fois dans le Pic Saint Loup. « Certaines baies ont éclaté, notamment celles de syrah, et l’inoculum présent dans les parcelles en a profité » poursuit Benoît Planche, rappelant que les faibles acidités et les pH élevés rendent les raisins plus sensibles aux développements microbiologiques.
En plus du botrytis, le consultant viticole découvre cette semaine des cas de pourriture acide, liée à la propagation des bactéries par les abeilles ou drosophiles.
Les vignerons concernés par ces dégradations n’ont d’autres choix que de déclencher les vendanges « pour éviter le délitement des pellicules, la concentration des jus, la perte d’acidité, et les déviations organoleptiques ».


Ils préservent ainsi leur potentiel qualitatif, même si, sur les terroirs plus tardifs, la maturité polyphénolique n’a pas encore atteint sur optimum. « L’idéal est de pouvoir trier les parcelles et d’attendre encore quelques jours pour tirer le meilleur des raisins sains et de ce millésime un peu délicat ».
A ce jour, la moitié des rouges sont encuvés. « Sauf exceptions, les vendanges devraient prendre fin d’ici 15 jours » estime Benoît Planche.
Ses collègues œnologues notent un niveau d’anthocyanes plus bas qu’à l’accoutumée, notamment sur le cabernet sauvignon, peu coloré. A l’inverse, les tanins sont élevés, « avec des jus parfois un peu séchants et durs ».
Au quai, un sulfitage plus conséquent, compris entre 5 et 10 g/hl, permet de stopper les activités enzymatiques et l’oxydation des moûts.