ne fois n’est pas coutume, les 8èmes Assises des Vins du Sud-Ouest se sont ouvertes sur les attentes des clients de la grande distribution, crise oblige.
Premier constat dressé par Paul Fabre, directeur de l’interprofession des vins du Sud-Ouest : « on note au global une baisse de 4,7% en volume et de 2,4% en valeur en grande distribution en France et cette tendance se confirme dans notre région. Seules les IGP tirent leur épingle du jeu : elles sont stables en volume et progressent de 4,3% en valeur » poursuit-il.
Autre progression de 4%, le vin blanc tranquille ou effervescent, cette fois dans les rayons d’Intermarché. « La consommation n’est plus saisonnière, mais annuelle, avec un cépage privilégié, le chardonnay » précise Stéphane Friez, PDG de l’Intermarché Castres et ex-responsable national de la filière vins. « Les vins blancs texturés et aromatiques sont recherchés ».


Pour les rouges, pas de concession possible. « Il faut accepter de faire des rouges différents : les vins puissants, tanniques et de garde ne sont absolument plus plébiscités dans nos magasins » martèle Stéphane Friez. « Les meilleures performances sont celles de vins avec de la buvabilité, de la finesse, de l’équilibre et de la fraîcheur, que l’on peut rafraîchir et boire en période estivale, à table ou à l’apéritif ».
Côté cépages, si le gamay, le cinsault et le cabernet franc séduisent de plus en plus, le merlot et le pinot noir restent en tête.


Du côté des rosés, les consommateurs recherchent d’autres profils que ceux très pâles de l’été : « nos clients cherchent de la persistance, des notes de fruits rouges et de la salinité, mais aussi des rosés intenses de couleur. Les rosés gastronomiques gagnent en popularité et la consommation étant annuelle, le produit doit pouvoir se tenir dans le temps » ajoute Stéphane Friez.
Autre surprise : Bordeaux en tête des ventes, devant la Bourgogne et la Champagne. « Bordeaux a su se renouveler avec des vins fruités et légers, à des prix attractifs qui attirent les néophytes par sa notoriété ».
Redécouvrir les cépages oubliés attirent également la curiosité des amateurs et experts. « On observe de réelles performances lorsque les cépages oubliés sont testés en foire aux vins et une appétence pour des cépages moins connus comme le pinotage ou le nebbiolo ».


Pour les vins blancs, « l’alvarinho, le viognier et le chenin blanc sont les tendances du moment » avant de préciser « le colombard coche toutes les cases des paramètres recherchés par les clients ». A noter : 26% des clients apportent une importance au cépage, contre 46% à la région et 54% au prix.


Autre problématique, celle du positionnement dans les rayons. « Un frein réglementaire nous empêche de positionner les no-low de façon stratégique : ils sont noyés entre les vins de table et les vins de France, tout comme les canettes. Le consommateur se perd dans l’offre ».
Pour finir sur une note positive, Stéphane Friez se veut rassurant : les vins du Sud-Ouest ont de quoi tirer leur épingle du jeu, notamment grâce aux nombreux cépages oubliés et à un potentiel de vin effervescent inexploité.