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Appel vigneron à bloquer Planète Bordeaux ce 14 novembre
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Blocus planétaire
Appel vigneron à bloquer Planète Bordeaux ce 14 novembre

En faisant le siège du syndicat des Bordeaux, le collectif Viti 33 veut pousser les instances bordelaises à s’activer plus fortement ses demandes d’aides à la trésorerie et de juste rémunération. Pour le président de l’appellation, c’est se tromper de cible et risque de diviser plus que d’avancer.
Par Alexandre Abellan Le 01 novembre 2024
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Appel vigneron à bloquer Planète Bordeaux ce 14 novembre
Les vignerons bordelais ne voient pas le bout du tunnel cet automne. - crédit photo : Alexandre Abellan
C

e jeudi 14 novembre à partir de 7 heures, le collectif Viti 33 invite tous les vignerons bordelais à bloquer le site de Planète Bordeaux (à Beychac-et-Caillau), le siège de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur (rouges et blancs, mais aussi crémant, clairet et fine). « On va bloquer et fermer les portes sur la journée. Comme ils ne foutent rien, qu’ils ne bossent pas ne va rien changer » lance sans ambages Didier Cousiney, le porte-parole du collectif Viti 33.

« Le but est de demander des comptes à nos pairs, ceux qui ont des mandats. Ils ne font rien, on va les aiguillonner » poursuit le maire de Pian-sur-Garonne, qui demande à Stéphane Gabard, le président de l’ODG Bordeaux, d’être « notre chef de guerre. Nous sommes en guerre et il laisse faire la base. Il y a un ras-le-bol général. On ne va pas retoquer chez le négoce et les plateformes de la grande distribution*, ce n’est pas la peine comme notre filière ne fait rien. »

Même si l’on est le plus gros ODG de France, on n’a pas tous les leviers

« On me parle de guerre, mais il faut identifier un ennemi. Qui est-il ? On peut trouver des boucs émissaires sur la déconsommation ou des responsables pour la mévente des vins de Bordeaux, mais les représentants de Bordeaux ne sont pas les seuls responsables d’une crise mondiale » réagit Stéphane Gabard. « Même si l’on est le plus gros ODG en surfaces de France, on n’a pas tous les leviers » poursuit le vigneron de Galgon, qui le martèle : « je ne suis que président d’ODG, je ne peux pas créer des récoltes, je ne peux pas fixer les prix, je ne peux pas demander des millions toutes les semaines à l’Etat ».

Ne relativisant par « la colère et le désarroi » qui enflamment un vignoble bordelais en détresse, Stéphane Gabard estime que le collectif Viti 33 « se trompe de cible » et a « le sentiment qu’il est plus facile de critiquer que de faire. Nous avons la même volonté, travaillons ensemble et allons dans le même sens. Ce n’est pas en bloquant que ça ira plus vite. Au contraire, le temps passé ne permettra pas d’avancer. » D’autant plus que certains membres du collectif Viti 33 font partie de l’ODG et d’autres institutions bordelaises. « Quand on est à l’extérieur des institutions, on peut toujours les critiquer selon ses intérêts personnels. Mais quand on est dedans, on voit qu’il faut allier tous les modèles. C’est la pluralité qui fait les bonnes idées » souligne le président des Bordeaux.

Demandes

« J’ai siégé au bureau. Aujourd’hui, des jeunes m’ont remplacé et ils défendent notre beefsteak [NDLA : après une fronde avortée en 2023] » répond Didier Cousiney, qui demande concrètement « pour remonter la pente que les viticulteurs soient exempts de toutes cotisations, avec une année blanche pour tout, et des reports de la MSA (Mutualité Sociale Agricole), de la TFNB (Taxe sur le Foncier Non Bâti), des emprunts bancaires. Sinon, on ne remontera jamais la pente. » Autre demande cruciale pour le collectif Viti 33, la valorisation des prix du vin en vrac, avec la mise en place d’une organisation de producteurs permettant de rémunérer correctement les opérateurs.

« Aujourd’hui, le vin ne se vend pas, sinon à 700 €. On ne paiera jamais nos produits de traitement et nos matériels avec ça. Cette année, les gens ont été obligés de piocher dans leurs réserves et demander de l’argent à des proches. Aucun fournisseur ne livre plus rien si l’on n’a pas l’argent au bout des doigts. Avant la fin de l’année il va y avoir des catastrophes si rien n’est fait » prévient le porte-parole. Autre crainte pour le collectif Viti 33, que la réduction des volumes revendiqués en appellation (entre arrachage, petits rendements et déclassement hors AOC, en vin de France ou IGP) ne conduise à la défaillance de l’ODG : que « la trésorerie du syndicat se barre en sucette. Chaque année il y a un déficit, le syndicat a un petit bas de laine, mais à force piocher… On ne peut pas réaugmenter les cotisations, il n’y a plus d’argent dans le vignoble » alerte Didier Cousiney.

XX

L’équilibre des finances de l’ODG fait partie du prochain projet stratégique du syndicat indique Stéphane Gabard. « La pérennité de l’ODG à périmètre constant va être compliquée : il va falloir bouger des curseurs » avance-t-il, ajoutant que cela nécessite « toute une réflexion pour repenser le syndicat et l’ODG au vu des réductions de volumes et de la rentabilité sur les exploitations… On peut tout imaginer. Et ce ne sont pas quelques élus qui peuvent le décider. Il y aura des réflexions en conseil d’administration pour porter un selon projet en assemblée générale. » Déployant le reste de sa feuille de route (avec l’appellation claret pour les vins rouges frais et édulcorés, un travail de segmentation de la gamme ou de simplification des cahiers des charges…) l’ODG se prépare à des temps difficiles. « Je pensais que l’on avait des signes positifs sur les équilibres entre l’offre et la demande, que notre marché allait se dynamiser. Au vu de la crise qui devient mondiale, qui se durcit, il n’y a pas que la viticulture qui soit dans le marasme. Ce qui n’est pas rassurant » esquisse Stéphane Gabard.

 

* : Dans le cadre des manifestations de l’hiver dernier, le collectif Viti 33 avait organisé le blocage de Langon fin janvier, ainsi que des visites de plateformes de distribution et de négociants. Dont le site de Blanquefort du groupe Castel, qui lui vaut une procédure judiciaire toujours en cours, le négoce réclamant 100 528 euros de réparation aux trois organisations ayant manifesté devant son siège de Blanquefort ce 28 février (l’évènement étant organisé par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Gironde).

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Tous les commentaires (5)
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bill et boule Le 14 novembre 2024 à 04:04:48
La querelle entre collectif viti 33 et l odg bordeaux dicredite l un et l autre.Notamment parce qu elle renforce la legende urbaine selon laquelle la crise a bordeaux serait entrée de gamme livrable rive droite ( selon la thèse du civb partagée peu ou prou par la préfecture ) alors que cela fait des mois voire des années qu elle est devenue egalement moyenne gamme,primeur et rive gauche.Cetee manif d3 par ses modalités, fait que renforcer l idee sotte et grenue qu une bonne séquence arrachage , accompagnee d une campagne de pub et d un débat de fond avec la gd ( sur egalim 4 ) permettront de partie gagner .Encore une fois le débat est ailleurs et beaucoup plus large .Impliquant aussi bien 1 /le monitoring des procédures collectives que 2/ la relance agressive à l export sans oublier 3/ le renforcement de la solidarité entre grands crus et negoce ( primeurs 2025) mais aussi 4/:grands crus et petits châteaux ( cvo civb 2025) . Cela ne peut se faire enfin 5 / qu en remettant le discret mais stratégique tandem banques assurances autour de la table. Les recettes sont donc connues mais tardent à être mises en place. Tant le sentiment d urgence tarde à être partagé par tous , contrairement à celui du respect des pseudo vaches sacrees , qui lui perdure inutilement .Le mouvement intersyndical agricole va se faire entendre très rapidement et ce sont pas ni le g20 de cette fin novembre ni le prochain sommet mercosur de debut decembre qui cont calmer le jeu. Un peu comme si il fallait ce prétexte international pour nous concerter enfin et régler ce qui cloche chez nous.L election de d.trump est l électrochocbienvenu relançant le budget defense OTAN ...Mercosur 24 aura t il le même effet sur notre loi de programmation agricole 25 ? C est presque à le souhaiter tant l immobilisme subi depuis un an est déplorable.
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bill et boule Le 07 novembre 2024 à 21:21:43
attention toutefois à solliciter puis obtenir le permis de manifester de la part des autorités c est que le siège de l odg jouxte l axe routier hyper stratégique reliant libourne st emilion à Bordeaux ne jouons pas aux houthis :^)
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augustin Le 04 novembre 2024 à 11:05:01
Les vrais décideurs sont à Bordeaux au siège du civb. Chercher la bagarre à m gabard est stérile, il faut challenger l Interprofession le préfet la région et pourquoi pas la mairie car le problème va au delà de cette odg spécifique !
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Arthur Le 02 novembre 2024 à 19:01:11
Autant pisser dans un violon.
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Renaud Le 01 novembre 2024 à 17:12:40
Comme dit Didier: nous avons besoin d'un chef de Guerre. Je suis au regret de voir qu'on a qu'un Munichois. Personne ne reproche au Président de l'ODG de ne pas y arriver, mais de ne pas essayer. Ce n'est pas nous qui avions jeté l'éponge sur egalim. Par contre qui l'a remis en selle? Qui a trouvé l'idée de la création d'une OP ? Qui a été entendu pour aborder des solutions à l'assemblée nationale cet hiver ? Qui a dénoncé les liquidations sans respect des règles ? Qui réfléchît aux changements nécessaires de paradigmes dans l'agriculture ? Qui travaille sur la reconnaissance de puits carbone pour les parcelles en dénaturation ? Qui fait tout cela bénévolement ? Qui a imposé la réunion avec la grande distribution et le négoce au printemps dernier ? Qui va au tribunal sans le soutien de son ODG pour avoir défendu ceux qui la font vivre? Notre critique se veut constructive. La pluralité que prône Stephane Gabard n'est possible que si l'on veut bien l'entendre. Notre président d'ODG n'est pas avare non plus de réflexions malhabiles quand malgré tout ce que je viens d'énoncer il me reproche Je cite : « ?qu'il serait criminel de ne pas m'impliquer davantage? ».
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