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11 simplifications pour les vins AOC Bordeaux
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Mise à plat
11 simplifications pour les vins AOC Bordeaux

En attendant la refonte des profils produits, de la sucrosité au degré alcoolique, l’appellation régionale bordelais remet à plat son cahier des charges pour en retirer toutes les dispositions contre-productives. Le point avec le président de l’Organisme de Défense et de Gestion, Stéphane Gabard, sensible à ces sujets comme ancien président de l’organisme QualiBordeaux où il a participé à l’installation des plans de contrôle.
Par Alexandre Abellan Le 06 avril 2024
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11 simplifications pour les vins AOC Bordeaux
« Toutes les propositions de simplification ont été acceptées. Dans le calme et l’échange » indique Stéphane Gabard. - crédit photo : DR
Q

uelles sont les principales décisions actées ce vendredi 5 avril par l’assemblée générale des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur ?

Stéphane Gabard : Nous avions un gros point, l’allégement du cahier des charges. Douze points de simplification ont été travaillés, un a été abandonné. Notre but est pragmatique : enlever des choses difficilement contrôlables et complexifiant le travail des opérateurs. Avec un cahier des charges allégé, on évite des choses difficilement entendables qui peuvent créer de la subjectivité selon le contrôleur.

 

Quelles sont les 11 modifications adoptées ?

Sur les règles de taille, nous proposons de se limiter au seul nombre de bourgeon à contrôler, en abandonnant la rédaction sur le contrôle du nombre de rameaux fructifères par pied. Nous étions l’un des seuls cahiers des charges de Gironde à avoir cette possibilité.

Nous demandons la suppression de la charge maximale à la parcelle (en kg par hectare et en fonction de la densité de plantation). S’ajoutant à la limitation de rendement, ce dispositif n’a aucune utilité. Les opérateurs s’en servent peu et seules les autorités de contrôle peuvent s’en servir en cas de réaffectation sur d’autres segments (IGP ou VSIG). Ce n’est pas cohérent, nous sommes prêts à en discuter avec une commission technique.

Sur la hauteur de feuillage, nous proposons que le coefficient entre la hauteur de palissage et l’écartement entre les rangs ne varie plus selon l’écartement des vignes (0,55 pour certains cas, au moins 1,5 mètre pour d’autres…), mais soit réduit à 0,5 quel que soit l’écartement, qui ne serait plus à mesurer. Cette réduction répond aux enjeux de maturité et de production alcoolique qui ont évolué depuis la dernière rédaction de 2008. Moins de feuillage est une voie pour la réduction de la concentration des vins.

Pour le rendement butoir, elles dépendaient des densités en AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur selon des seuils (notamment 4 000 pieds/hectares), nous proposons un seul rendement butoir quelle que soit la densité. Pour Bordeaux ce serait 68 hl/ha et pour Bordeaux Supérieur 66 hl/ha.

Sur l’assemblage des cépages des vins rosés, nous voulons clarifier le texte pour qu’il soit bien lisible et donne clairement droit à l’assemblage de raisins, de moûts et de vins entre les principaux cépages rouges et ceux accessoires blancs (limités à 20 % de l’assemblage, sauf le sauvignon blanc réduit à 10 %).

Pour l’acidité volatile avant le conditionnement, il avait été décidé d’être plus restrictif sur l’acidité volatile avant qu’après conditionnement. Mais la différence devient trop importante (0,65 g/l H2SO4 avant et 0,88 g/l H2SO4,après), le réchauffement climatique compliquant le maintien à des acidités volatiles basses, ce qui complique la circulation en vrac de certains lots pourtant dans la limite une fois conditionnée. Pour éviter les distorsions de concurrence sur la circulation des vins, nous voulons remonter la limite de 0,65 à 0,80 g/l H2SO4.

Concernant les dispositifs relatifs au conditionnent, nous voulons supprimer l’obligation de fournir des analyses chimiques lors de la déclaration préalable de conditionnement à Qualibordeaux pour éviter de multiplier les analyses. Il s’agira de pouvoir tenir ces analyses à disposition pour l’organisme de contrôle lors de l’échantillonnage dès le jour de la mise.

Sur l’écartement entre les pieds, aujourd’hui Bordeaux demande un écartement minimum de 0,85 m. Sur d’autres AOC de la zone, l’écartement minimum est fixé à 0,80 m. Cette différence de 5 cm pouvait poser des problèmes pour ceux souhaitant passer une parcelle en AOC Bordeaux. Pour uniformiser l’ensemble des cahiers des charges nous proposons d’abaisser l’écartement.

Pour les mesures transitoires qui existent depuis 2008 sur les vignes à moins de 3 500 pieds par hectare selon les dates de plantation, nous décidons de supprimer les 5 échéanciers différents pour proposer, quel que soit le vignoble, qu’il puisse produire jusqu’à 2050, la date mieux-disante.

Sur les mesures transitoires de hauteur de feuillage, elles n’ont plus de raison d’être comme nous souhaitons un coefficient de 0,5 entre la hauteur de palissage et l’écartement entre les rangs. Nous souhaitons supprimer l’article comme la disposition est plus facile à respecter avec la baisse du coefficient.

Pour la déclaration préalable des retiraisons de conditionnement, nous voulons enlever du cahier des charges l’obligation de déclaration de 5 jours ouvrés avant le conditionnement pour la mettre dans le plan de contrôle, plus facilement ajustable selon les produits et destination. Ça ne change rien pour le vin vrac, mais il y aura plus de latitude pour le conditionnement comme les vins restent sur place.

Ce sont des choses très pragmatiques, une somme de petits détails, travaillée en épluchant le cahier des charges.

 

Quelle est la douzième proposition qui a été finalement retoqué ?

Il s’agissait du SO2 total des vins moelleux en Bordeaux supérieur blanc. Nous constations que notre norme analytique était plus exigeante que d’autres vins du secteur, on voulait la réduire. Mais les cahiers des charges des autres vins moelleux de Gironde s’avèrent plus restrictifs, il n’y a pas les mêmes modalités pratiques (comme les tries successives alors que l’on peut utiliser une machine à vendanger). Il n’y avait donc plus d’intérêt à demander une modification, qu’il a été décidé d’annuler.

 

Quand souhaitez-vous que ces modifications soient en vigueur : dès le millésime 2024 ?

Nous sommes déjà en avril, je ne pense pas qu’une commission d’enquête puisse valider le cahier des charges avant les prochaines vendanges 2024. En allant le plus rapidement possible, on peut attendre ces évolutions pour les vendanges 2025.

 

Où en sont les autres travaux pour moderniser le cahier des charges de l’AOC Bordeaux et relancer ses vins sur les marchés ?

Nous souhaitons cranter des évolutions de profils produits et de segmentation pour la prochaine assemblée générale, cet été. Des travaux sont en cours sur la sucrosité et la baisse du degré alcoolique minimum, ainsi que sur de nouveaux profils de vins rouge légers type frigo. Ce sont peut-être des pistes ouvertes, mais qui doivent rester en accord avec l’identité de nos produits. Sur la segmentation entre Bordeaux, Bordeaux supérieur et d’autres segments, certains sont favorables à une nouvelle hiérarchisation (avec une AOC de Bordeaux valorisée, pas grand cru mais dans l’idée d’une Dénomination Géographique Complémentaire communale), d’autres préfèrent des profils produits plus transversaux (communiquant selon la concentration, l’élevage…). Il y a plusieurs écoles dans nos professionnels. Chaque solution a ses côtés favorables et ses aspects perfectibles. Les discussions sont ouvertes et je ne suis sûr qu’elles soient finalisées pour juillet sur le volet de la segmentation. Cela méritera sans doute une assemblée générale à part.

 

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Tous les commentaires (3)
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VignerondeRions Le 09 avril 2024 à 11:07:09
Les commentaires sont bien sentis, depuis 20 ans, on nous accuse de ne pas faire suffisamment bon, donc on va aussi accentuer les contrôles, on s'écharpe sur des surfaces foliaires, sur la distance des pieds, bref beaucoup d'occupations stériles. En 20 ans, qu'avons-nous nous inventé comme produits, comme méthode, pour vendre du vin aux nouvelles générations, celles qui ne nous consomme pas. Nous regardons mourrir nos clients historiques, ceux qui remplissaient le coffre de la voiture, en passant à la propriété ou sur un salon... Nous continuons de croire que nous sommes les plus beaux, les plus forts, mais inéluctablement on s'enfonce dans la déconsommation. Quand on propose une évolution drastique apte à générer tout un tas de nouveaux produits, qui marcheront ou pas, mais qui auront le mérite d'ouvrir des portes, d'ouvrir le champ des, possible vite on s'empresse d'esquiver la question de l'opportunité de la démarche. On préfère diriger et décider en haut lieu de l'innovation acceptable. Le syndrome KODAK, qui dans les années 70 avaient pléthore de chercheurs en tant que numéro un mondial. Un jour l'un d'entre eux présente un écran de TV avec des petit carré blanc et noir formant une image approximative pixelisé, l'ancêtre de la photo numérique, on a enterré l'idée, chez KODAK, on méritait mieux. La suite on la connais tous, la photo numérique a progressé et ne cesse d'évoluer, KODAK n'existe plus. Mais l'expérience des uns... ne fait toujours pas celles des autres.
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le vigneron énervé Le 06 avril 2024 à 09:33:40
Que des mesurettes techniques, incompréhensibles par le consommateur ! Des bouteilles de Bordeaux au plancher de 1,66 euros, une perte financière du syndicat historique, un prochain exercice en perte... Tout va mal et l'évolution du coefficient de hauteur de feuillage va changer notre économie ? Réveil !!! Il est temps de changer de gouvernance !
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augustin Le 06 avril 2024 à 07:38:56
parfait à partir de 2025 mesures transitoires pour 2024 deux grandes questions subsistent . quel est le stock actuel invendu au niveau de la région pour le très bon triptyque 2018 2019 2020 ? et quel plan d action pour le vendre collectivement ? . même question pour le trio yoyo 21 22 23 avec généralement un médiocre 21 un fabuleux 22 et un incertain 23 ? Le civb doit prendre le sujet à bras le corps et aider les vitiliculteurs à vider leurs stocks et reprendre des parts de marché en linéaire avec ces 6 derniers millésimes Les cuviers bois ciment inox sont pleins , les chais à barriques itou , les chais à bouteilles jusqu au plafond.On ne compte plus les exploitations à un million de cols stockés. C est la priorité de ce printemps été 24 et pourtant jamais le marché n à été aussi calme et les sorties de chais aussi rares . Donc c'est très bien d infléchir l offre future mais il faut débloquer très rapidement la situation en suscitant de la demande : échantillonner , envoyer inlassablement les press books primeurs et livrables , rencontrer les acheteurs , discuter des prix , promettre du sav ...Et non pas bricoler minablement des bordereaux egalim en continuant à préserver des modalités de cvo par volume et non par valeur , qui spolient ainsi, soit dit en passant , les petits et pelotent toujours les grands .Quand à la campagne de pub actuelle , au delà de sa créa, revoir le plan d achat d espace : pas sur que les abris bus Decaux devant la cantine très locale " chez meme "à st Julien ou en face du lycée pro "Odilon redon" de pauillac soient vraiment prioritaires pour relancer la consommation citadine et internationale .Quel gâchis que ce budget pub civb , quand on sait la difficulté pour les petits châteaux de s acquitter de cette dîme ,avec la contrainte de blocage des stocks sous scellés en cas de retard de paiement. C est plutôt vers ce type de mesures à abroger que l odg devrait s orienter pour en parler au civb , et le plus vite possible svp.Gageons que la réunion du 8 avril soir à Bordeaux entre la nouvelle intersyndicale et le civb sera musclée et marquera le debut d une nouvelle ère avec un avant 08 04 24 et un après 08 04 24. A defaut , la filière toute entière va chavirer faute de cash . Et la discussion sur la densité de cep ou les coeff de surface foliaire 2025 deviendra juste dérisoire voire pathétique puisque tellement hors sol et décalée Notamment par rapport aux tragédies qui se nouent quotidiennement sur la passerelle du tj de Bordeaux , comme hier vendredi 5 avril , devant les salles d audience ou s agglutinent désormais vitis au bout du rouleau , avocats fatigués , administrateurs stresses et mandataires liquidateurs soucieux d en finir au plus vite . Chaque cacique du civb devrait y passer une demi journée durant le mois à venir pour s imprégner de la détresse du terrain et en tirer le plan d action urgent désormais indispensable.Mais les bureaux face au grand théâtre, à dix minutes à pied du fort de l Ha et des salles d audience du tj , sont probablement plus adaptés à la stratégie en chambre et entre soi que l immersion dans le quotidien misérable des petits châteaux ... Combien de temps avant le crash ?
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