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Les cépages rares ont de l’avenir en Centre Val de Loire
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Nouvelles plantations
Les cépages rares ont de l’avenir en Centre Val de Loire

Des vignerons passionnés de cépages rares ont planté en Centre Val de Loire des variétés anciennes et oubliées. Réunis en un collectif, ils travaillent à la préservation et à la mise en avant de ces cépages qui ont plusieurs atouts face au changement climatique et à l’évolution des goûts d’une partie des consommateurs.
Par Ingrid Proust Le 30 avril 2024
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Les cépages rares ont de l’avenir en Centre Val de Loire
Pour ressusciter le lignage dans la région, Thierry Puzelat et l’URGC ont dû travailler avec le conservatoire Inrae de Vassal-Montpellier, où il existe deux pieds de cette variété disparue. - crédit photo : URGC
«

Il existe une réelle demande de consommateurs pour des vins tendus, frais, avec une origine plus forte, et moins aromatiques que le sauvignon ou le viognier », constate Thierry Puzelat. Ce vigneron installé prés de Cheverny (Loir-et-Cher) a dans son vignoble plusieurs cépages rares qu’il a voulu planter pour étoffer la biodiversité de ses vignes. Engagé depuis des années sur le sujet, il co-préside le collectif « Agir pour les cépages rares en Centre Val de Loire », fondé début 2023.

« Les cépages rares et anciens sont un patrimoine. Ils constituent aussi des opportunités économiques. Ils se vendent plutôt bien, des clients en achètent par curiosité et y reviennent par goût », explique François Bonhomme, caviste à Tours et co-président du collectif. Vigneron à Angé (Loir-et-Cher) Vincent Roussely constate lui aussi « un intérêt général pour les cépages rares. Ils relèvent de la tradition, on n’est pas dans le floréal ».

Pour ces connaisseurs passionnés, ces variétés anciennes ont plusieurs atouts face au changement climatique, et aux demandes sociétales. « J’ai de vieilles vignes d’orbois (ou menu pineau) qui résistent bien à l’oïdium et au mildiou », indique Thierry Puzelat. « L’orbois est sensible au gel, mais il produit moins d’alcool que le chenin », ajoute Olivier Bellanger, vigneron à Monthou-sur-Cher.

A Chateaumeillant (Cher) Vincent Chauvelot a planté du genouillet, un cépage noir originaire de la champagne berrichonne. « Il est moins sensible au gel que le chardonnay ou le sauvignon. Et il peut donner selon sa vinification, des vins frais et poivrés, ou plus structurés ». Pour Jean Tatin, vigneron à Quincy (Cher), « la fraîcheur et l’acidité du genouillet sont intéressantes. Il a nettement plus de buvabilité qu’un puissant Côtes du Rhône! ». L’orbois, proche du chenin et originaire de Touraine, est pour Thierry Puzelat « une vraie pompe à terroir. Il apporte aussi une acidité et une tension intéressantes en assemblage ».

Le levier des VIFA

Une quinzaine de vignerons et vigneronnes sont engagés dans le collectif, accompagnés par Fanny Moyse et Lucie Bourreau-Gomez, de l’Union pour les ressources génétiques du Centre Val de Loire (URGC), un organisme co-financé par le Conseil régional. Réunis récemment en assemblée générale, les adhérents ont notamment évoqué le levier des VIFA pour développer les cépages rares.

Ce dispositif de l’Inao pour expérimenter de nouvelles variétés en AOC afin de répondre aux enjeux climatiques et sociétaux a été ouvert en AOC Touraine, pour tester notamment l’orbois, le meslier Saint-François, le grolleau noir et le pineau d’Aunis. « Les responsables à la tête de l’ODG Touraine sont ouverts d’esprit sur ce sujet, c’est une chance, observe Olivier Bellanger. Mais ailleurs, il est possible de planter des variétés rares qui sont autorisées en IGP ou en Crémant ».

Avec l’URGC, le collectif travaille sur l’identification et l’inventaire des cépages rares en Centre Val de Loire. Si l’orbois par exemple représente aujourd’hui plus de 170 ha selon l’URGC, le meslier Saint-François n’en compte qu’une dizaine d’ha, et le gouget noir, le gascon ou le genouillet sont encore plus confidentiels. Des ceps de variétés ancestrales disparaissent avec l’arrachage de vieilles parcelles…« Nous souhaitons former des vignerons à la prospection », indique Fanny Moyse de l’URGC.

Un parcours du combattant

L’URGC et le collectif ont aussi mis au point un guide pratique de plantation de cépages rares, sur les modalités techniques et réglementaires. Planter une variété rare est souvent loin d’être facile, du fait notamment du manque de plants disponibles. La passion est indispensable face à ce qui peut être un parcours du combattant, comme cela a été le cas pour Thierry Puzelat, qui a planté du lignage, un cépage qui avait disparu de la région depuis des décennies. « Nous en avons planté 90 pieds en 2022, 90 autres en 2023, avec zéro mortalité », sourit-il.

Des panneaux pédagogiques sont prévus sur ces vignes, de même que des micro-vinifications, avec l’objectif de voir le lignage, actuellement en classement provisoire, inscrit définitivement au catalogue officiel.

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Tous les commentaires (2)
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Gnouf-Gnouf Le 07 mai 2024 à 14:39:55
Bonjour à tous, L'orbois s'appelle aussi arbois, bien-sur à ne pas confondre avec l'AOP du Jura, qui n'a rien à voir.
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Loïc Breton Le 30 avril 2024 à 12:53:24
Vous pouvez penser au Sauvignonasse très tolérants à la Flavescence dorée. Il est appelé Tocai Friulano en Italie
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