peine 0,5 hectares pour le Dureza, quelque 1,13 ha de Mornen, moins de 0,1 ha de Sereneze… Les surfaces occupées par les cépages rhodaniens anciens sont très modestes. « Mais ces cépages patrimoniaux, parce qu’ils sont liés à notre territoire, ont toute leur place dans l’IGP collines rhodaniennes », estime Alexandre Defrance, président de cette petite dénomination qui couvre 816 hectares pour 36 374 hl récoltés en 2022.
Pour faire connaître les neuf cépages patrimoniaux inscrits depuis trois ans dans le cahier des charges, les vignerons des collines rhodaniennes organisaient une dégustation le 27 mars à Tain l’Hermitage. « L’objectif était d’abord de les faire découvrir à tous les vignerons, reprend Alexandre Defrance. Les vins élaborés avec ces cépages vont passer en dégustation d’agrément : pour noter leur typicité, il faudra que l’on sache à quoi s’attendre… C’est aussi l’occasion d’un partage d’expériences de la part de ceux qui ont commencé à utiliser ces cépages, sur la façon de les cultiver et les vinifier. »
Pascal Jamet, qui cultive du Dureza et du Bia Blanc, est l’un d’eux. Pour ce passionné d’ampélographie, l’intérêt est avant tout patrimonial : « une IGP se doit d’avoir un lien au territoire géographique, et ce lien passe notamment par le choix de cépages locaux, argumente-t-il. Si nous ne les utilisons pas, personne ne le fera… En plus le résultat à la cuve est intéressant. Notamment parce que ce sont souvent des cépages moins alcoologène, ce qui devient un atout face au réchauffement climatique. »
Si le volet administratif est bouclé, il reste un travail de multiplication à faire sur le terrain. « Pour certains cépages comme le mornen ou le dureza, on arrive à trouver du matériel végétal à prélever chez des vignerons, mais d’autres sont tellement confidentiels qu’il est difficile de s’en procurer, reconnaît Alexandre Defrance. Cela va être un prochain axe de travail. » L’IGP ne s’est pas fixé d’objectif chiffré d’intégration de ces cépages patrimoniaux dans les vins. « Mais le succès de la dégustation montre un véritable intérêt de la filière et de la presse pour ce sujet, donc nous allons continuer à les faire connaître… Et en même temps, cela permet de faire parler de notre IGP autour de nous. »