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Comment cette cave coopérative bordelaise remporte de nouveaux marchés
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En tetrapack, sans capsule, en private label...
Comment cette cave coopérative bordelaise remporte de nouveaux marchés

Bouillonnant d’idées innovantes et d’appétit commercial, le vignoble bordelais réussit à conquérir de nouveaux acheteurs : la preuve par l’exemple avec Héloïse Pacaud et les Vignerons réunis de Monségur à l’occasion du salon ProWein.
Par Alexandre Abellan Le 11 mars 2024
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Comment cette cave coopérative bordelaise remporte de nouveaux marchés
Produisant annuellement 60 000 hectolitres de vins, la cave coopérative réalise un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros en 2023 (stable par rapport à 2022). - crédit photo : Alexandre Abellan
S

i le vignoble de Gironde fait face à une crise économique d’ampleur, sa capacité d’adaptation et d’innovation lui permet de ne pas rester spectateur des trains de l’arrachage. « Il faut continuer d’y croire » plaide Héloïse Pacaud, la directrice des Vignerons réunis de Monségur (90 viticulteurs adhérents pour 1 100 hectares de vignes dans l’Entre-deux-Mers), qui allie le geste à la parole à l’occasion du salon allemand ProWein (à Düsseldorf). L’ingénieure viti-œno de Purpan mise notamment sur la diversification par les packagings innovants : « nous sommes dans un marché changeant, de plus en plus sensible à l’écologie ». S’appuyant sur 20 % de ses surfaces certifiées en bio et 30 % en Terra Vitis, la cave coopérative se développe notamment sur l’écoconception de ses contenants.

Par exemple avec la gamme du château Grand Billard en AOC Bordeaux : plus de capsule, étiquette en papier recyclé, bouteille allégé, bouchon de liège certifié FSC… Déclinée en 30 000 bouteilles de blanc et 200 000 de rouges pour un prix de vente de 8 €, cette nouvelle offre vient de séduire trois nouveaux clients au Danemark, en Norvège et au Canada. Les Vignerons réunis de Monségur lancent également une offre en tetrapack de sa gamme bio colorée "sauv'qui Poulpe" (sauvignon blanc) et "Cagouille express" (merlot). Avec des prix de vente au consommateur de 7 € la bouteille de 75 cL et de 12 € le tetrapack de 1 litre, « l’idée est de garder l’AOC Bordeaux, mais de la mettre dans d’autres contenants » explique Héloïse Pacaud.

Nous refusons les petits prix

Depuis 2022 à la tête de Monségur, la directrice souligne l’attrait qu’apporte le tetrapack à toute sa gamme : « ce produit accroche l’attention, comme une chaîne de la Grande Distribution en Europe. C’est grâce à ça que l’on ouvre des portes, qui seraient plus compliquées à pousser avec une bouteille de château de Bordeaux avec le portail sur l’étiquette… Des marchés le demandent encore, mais avec des prix cassés. Nous refusons les petits prix : nos bordeaux partent au moins à 2,5 € départ cave. Nous nous démarquons pour créer de la valeur pour nos coopérateurs. »

Commercialisant en conditionné depuis une quinzaine d’années, les Vignerons réunis de Monségur se sont d’abord développés sur le grand export (États-Unis et Chine) avant de s’ouvrir à l’Asie du Sud-Est, au Japon, à l’Afrique (Côte d’Ivoire, Angola, Kenya, Maroc…), mais aussi à l’Europe (dont la Scandinavie)… « On a de premières retombées de prospections récentes. C’est chouette d’avoir de premières commandes : ça montre qu’il n’y a pas que des lancements, que ça se concrétise et que ça répond aux attentes des marchés » souligne Héloïse Pacaud, dont la coopérative commercialise actuellement 1 million bouteilles à export (représentant plus de 15 % des volumes produits, sur de petites récoltes dernièrement).

Du private label à la désalcoolisation

Vendant aussi en vrac (avec des contrats suivis et sur le marché spot), la cave commercialise également 15 % de ses volumes via la structure Vignerons Autrement (ex-Terre de Vignerons). Monségur a également développé une offre de private label : des bordeaux génériques en tiré-bouché pouvant accueillir des étiquettes personnalisables sur de petites séries (dès 2 palettes). Ce qui répond à une forte demande forte aux États-Unis pour les chaînes de cavistes et restaurants note Héloïse Pacaud. Nouvelle corde à l’arc de cette diversification commerciale, le lancement d’une cuvée de vin désalcoolisé à 100 % par distillation sous vide (en Espagne) d’un assemblage de 20 % de sauvignon blanc et 80 % de cabernet franc* avec l’ajout de gomme et de moût concentré rectifié (pour moins de 25 g/l de sucres résiduels au final). Baptisé Edmond Barbe, ce vin sans alcool rend hommage à l’un des cinq membres fondateurs de la cave en 1935, qui fut résistant lors de la seconde guerre mondiale (déporté au camp de concentration de Buchenwald, il y périt en 1945). Se voulant haut de gamme (prix de vente de 10 €), cette cuvée s’éloigne du « segment fun » des sans alcools pour proposer une « jolie bouteille sur la table, qui ressemble à du vin et que l’on ne cache pas » indique Héloïse Pacaud. Avec 10 000 bouteilles pour son premier tirage, Monségur compte poursuivre sa restructuration commerciale.

 

* : Avec 94 % de son vignoble en rouge, la cave de Monségur développe les blancs de noirs pour produire des bases de crémant de Bordeaux, des vins IGP et des vins de France.

La cuvée Edmond Barbe a été lancée ce début 2024, d'abord sur Wine Paris puis sur ProWein.

Un aperçu de la gamme de Monségur.

 

 

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Tous les commentaires (2)
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Renaud Le 12 mars 2024 à 20:51:14
Super une communication positive. Mais faudrait que les adhérents de la cave en soit au courant à défaut d'en avoir les fruits. On pourrait en rire si cette désinformation ne cachait tant de ruine.
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augustin Le 11 mars 2024 à 18:26:43
bonsoir à tous très belle success story qui une fois de plus est liée à une initiative locale , déconnectée du système et de ses lourdeurs et ,qui plus, émane d un systeme coopératif que certains s acharnent à réduire à néant et que d autres méprisent par ignorance Un grand bravo toute l équipe de cette cavé pour son sens de l innovation, à un moment de l histoire de notre filière ou beaucoup sont tétanisés. Wie en Floh , aber oho ! ( c'est peut être une petite puce ,mais elle saute très haut )
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