evue à la hausse, la production française de vin s’élèverait à 46 millions d’hectolitres d’après la troisième note d’estimations publiée par les Services de la Statistique et de la Prospective (SSP). Arrêtée au premier octobre, la prévision de récolte était de 45 millions hl vin en septembre, après de premières prévisions à 44,5 millions hl en août. À 46,01 millions hl, la vendange 2023 resterait du niveau de la récolte 2022 (46,06 millions hl). En hausse de 3 % par rapport à la moyenne quinquennale (2018-2022), cette production globale se traduit par un rendement national de 58 hl/ha en moyenne*, qui masque de fortes disparités entre bassins viticoles selon les aléas climatiques (voir infographie ci-dessous).
Car « la production est amoindrie dans le bordelais et le sud-ouest par le mildiou et par la canicule et en Languedoc et Roussillon en raison de la sécheresse » souligne le SSP, alors qu’« ailleurs la situation est favorable, notamment dans les Charentes » (où la révision de récolte a été la plus conséquente en un mois, passant de 10,2 à 12,3 millions hl, quand le Languedoc-Roussillon chutait de 11,6 à 10,7 millions hl). Au final, la production de vins AOP resterait stable en 2023 par rapport à 2022, tandis que les vins IGP chuteraient de 11 % et les vins pour eaux-de-vie bondiraient de 17 %.
En détail, il n’y a pas que Cognac qui fasse le plein (et des réserves), la Champagne rapportant des grappes aux poids battant des records (220 grammes), la Corse va rentrer la vendange « la plus élevée des dix dernières années », la Bourgogne se projette sur une nouvelle production conséquente (demandant du tri, comme dans de nombreux vignobles), le Beaujolais renoue avec une production prometteuse en quantité (malgré un millésime fort en rebondissements), et le Val de Loire se projette sur des volumes globalement généreux, comme l’Alsace (grâce à la gestion de l’oïdium).
Autre ambiance dans les vignobles ravagés par le mildiou, mais aussi le coup de chaud de la fin de saison (avec sécheresse et échaudage). C’est le cas du Sud-Ouest (aussi touché par de violents orages de grêle), de Bordeaux (« les volumes pour les vins blancs sont corrects alors que ceux des rouges sont variables selon les zones » indique le SSP). Même chute des rendements pour les vignobles touchés par une sécheresse persistante et la canicule tardive dans le Languedoc-Roussillon. Les situations sont également marquées par les baisses de rendements en Provence et en vallée du Rhône.
* : D’après une surface de production de raisins de cuve de 789 000 hectares selon les dernières estimations disponibles.