idèle à sa volonté de transformer une difficulté en opportunité, Anthony Brun, le président de l'Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac, met en perspective l'annonce d'un rendement réduit ce lundi 4 septembre, lors de la réunion des vendanges. Face aux effets des confinements covid en Chine, de surstockage américain et de l'inflation internationale, « nous avons une demande qui est revue à la baisse passant des 11,49 hectolitres d'alcool pur par hectare moyen, initialement prévus, à 10,45 hl AP/ha [?].Cela offre donc la possibilité à notre filière de constituer de la Réserve Climatique, qui fait aujourd'hui défaut à de nombreux viticulteurs » indique le bouilleur de cru à façon.
D'après les statistiques du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), la réserve climatique représente actuellement 89 000 hl AP. « Cela représente environ 1 hl par hectare alors que notre objectif doit s'approcher d'une demi-récolte » pointe Anthony Brun, qui souligne que « cette Réserve Climatique a fait cruellement défaut aux viticulteurs lourdement touchés par les aléas climatiques au cours des précédentes années » (gel 2021, grêle 2022?). « C'est pour cela qu'au-delà du Rendement Annuel Cognac et jusqu'au rendement butoir, la réserve climatique est la meilleure solution pour notre récolte » pointe le viticulteur de Saint-Bonnet-sur-Gironde (Charente-Maritime).


Pour soutenir la constitution de réserves climatiques, l'UGVC indique que des aides bancaires sont disponibles pour le financer (avec une offre du Crédit Agricole). « Au regard de l'abondance de la récolte, la question de la capacité de stockage se posera forcément dans certains cas » alerte Anthony Brun, ajoutant qu'« après avoir pris attache avec les fabricants, ces derniers nous ont indiqué avoir la capacité de fournir le matériel à temps, à condition de passer commande au plus vite ».