es vendanges ont débuté le 28 août pour les chardonnays et le 1er septembre pour les gamays et ce sont terminées la dernière semaine de septembre. Pour ce secteur aux deux cépages, la saison a été marquée par des épisodes de pluie, de douceur mais également d’orages très localisés parfois accompagnés de grêle. Fraîcheur et épisodes caniculaires se sont relayés.
Une fois ce constat posé, Philippe Bardet, président d’InterBeaujolais, résume « pour l’instant, tout va bien, nous avons là un joli millésime. » Si les conditions météorologiques, notamment les fortes chaleurs du mois d’août, ont eu un impact sur la prise rapide en degrés, il relativise et explique « On a un millésime assez équilibré entre acidité totale et degrés alcooliques. Cependant parfois, l’acidité sur les blancs nous a fait un peu défaut. »
Le vignoble a cependant connu quelques problèmes de flétrissement, notamment pour les baies très exposées au soleil, mais la quantité étant présente, cela n’a eu qu’un impact minime sur la récolte. En effet « On commence à s'habituer aux prises rapides en degrés depuis quelques années. Même si on ne fait pas une récolte pleine (autour de 55 hl/ha), c’est une récolte généreuse, la plus généreuse après 2018 depuis 2011 » .


Jérôme Corsin, viticulteur sur 15ha au Domaine de la Milleranche, à Julié (69), confirme : « Cette année n’est pas loin d’être une année idéale ! Effectivement nous avons connu un phénomène de flétrissement, mais lorsque je l’ai observé dans mes parcelles, j’ai décidé d’avancer les vendanges de deux ou trois jours pour vendanger le matin. J’ai ainsi évité les fortes chaleurs de l’après-midi. » Si les premiers traitements ont été compliqués à effectuer à cause d’un vent du nord fort présent, la pression sanitaire est restée très correcte malgré quelques apparitions d’oïdium.
« Nous avons fait un bon rendement, aux alentours de 55hl/ha et les vinifications se passent très bien » raconte jovialement le viticulteur. « Je me suis aperçu que j’avais beaucoup de marc par rapport aux jus rentrés, ce qui prouve que ça les jus étaient concentrés. Corrélé à la montée rapide en degrés j’ai eu peur de retrouver des défauts, notamment des arômes de pruneaux, mais pas du tout ! Nos vins sont fruités et ronds. Il ne me reste plus qu’une fermentation alcoolique et les fermentations malolactique sont toutes entamées. »
Cette année permettra aux viticulteurs de remettre à l’équilibre le volume dans leurs caves et peut être d’alimenter leur Volume Complémentaire Individuel (VCI). Le président d’InterBeaujolais conclut : « On a plutôt le sourire même si on pense toujours aux vignerons qui ont connu quelques soucis en cours de saison. ».