menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Au bout du goulot, les caves coopératives demandent un plan social d’urgence
Au bout du goulot, les caves coopératives demandent un plan social d’urgence
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Occitanie
Au bout du goulot, les caves coopératives demandent un plan social d’urgence

Dans le Sud-Ouest et dans le Midi, les viticulteurs veulent vendanger des aides pour pouvoir poursuivre leur activité face à l’adversité des marchés, le poids de l’inflation, les aléas climatiques, le coût des transitions écologiques…
Par Alexandre Abellan Le 28 août 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Au bout du goulot, les caves coopératives demandent un plan social d’urgence
« Il temps de faire connaitre nos revendications et demandes auprès de l’Etat et des autres organismes » indique Ludovic Roux « dans une situation économique instable, faisant face à des aléas climatiques inédits et en plein début de campagne ». - crédit photo : VCO (de gauche à droite : Guillaume Ribes, Fabien Castelbou, Ludovic Roux, Anthony Bafoil et Valérie Bastoul).
D

epuis Narbonne (Aude), les Vignerons Coopérateurs d’Occitanie (VCO) lancent un appel à l’aide aux collectivités locales, au gouvernement français et à l’Union Européenne : « malgré tous les efforts consentis, le contexte ne cesse de se durcir, mettant en péril bon nombre de structures » indique un communiqué, annonçant que « le soutien des pouvoirs publics est indispensable pour un avenir durable » de la filière. Représentant 70 % de la production régionale de vin avec 193 caves et unions coopératives pour 17 000 viticulteurs adhérents et 5 900 salariés, les Vignerons Coopérateurs d’Occitanie témoignent d’une somme d’abattements individuels pouvant rapidement tourner à l’embrasement collectif.

« La situation économique s’enlise de jour en jour » résume le communiqué de VCO, listant les 12 plaies frappant la filière après une série de réunions régionales dans le Sud-Ouest, le Languedoc et le Roussillon : « augmentation des charges, inflation, baisse de la consommation de vin en France : le marché se tend alors que de nombreuses transitions sont attendues. À cela s’ajoute les aléas climatiques : notre filière subit les conséquences d’une forte sécheresse et des attaques de mildiou importantes. »

Batterie d'aides

Pour abattre cette escadrille de problèmes, une batterie d’aides sont demandées par le président des VCO, Ludovic Roux, et ses quatre vice-présidents territoriaux, Anthony Bafoil, Joël Boueilh, Fabien Castelbou et Guillaume Ribes. Alors qu’une rallonge vient d’être obtenue pour la distillation de crise en cours*, « une mesure d’aide au stockage privé permettant de détendre les trésoreries des entreprises dans un contexte économique incertain » indique la coopération occitane, proposant de redéployer une mesure de la crise covid (déjà couplée avec de la distillation). VCO appuie également la relance de la demande d’arrachage différé, qui a été enterrée par Bruxelles, mais qui permettrait « de laisser le temps aux vignerons pour faire des choix de restructuration du vignoble en lien avec le marché si celui-ci le permet ». Alors que l’aide à la sortie du métier viticole se limite actuellement à l’arrachage sanitaire de Bordeaux (pour renaturation et diversification), la coopération occitane note que « des vignerons vont être contraints d’arrêter leur activité. Nous devons les accompagner dignement et demandons une mesure sociale adaptée via des critères sociaux. »

En parallèle de ces aides de restructuration de l’offre, VCO demande des aides économiques conjoncturelles aux trésoreries, avec « une mesure d’aide aux entreprises de l’aval », « une dérogation des amortissements afin de les différer », « des mesures de trésorerie par une année blanche des cotisations MSA, un dégrèvement à 100 % de la TFNB », « des mesures fiscales adaptées à l’Agriculture » (comme demandées depuis des années par les vins AOC, au sein de la CNAOC). Face aux principaux aléas climatiques du millésime 2023, mildiou et sécheresse, les caves coopératives demandent « une mesure de soutien spécifique […] basée sur l’EBE et selon des critères spécifiques aux comptabilités des exploitations », mais ne réclament pas d’intervention particulière des assureurs**.

Jonction des luttes

Stratégiquement, les coopératives demandent « des mesures d’accompagnement à l’ouverture des marchés à l’export », de quoi rappeler le souhait de « grande cause nationale » chère au président des Vignerons Indépendants de France, Jean-Marie Fabre, dont les prises de position contre les surprofits des groupes verriers sur le prix des bouteilles et sur le dos du vignoble semblent partagées. VCO jugeant que « des contrôles des pratiques de nos fournisseurs sont nécessaires, dans une période inflationniste, nos couts de production explosent au bénéfice de certains, c’est plus 20 % sur les factures ! » La coopération occitane reprend également les demandes du Syndicat des Viticulteurs de l’Aude (SVA), contre la francisation de vin, en demandant plus de « contrôles d’importation des vins étrangers », et pour la mise sous pression du négoce afin de maintenir les cours : « dans une période où nos coûts de production s’envolent, la réponse ne peut pas être une baisse des prix au producteur ! » Tout comme le SVA, le VCO prend un ton si ce n’est menaçant, du moins clairement intimidant : « le soutien des pouvoirs publics est INDISPENSABLE. L’immobilisme ne sera pas toléré. »

 

* : Président de l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), Stéphane Héraud juge dans un communiqué que « cette annonce est un élément positif dans un contexte difficile aussi bien sur le marché que pour la vendange qui démarre. Elle nous redonne de l’élan pour aborder à la rentrée les chantiers structurels de relance de la filière qui nous attendent. »

 

** : Face au « refus des assureurs français de prendre en charge les pertes de récolte provoquées par la vague de mildiou qui traverse la France », l’Association Nationale des Élus de la Vigne et du Vin (ANEV) se dit « particulièrement courroucée » par cette décision remettant en cause le nouveau système d’assurance climatique (contrat MultiRisque Climatique, MRC) et ne voit qu’« une seule issue possible : que les sociétés d’assurance française acceptent de revoir leur décision afin que les dégâts viticoles provoqués par le mildiou puissent être pris en charge dans les plus brefs délais dans le cadre des contrats MRC au titre des aléas exceptionnels causés par l’excès d’humidité. »

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (3)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Olivier Metzinger Le 28 août 2023 à 13:45:38
M. Roux est amnésique, dans un très bel article de vitisphère du 24/10/2022 il soutenait que le problème n'avait rien de structurel... Lorsqu'avec mes collègues du collectif viti 33 nous avons dit que la France viticole avait besoin d'un plan d'arrachage définitif mais aussi de replantation différée, personnes ne voulais l'entendre. Pas de soutien à nos demandes au niveau national Il y avait le feu au vignoble, personne ne voulait le voir, et surtout il ne fallait pas le dire (je cite "c'est mauvais pour l'image" ). Soit nos amis, qualifiés de responsables de notre filière ont besoin de lunettes, soit il faut qu'ils se promènent un peu dans le vignoble pour se rendre compte de la réalité. Bordeaux a réussi à obtenir un arrachage (bancal) sans aucun soutien des autres régions, juste la garantie de ne pas aller contre. Concernant le maintient des cours, qui a refusé que nous fassions partie d'Egalim, si ce n'est justement les responsables de la filière sans aucune discussion avec les vignerons!!! Oui il y a le feu, et plus on attends plus cela coûtera cher, et plus les pertes seront importantes.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Domino Le 28 août 2023 à 10:13:48
Depuis plus de trois ans, la maison brule et nous regardons ailleurs. Disait un ancien président. La crise était prévisible et nous l'avons vu venir. Mais nous avons les responsables professionnels, administratifs, interprofessionnels, ministériels que nous méritons. Entre-nous est-il correct de les qualifier de responsable ? Avons-nous déjà rencontré un responsable montrant une quelconque compétence ou même simplement un quelconque intérêt quant aux perspectives d'avenir de notre filière.? On se contente de reproduire le passé sans faire un peu de place à ceux qui bousculent l'établissement en faisant preuve de créativité, d'une vision d'avenir. Et du fait de l'immobilisme coupable de ces responsables, le feu prend de l'ampleur, devenant incontrôlable puisqu'on le regarde sans rien faire pour limiter l'incendie qu'il aurait fallu par ailleurs prévoir. Malheureusement, nous n'avons pas de pompier pour sauver la maison Vin. Il faut tout même tenter de contenir le feu et ses dégâts mais réfléchissons aussi s'il convient devirer les pyromanes dont à ma connaissance pas un seul a reconnu sa responsabilité et pris pour une fois la décision qui s'impose. Pour finir, je me répète nous avons les responsables que nous méritons. Et gardez le moral, c'est indispensable pour lutter contre le feu et prendre les bonnes décisions. Salutations vigneronnes franches et cordiales
Signaler ce contenu comme inapproprié
R. P. Le 28 août 2023 à 06:38:59
On ne peut que féliciter ces vignerons qui prennent conscience du désarroi de leurs collègues des conséquences collatérales qui sont et vont être dramatiques et de l?inertie de nos instances. Il y a vraiment urgence Bravo à votre solidarité et à votre énergie car je crois vraiment à la volonté que vous allez déployée pour vous faire entendre. Espérant de tout c?ur que les autres régions viticoles auront la réaction de l?union je vous remercie de votre courage car penser qu?à la mort de l?autre on survivra est non seulement indigne mais et surtout totalement une hérésie.
Signaler ce contenu comme inapproprié

vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé