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Crédits : DR

Julien Massé
L’apôtre de l’intéressement
 

Julien Massé, vigneron charentais de 36 ans, est particulièrement impliqué dans le partage de la valeur avec ses quatre salariés et ses deux saisonniers. Dès 2021, il a instauré un intéressement qui se déclenche à partir de 9 hl/AP/ha. « J’ai choisi de me baser sur le rendement car c’est le critère qui parle le plus à nos salariés et c’est celui sur lequel ils ont un vrai impact », témoigne ce passionné d’histoire qui exploite avec ses parents 45 ha à Rouillac (Charente). La mise en œuvre de l’intéressement a été rapide. « Je pensais que c’était un outil pour les multinationales, avec un long Cerfa à remplir, précise-t-il. Et en fait, c’est vraiment très simple à mettre en place ! ».

En 2021, l’exploitation a récolté 14,5 hl AP/ha et a versé 4 400 € d’intéressement. Les trois salariés ont touché une prime de plus de 1 000 euros, différente selon leur salaire annuel brut. L’apprenti, moins présent, a perçu une somme moins importante. Les deux saisonniers ont reçu entre 300 et 350 €. En 2022, pour un rendement de 16 hl/ha AP, l’exploitation a distribué 5 600 € à ses salariés.

Ce vigneron prévoit de reconduire cet accord en 2024 en le couplant, peut-être, à un PEE (plan d’épargne entreprise).

« Nous essayons d’être attractifs car nous préférons travailler avec des salariés de la région, en CDI, plutôt qu’avec de la main d’œuvre étrangère employée par des prestataires, souligne Julien Massé. Quand la récolte est belle, tout le monde a le sourire aux vendanges !» Ce GO-vigneron qui organise avec ses salariés des voyages d’études dans d’autres vignobles pour souder l’équipe est également très actif dans la filière. Secrétaire général du l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC), il est depuis peu co-président de la commission économique du Bureau Nationale de l’Interprofession de Cognac (BNIC).

 


Aude Lutun