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Crédits : Stéphane Chalaye Photographie

Antonin Douillet
Chasseur de mildiou
 

Le mildiou n’a qu’à bien se tenir. Antonin Douillet sait le repérer 14 jours avant l’apparition des symptômes. Pendant trois millésimes, il a modélisé le développement épidémique de la maladie à partir de la météo et des résultats d’analyses de sporée capturée par des pièges à bas coût placés au-dessus de la vigne dans six parcelles bordelaises.

Son modèle va être intégré dans des Outils d’Aide à la Décision (OAD) déjà existants pour permettre aux différents acteurs de la protection phytosanitaire (viticulteurs, coopératives, conseillers viticoles, laboratoires d’intérêt territorial…) de « traiter moins, mais mieux ».

Co-encadré par François Delmotte (Institut National de la Recherche pour l’Agriculture et l’Environnement, INRAE) et Marc Raynal (Institut Français de la Vigne et du Vin, IFV), le doctorant a soutenu sa thèse en février 2023 en assurant que sa démarche peut facilement être transposée aux autres agents pathogènes cryptogamiques de la vigne « dont E. necator, responsable de l’oïdium, et G. bidwellii, à l’origine du black rot ».

Depuis, Antonin Douillet a continué à perfectionner son modèle en y intégrant les stades phénologiques de la vigne. « Je compte désormais sur l’intelligence artificielle pour pouvoir travailler sur de plus grosses bases de données » dévoile-t-il.

Il a aussi quitté Bordeaux pour Vénéjan, dans le nord du Gard, pour lancer avec son frère « DAC ADN » et proposer de la prestation « clé en main » aux vignerons, de la pose des pièges au conseil phytosanitaire en passant par les prélèvements, les analyse de la sporée et le suivi sanitaire du vignoble.

 


Marion Bazireau