L’entrepreneur du biocontrôle viticole
N’allez pas dire à Laurent de Crasto que le vin est une filière traditionnelle. Pour lui, ce sont les ruptures qui l’ont modelé, afin de répondre aux pressions de l’environnement. Il en veut pour preuve la relative jeunesse du modèle viticole actuel, hérité de la crise phylloxérique, de la création des appellations d’origine, de la mécanisation… Face aux besoins exacerbés de ruptures dans les pratiques de traitements du vignoble, il propose de sortir des traitements phyto conventionnels avec des produits de biocontrôle issu d’extraits de microalgues.
Cofondateur de la start-up ImmunRise*, il a développé avec son équipe d’une dizaine de salariés un premier anti-mildiou prometteur. Après de premiers tests positifs dans ses laboratoires en 2016, « l’extrait D » a confirmé en 2017 ses résultats de Stimulateur des Défenses Naturelles et de biopesticide direct dans des vignobles bordelais et charentais. En 2018, l’entrepreneur espère conduire une vingtaines d’essais dans les vignobles de Bordeaux, Bourgogne, Champagne, Cognac, Loire, Sud-Ouest… Mais pour cela il doit augmenter sa capacité de production d’extraits de microalgue, qui s’est révélée limitante en 2017.
Les procédures d’Autorisation de Mise sur le Marché devraient commencer par le dépôt d’un dossier fin 2018 à l’Agence Nationale Chargée de la Sécurité Sanitaire (ANSES).
*: À 42 ans, l’ingénieur agronome Laurent de Crasto a déjà créé trois entreprises : Wine In Tube, Vincent dans les Vapes et ImmunRise. La première propose des tubes pour la dégustation de vin au verre. Tandis que la deuxième développe des arômes pour le vapotage. ImmunRise a été fondée avec Lionel Navarro, de l’Institut de Biologie de l’École Normale Supérieure, un ancien camarade d’études universitaires de biologie à Lyon.
Rédacteur : Alexandre Abellan.