n 2022, la grande distribution française a commercialisé 42,9 millions d’équivalent bouteilles de vin tranquille bio pour un chiffre d’affaires de 251 millions d’euros d’après les panels Nielsen. Soit des baisses de 9 % en volume et de 7 % en valeur. Alors que les vins conventionnels sont en chute de 5 % en volumes et 2 % en chiffre d’affaires, « les vins bio reculent plus que le non-bio » résume Nielsen. Alors que l’inflation marque les comportements de consommation, avec des arbitrages en défaveur du vin, le bio pâtit clairement de ses prix plus élevés/valorisés que le conventionnel. En 2022, le prix moyen d’une bouteille de vin bio vendue en grandes et moyennes surfaces atteignait 5,85 € (+2,4 %), quand celle conventionnelle était de 3,79 € (+3,2 %).
Cette tendance s’inscrit dans un repli plus global des ventes de produits alimentaires bio en grande distribution et l’arrivée de nouveaux volumes certifiés en vin bio. Un contexte de décrochage de la GD et de crise de croissance qui n’est pas sans conséquence sur les cours et l’activité du vin en vrac bio, mais qui reste à pondérer par le poids réduit de ce réseau dans les ventes de vin bio (développant historiquement la vente directe, les magasins spécialisés, l’export, les réseaux traditionnels : cavistes, restaurants…). De quoi permettre aux optimistes de croire dans des lendemains meilleurs, du moins si la filière bio réussit à maintenir la valorisation de sa production.
Les vins bio pèsent désormais pour 5,7 % des ventes de vin tranquille en grande distribution (-0,3 point en un an). Ce qui reste une proportion conséquente par rapport aux autres boissons alcoolisées note Nielsen, les bières étant à 3,6 % de bio, les champagnes et cognacs à 0,6 %, le rhum et la vodka à 0,1 %... À l’inverse, les cidres bio représentent 17,4 % de ce marché.
Comme l’indiquent les infographies ci-dessous, les vins rouges sont les grands perdants de 2022 dans le rayon bio, les vins rosés affichant une nette croissance en volume (+3 %) quand les vins blancs se maintiennent (+0,2 %). Portée par les rosés, la Provence affiche logiquement les plus fortes croissances en valeur (+1,6 %), quand Bordeaux est plombé par les rouges (-1,5 %). Poids lourd des vins bio, le Languedoc-Roussillon représente un tiers de bouteilles de vin bio vendue en grande distribution (deuxième fournisseur, le vignoble de la Valée du Rhône représente une bouteille bio sur six).