menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / La Chine surtaxe cognacs et armagnacs de 34,8 % dès vendredi
La Chine surtaxe cognacs et armagnacs de 34,8 % dès vendredi
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Coup de jus
La Chine surtaxe cognacs et armagnacs de 34,8 % dès vendredi

La guerre commerciale est déclarée entre Pékin et Bruxelles, emportant dans son sillage le vignoble qui n’a rien à voir avec les conflits sur les voitures électriques… Annoncées comme provisoires, les taxes laissent craindre un engrenage explosif pour les opérateurs charentais et gascons, mais pas seulement.
Par Alexandre Abellan Le 08 octobre 2024
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
La Chine surtaxe cognacs et armagnacs de 34,8 % dès vendredi
Ayant eu beau alerter sur le danger d'une position française les exposants à des mesures de rétorsion, les opérateurs charentais et gascons se sentent abandonnés. 'Sacrifiés' répètent-ils. - crédit photo : Alexandre Abellan
D

ès ce vendredi 11 octobre, la Chine imposera des droits de douane supplémentaires de 34,8 % sur les importations de brandies européens, ce qui concerne exclusivement des eaux-de-vie de vin de Cognac et d’Armagnac (avec des cautions demandées aux importateus chinois). Réponse directe au vote de la France en particulier et de l’Union Européenne en général sur l'imposition de droits de douane compensateurs ciblant les véhicules électriques chinois une semaine avant, ce vendredi 4 octobre, cette annonce chinoise balaie les promesses passées entre présidents de ne pas imposer de mesures provisoires dans le cadre d'une enquête antidumping opportunément ouverte le 5 janvier 2024.

« L'enquête chinoise a révélé que les importations de brandy en provenance de l'Union Européenne faisaient l'objet de dumping sur son marché, ce qui constitue une menace de préjudice important pour la branche de production nationale » rapporte le quotidien China Daily. Alors que les conclusions préliminaires de l’enquête semblent particulièrement légères, le dossier est vide pour la filière charentaise. « Il n’y a rien ! Un dumping est totalement surréaliste. Cela voudrait dire que l’on a 250 maisons de cognac qui se sont mises d’accord avec les maisons d’Armagnac, de brandies espagnols et italiens pour fixer des prix en Chine » réagissait récemment Florent Morillon, le président du Bureau National Interprofessionnel de Cognac (BNIC). Si une procédure devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) est envisageable, elle n’empêche pas l’imposition de droits de douanes punitifs. Représentant 25 % des expéditions charentaises, le marché chinois devrait réduire considérablement sa consommation de cognacs, ce qui pourrait causer un effet domino dévastateur pour l'ensemble du vignoble français et de sa production de vins blancs. Ainsi que pour tous les fournisseurs et partenaires de la filière, déjà fragilisés par une crise touchant les vins rouges.

Un cran de plus

Comme l’ont montré les vins australiens (taxés à plus de 200 % de 2021 à 2024), les conflits commerciaux, on sait comment ils démarrent, mais jamais quand ni comment ils finissent. De quoi pousser les représentants d’Armagnac et de Cognac à appeler à une résolution diplomatique rapide du conflit dont les origines ne les concernent pas. Comme affirmé lors de rencontres avec les cabinets du premier ministre et du président de la République, ainsi que la ministre de l’Agriculture, « les autorités françaises ne peuvent pas nous abandonner et nous laisser seuls face à des rétorsions chinoises et qui ne nous concernent pas. L’effet de ces taxes serait catastrophique pour nos filières et nos régions » réagit un communiqué du BNIC ce 8 octobre, craignant « un cran de plus vers la taxation définitive des filières cognac et armagnac par la Chine ».

Cette annonce faisant suite aux décisions européennes sur les voitures électriques, cela « confirme la menace d’imposition de taxes définitives sur nos spiritueux, et cela dès que l’Union européenne aura officialisé ses surtaxes sur les véhicules électriques chinois, potentiellement fin octobre » alerte le BNIC, qui interppelle « notre gouvernement afin que les démarches nécessaires soient enfin entamées pour mettre fin à cette escalade dont nous sommes les otages et dont l’issue est aujourd’hui plus menaçante que jamais. Ces taxes doivent être suspendues avant qu’il ne soit trop tard. »

Manifestation de mécontentement

« La France assume clairement le fait de n’avoir même pas cherché à repousser les échéances pour laisser place à la négociation » jugeait récemment Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC), qui annonçait que « si aucun plan d’action précis ne nous est présenté, nous relancerons après les vendanges la mobilisation avec des actions à définir qui ne laisseront cette fois-ci pas le choix aux autorités que de changer leur posture irresponsable à notre égard ». Une première manifestation ayant mobilisé 1 500 participants et 120 tracteurs à Cognac à la veille des vendanges.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
bill et boule Le 08 octobre 2024 à 13:47:12
rouge sur blanc , tout fout le camp effectivement c est l effet domino potentiel qui pose problème ! si les vins blancs n ont plus se débouchés pour le cognac ils vont venir sur un marché déjà saturé et donc arriver en nouveaux concurrents ,. Excès de l offre par rapport à demande souvent en berne, l eldorado du blanc perd de son lustre tout à coup ...Et le coup était prévisible hélas mais on l impression latente que les mises en garde de la profession sont restées une fois de plus lettre morte... auprès de nos grands timoniers Un peu désespérant.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Cqcvin Le 08 octobre 2024 à 13:32:22
La Chine représente environ 25% du marché cognac et armagnac, c'est beaucoup, mais il y a surtout 75% de vente ailleurs? les chinois reviendront, car même, avec leur compétences de faussaire, ils n'arriveront jamais à copier nos eaux de vie! Les négociants chinois ont besoin aussi de faire du chiffre d'affaires avec des produits de luxes. Partons à la recherche de nouveaux marchés et faisons un bras d'honneur au marché chinois.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Aude - CDI S.P.H. - GERARD BERTRAND
Paris - CDI PUISSANCE CAP
Landes - CDI SE Château de Lacquy Sotralac
Gard - CDI SCA LAUDUN CHUSCLAN VIGNERONS
Maine-et-Loire - CDI Les Grands Chais de France
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé