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La crise du vin est une affaire urgente, pas courante
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Avis aux politiques
La crise du vin est une affaire urgente, pas courante

Plus le temps de tergiverser pour la filière vin après les élections européennes et législatives : il faut agir vite et bien en donnant des réponses concrètes aux demandes portées depuis des mois/années plaide Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer qui s’est rassemblé pour sa dernière réunion de mandature ce 10 juillet. Le renouvellement de l’instance devant être acté par le ministère d’ici octobre.
Par Alexandre Abellan Le 11 juillet 2024
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La crise du vin est une affaire urgente, pas courante
« Nous avons besoin d’obtenir des réponses concrètes maintenant » résume Jérôme Despey. - crédit photo : Inauguration salon Dionysud 2022 / Cédric Faimali (GFA)
Q

uel était votre message lors de ce conseil spécialisé vin ?

Jérôme Despey : J’ai réitéré vis-à-vis du ministère de l’Agriculture le mécontentement exprimé par le groupe de contact du comité mixte France-Espagne-Italie pour le secteur vitivinicole. Il y a beaucoup de points de convergence entre les Espagnols, Italiens et Français sur les constats de marché, les enjeux climatiques et économiques. Il y a une urgence partagée pour identifier les différents leviers à mobiliser par les États membres. Pour nous, il s’agit d’arrachage temporaire et d’arrachage définitif. L’Espagne est dans la même dynamique que la France. L’Italie est plus nuancée sur l’arrachage définitif, mais a la même ambition sur l’arrachage temporaire. Même si les temps politiques sont bouleversés et sans préjuger de ce qui peut se passer, nous attendons du gouvernement et d’un ministre de l’Agriculture de porter des solutions à la filière viticole. Le ministre de l’Agriculture (Marc Fesneau) est toujours en place et doit gérer les affaires courantes. Je demande au ministre d’appeler le commissaire européen à l’Agriculture (Janusz Wojciechowski) pour avancer après la notification portée par la France début juillet aux autorités communautaires sur l’arrachage temporaire et l’arrachage définitif.

En France, il y a les enjeux de trésorerie. La transformation des Prêts Garantis par l’État (PGE) en prêts bonifiée est débloquée, mais pas le cautionnement des prêts de trésorerie à taux zéro de la Banque Publique d’Investissement (BPIfrance) qui a été annoncée au salon de l’Agriculture. Nous le demandons sans tarder pour tous les agriculteurs. La mise en œuvre de cet engagement de ne demande pas d’éléments législatifs, juste des instructions. On ne peut pas tout mettre sur le prétexte d’attendre qu’il y ait la stabilisation d’un gouvernement.

 

La Commission Européenne annonce la création d’un Groupe de Haut Niveau (GHN) à partir de septembre prochain pour rendre des orientations à partir du début 2025.

Il faut être attentif et vigilant. Le GHN est une demande du Copa Cogeca (Comité des Organisations Professionnelles Agricoles et Comité Général de la Coopération Agricole de l'Union européenne) pour travailler sur l’avenir de la filière dans l’optique d’éléments structurants et de la prochaine PAC (Politique Agricole Commune). Il n’est en aucun cas question que les dispositifs d’urgence soient renvoyés au GHN, sinon c’est un nouveau tour de cadran perdu. Ce ne serait plus la temporalité des outils qui répondent aux attentes des vignerons. Il faut respecter les dates discutées avec la Commission (pour une ouverture de l’unique souscription à l’arrachage mi-octobre 2024).

Nous serons attentifs aux intentions de la Commission européenne. Le GHN se réunira le 11 septembre, avec seulement une séquence pour les représentants de la filière : une unique réunion avec les professionnels pendant les vendanges, ce n’est pas entendable. Nous souhaitons être plus associés.

 

La filière vin ne veut donc pas péricliter parmi les affaires courantes et compter parmi les actions urgentes...

Il y a eu des élections en Europe [9 juin pour les élections européennes] et en France [30 juin et 7 juillet pour les législatives anticipées], le temps de la situation économique de notre filière ne peut pas être le temps long de décision de nos autorités et de la Commission sur des sujets portés depuis longtemps. Quand on évoque pour les trois pays la prolongation des autorisations de plantation de trois ans, nous attendons tous une réponse immédiate de la Commission Européenne. Aujourd’hui, il y a une urgence : le monde viticole attend des réponses à des sujets mis sur la table depuis longtemps. Le sujet de l’arrachage temporaire, on en parle depuis 2019. Ensuite, Bordeaux a ouvert le sujet de l’arrachage définitif. Après la mobilisation de Narbonne et du Sitevi fin 2023, la pression a monté sur l’arrachage définitif jusqu’à l’annonce en février 2024 des 150 millions d’euros et de l’étude de ce qui peut être fait avec l’OCM vitivinicole (Organisation Commune du Marché vin). Il y a eu des tas d’allers et de retours entre le ministère et la Commission. Le temps est maintenant aux réponses des mesures d’urgence. La filière viticole ne peut pas s’arrêter au temps politique. Les besoins sont grandissants vis-à-vis des viticulteurs et viticultrices. Je souhaite avoir une visibilité de règles pour pouvoir déposer mi-octobre les dossiers de demandes, d’arrachage tant temporaire que définitif. Nous avons besoin d’obtenir des réponses concrètes maintenant.

 

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Tous les commentaires (4)
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bill et boule Le 18 juillet 2024 à 22:34:54
Le calendrier est fâcheux car le pays s orienté vers un gouvernement démissionnaire qui risque de durer jusqu au jo paraolympiques ... Donc tout juste à même de gérer les seules fameuses affaires courantes et de maintenir l autorité de la chose publique .Autrement dit , de mi juillet 24 jusqu aux vendanges 2024 , il va falloir se débrouiller sauf bonne surprise tres improbable , par nous mêmes ...et nous mêmes seulement ! En espérant que ensuite , le tandem actuel à l agriculture soit repris par quelqu un de bien , alliant connaissance du dossier , rapidité de décision et excellence de mise en œuvre...Mais la situation a tellement dégénère en 6 mois que le dossier est désormais très mûr , voire confituré. C est bien d attendre avant de vendanger mais gare au pourrissement !!!
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vinifera Le 16 juillet 2024 à 12:05:16
Mr Despey, en tant que président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, pourrait peut être commencer par faire en sorte que FranceAgriMer cesse leurs excès de zèle et verse, dans les temps et en totalité, les subventions qui sont dues. Rencontrer, revendiquer, négocier, c'est bien. Agir, c'est mieux !
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DL Le 11 juillet 2024 à 10:07:44
Le nouveau gouvernement ! Quel nouveau gouvernement ? Il semble que nous soyons partis pour ne pas avoir de nouveau gouvernement pendant un temps certain et certainement pas avant la fin des JO.
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augustin Le 11 juillet 2024 à 05:36:53
Les demandes du terrain sont claires tant sur pge bpi que sur les prêts de treso et le financement de l arrachage. Ce qui l est moins c est la réponse d un ministre de l agriculture et son adjointe APR en train de faire ses cartons ... et celle des banques qui pour le moment font le dos rond ...Or le millésime 2024 s avere être cher à produire tant les passages tracteur brûlent du fuel et consomment du phyto, le tout ramene à des volumes prévisionnels à la baisse. Qui plus est. au cuvier, il faut trouver de la place soit en sous traitant le stockage soit en augmentant sa capacité via achats contenants additionnels , voire en mettant en bouteilles . Tout ceci coûte cher et la date du 11 septembre choisie par Bruxelles pour reprendre l initiative paraît bien tardive voire funeste. Le nouveau gouvernement doit agir vite et bien , qu il soit de gauche ou du centre , ceci devient un enjeu national à l export qui a continue à se dégrader semble t il sur les second trimestre 2024 juste clos. La tendance s était inversée des mai 2024 à moins 86 milliards ... "June does not look good either "comme on dit à Bruxelles :^(
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