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Ni euphorique ni catastrophique, ProWein interroge les vins français
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Bilan de salon
Ni euphorique ni catastrophique, ProWein interroge les vins français

1 salon, 2 ambiances sur les stands français du salon allemand ProWein qui ferme ses portes. Ceux ayant enchaîné les rendez-vous rentrent dans leurs frais, mais ceux déçus par la mollesse de l’affluence regrettent le dynamisme de Wine Paris. Tous se posent la question des modalités de leurs futures venues, de l’optimisation des investissements à l’abandon pur et simple.
Par Alexandre Abellan Le 12 mars 2024
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Ni euphorique ni catastrophique, ProWein interroge les vins français
Très lages, les allées des halls français ont accentué l'impression de faible affluence (ici lundi après-midi, le jour le plus actif). - crédit photo : Alexandre Abellan
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our ses 30 ans, le salon ProWein ferme ses portes ce mardi 12 mars à Düsseldorf sur un bilan très variable selon chacun de ses 735 exposants français. Toujours réunis pour l’essentiel sur deux halls (9 et 10) malgré la baisse significative de leur nombre (-20 % d’après les données de l’organisateur Messe Düsseldorf), les stands hexagonaux partagent un constat : l’impression de désertification des larges allées sur la zone française. « Avec des largeurs parfois à 10 mètres, ça donne une impression de vide par rapport aux halls italiens et espagnols que l’on ne veut plus » indique Adrien Catalayud, le chef de service Pavillons France Agro pour l’agence publique Business France (374 exposants sur ses stands), qui souhaiterait une plus grande densification de la zone française en 2025, quitte à ne plus avoir qu’un hall et demi.

Evènement marquant de cette édition, la chute du nombre d’exposants français s’explique par de multiples raisons qui s’entrecroisent : à commencer par la montée en puissance de Wine Paris (12-14 février derniers) imposant des arbitrages aux exposants (et visiteurs), d’autant plus que les coûts pour participer à ProWein explosent (trajets, hôtels ,restaurants…) et posent la question du retour sur investissement (également dépendant de la préparation commerciale de chaque exposant, mais aussi des produits qu’il propose alors que le marché mondial du vin est en difficulté).

Il y a des clients importants qui viennent à Düsseldorf et pas à Paris

Au final, « on a l’impression d’un salon moins intense, moins speed et plus décontracté. Avant il était impossible de prendre le temps ou d’avoir un rendez-vous imprévu » relève Franck Crouzet, le directeur de la communication du négoce Castel Frères, ajoutant que « la quantité n’est pas le critère principal. Il y a des clients importants qui viennent à Düsseldorf et pas à Paris, ce qui justifie l’investissement, hélas croissant. Le problème de ProWein est la flambée des coûts. Ce type d'événements doit être d'autant plus rentabilisé par nos équipes. Cela passe par toujours plus de dynamisme commercial autour de ces occasions de rencontres et de négociations. »

Et il suffit parfois de quelques rendez-vous de poids pour rentrer dans les frais d’une coûteuse venue à Düsseldorf. Grâce à trois rendez-vous importants (sur les marchés allemands et belges), Steffen Petermann, le directeur commercial d’UniMédoc (140 adhérents pour 1 000 ha sur la rive gauche de Bordeaux) estime que sa participation à ProWein est rentabilisée. Ce qui le pousse à envisager un maintien sur les deux salons à l’avenir, ProWein et Wine Paris, mais dans « un format allégé, pour maîtriser les coûts. La question se pose pour tous les Français de choisir entre Wine Paris et ProWein. Mais aujourd’hui, ProWein a toujours une clientèle qui ne vient pas à Paris. »

Deux sons de cloche

S’il y a toujours des convaincus de ProWein, on entend toujours des déçus (quand ils n’ont tout simplement pas quitté l’évènement). « Il y a deux sons de cloche parmi les opérateurs sondés : ceux ravis d’avoir eu des rendez-vous qu’ils n’avaient pas eu à Wine Paris et ceux déçus d’en avoir peu, notamment de prospection. Il faudra faire le bilan pour être plus précis » rapporte Margaux Bruckert, nouvelle chef de zone Europe pour le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA, 14 maisons et caves sur le stand du CIVA, pour une quarantaine d’opérateurs à ProWein). Un premier enseignement du stand institutionnel des vins alsaciens est le succès des espaces de libre-dégustation (sous la forme d’un carrefour des tendances : crémants, pinot noir, vins fruités…). « On se rend compte que cela draine pas mal de visiteurs et permet de créer des contacts. Les dégustations sont plus faciles et ça ramène du passage sur les stands » note Margaux Bruckert.

Une bonne fréquentation sur les pôles de libre dégustation que confirme Sophie Talbot, la directrice de l’interprofession des vins du val de Loire (Interloire, réunissant 51 opérateurs sur son stand). Pour les vins ligériens, « il y a de l’intérêt pour toutes les régions et tous les profils (vins effervescents, blancs, et même les rouges…) » note-t-elle, relevant qu’« il y a toujours une grande curiosité pour la Loire. Malgré la baisse du nombre d’exposants français, on reste un vignoble avec un vrai potentiel d’attractivité ». Constant que « beaucoup d’opérateurs sont venus à ProWein malgré Wine Paris » un mois à peine avant, Sophie Talbot pointe qu’« il y a des opérateurs qui trouvent leur compte sur ce salon » ProWein : « la multiplication des salons fait que chaque année se pose la question d’en faire moins. Est-ce qu’ils sont complémentaires ou est-ce qu’ils se cannibalisent ? Il n’y a pas de réponse unique. Le challenge est de recruter les consommateurs là où ils se trouvent. »

Nous sommes beaucoup à nous poser la question de continuer à venir à ProWein après le succès de Wine Paris

Dans les allées des stands français, le ressenti général n’est pas à l’euphorie connue lors de Wine Paris, mais plutôt dans les souvenirs du déclin de Vinexpo Bordeaux, leader passé qui a été doublé et enterré par ProWein. Qui connaît désormais les mêmes critiques de coûts délirants estime Dominic George, responsable vente directe des caves Richemer (250 viticulteurs pour 1 000 hectares de vignes dans l’Hérault). Pour lui, Düsseldorf souffre du problème des villes de taille moyenne : « c’est compliqué pour la logistique (cette année avec des grèves aériennes et ferroviaires) et il y a une forte hausse du prix des hôtels et restaurants (qui ne se voit pas sur une ville internationale comme Paris). Dommage, c’était un rendez-vous important. Nous sommes beaucoup à nous poser la question de continuer à venir à ProWein après le succès de Wine Paris. »

Arbitrages selon les retombées

Une remise en question sans prise de décision, comme seul le suivi des clients permettra de chiffrer les commandes obtenues à la suite de ces deux salons. « On verra avec les retombées si le jeu en vaut la chandelle » résume Annick Bouteille, assistante de direction au château Rasque (Côtes de Provence), pour qui Wine Paris a fait ses preuves et ProWein doit encore convaincre, mais aura été « très très calme » pendant trois jours.

Si les exposants français mettent en regard les deux évènements, ils ne jouent pas encore dans la même division. Pour ses 30 ans, ProWein aligne 5 275 exposants sur 13 halls pour 50 000 visiteurs. Pour sa sixième édition, Wine Paris compte 4 070 exposants pour 41 253 visiteurs. Notant que « Wine paris et Prowein sont des vitrines complémentaires (notamment avec des visiteurs de l’Est et des États-Unis à ProWein) », Adrien Catalayud plaide pour le maintien d’une présence française conséquente à Düsseldorf : « il ne faut pas laisser le champ libre aux concurrents qui ne diminuent pas leur présence dans les mêmes proportions. »

Rendez-vous du dimanche 16 au mardi 18 mars 2025 à Düsseldorf pour voir ce qu’il en est sur la prochaine édition de ProWein.

 

Placé au niveau de l'entrée "Messe Nord", le "Champagne lounge" a profité d'une affluence soutenue.

 

Maintenant deux halls pour les vins français, Messe Düsseldorf a mis à disposition plus d'espaces de confort dans ces zones (canapés, tables, etc.).

Le salon fête ses 30 ans en 2024.

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Tous les commentaires (3)
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Olivier Le 13 mars 2024 à 05:30:38
Bonsoir, Vous oubliez les hall 7 et 5 ou un grand nombre d exposants spiritueux étaient présents, et oú la fréquentation a été bien meilleure qu aux halls 9 et 10
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augustin Le 12 mars 2024 à 22:37:33
Étonnant de constater que la conjoncture internationale était par le passé ... et bien légitimement ..citée comme un facteur de ralentissement ( covid 19 RPC , taxe trump , brexit ... ) alors que les organisateurs et les équipes animant cette année les stands n évoquent même pas le sujet... Et pourtant les primaires aux usa , la guerre en ukraine et la résistance du hamas sont autant de facteurs extrêmes d anxiété que ce soit pour le consommateur final que pour tous les intermédiaires de la profession .La perspective d'un locataire maison blanche isolationniste , l agressivite d un autre locataire, cette fois au kremlin declarant que son pays n à pas de frontière ...et enfin un quatuor Liban Iran Yémen Gaza proches politiquement ou physiquement d une voie maritime strategique ...ne sont pas pour motiver les foules à s engager dans des merveilleuses libations .Il faut l admettre : Europe de l Est et Méditerranée orientale sont dans la tourmente et ce n est pas rien . Et les grands marchés traditionnels à l export ont eux aussi leurs raisons pour limiter leurs appétits. On rêve d un nouveau miracle chinois en Inde , en faisant mine d oublier que les concurrents de l hémisphère sud font du bon boulot et ceux de la napa surfent sur le regain de nationalisme aux usa . Il va falloir, notamment à Bordeaux , reprendre l initiative de prospecter des territoires nouveaux, avec du milieu de gamme , et ne plus se contenter de distribuer des allocations de grands crus classes. Difficile de remonter une telle pente , apres autant d années durant lesquelles une poignée d etiquettes et un tableur Excel pouvaient contribuer à très bien vivre . wall street et le nasdaq ont su se réinventer, la silicon valley également , la filière vin en France voudrait le faire ... mais s en donne t elle réellement les moyens notamment sa fille aînée bordelaise ? la discussion sur egalim, le maintien en l état de la cvo du civb , les prix de sortie en primeur du millésime 2023 continuent à enfermer le milieu dans des querelles de clocher , passant totalement à côté de l élan interprofessionnel qui seul pourrait encore nous sauver. Espérons que le corps préfectoral sera à la hauteur car la colère pourrait bien gronder à nouveau dans les parcelles et aux chais si la sortie de crise reste douteuse .
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av Le 12 mars 2024 à 17:15:53
Bonsoir On a malheureusement pas eu le plaisir de vous voir nous poser la question sur notre ressenti Pour avoir une idée de la pertinence du salon cela aurait mieux de interviewer plus d'exposants
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