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Vendanges compliquées pour les crus du Rhône Nord
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Mildiou, pluie, grêle...
Vendanges compliquées pour les crus du Rhône Nord

Orages de grêle, pression sanitaire, vague de chaleur et pluies diluviennes mi-septembre : les crus nord des Côtes du Rhône n’ont pas été épargnés. Tour du vignoble avec Vincent Hudon, œnologue-consultant.
Par Amélie Bimont Le 02 octobre 2023
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Vendanges compliquées pour les crus du Rhône Nord
Face aux vendanges compliquées, Vincent Hudon conseille ses clients sur le millésime 2023 - crédit photo : Amélie Bimont
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i l'appellation Côte Rôtie a bénéficié d'une météo plus clémente l'épargnant des 200 mm tombés en pleines vendanges à la mi-septembre, ce ne fut pas le cas des autres appellations des crus nord du Rhône qui ont eu bien du mal à s'organiser pour vendanger.

Des vendanges difficiles à piloter

Sur la rive gauche du Rhône, à Tain l’Hermitage au domaine Marc Sorrel, Guillaume Sorrel a fini les vendanges depuis samedi dernier. « Entre les pluies, la pourriture qui est arrivée sur le tard, le sec du mildiou et de l’échaudage : j’ai dû faire tomber jusqu’à 20% dans certaines parcelles. C’était très difficile de choisir le moment propice pour vendanger : je ne savais pas s’il valait mieux attendre ou non, je changeais d’avis régulièrement » explique le vigneron, soulagé d’avoir tout rentré désormais. « Cela dit, les ceps étaient tellement chargés qu’on a atteint le rendement », une première depuis que Guillaume Sorrel a repris le domaine il y a cinq ans.

il ne fallait pas suivre le voisin

Une difficulté de pilotage confirmée par Vincent Hudon, œnologue-consultant, pour sa société de conseil « Grains de terre ». « Au sein d’une même parcelle et d’un même cep, c’était très hétérogène. Ce n’était pas à maturité mais on observait des flétrissements avec de gros degrés. Certains ont fait le pari de pousser un peu les maturités en triant beaucoup ou tandis que d’autres y sont allés mais doivent composer désormais avec des problématiques de moûts déséquilibrés et des blocages de maturité à 10,5°/11°. Cette année, il n’y avait pas de tendance d’un vigneron à un autre, il ne fallait pas suivre le voisin ».

Marche arrière sur le bio

Côté sanitaire, le domaine Guy Bernard (6,6 ha en Condrieu et Côte Rotie) a lutté tout l’été contre le mildiou. « En 2021, on voulait amorcer une conversion en bio et finalement, on a fait marche arrière. Et heureusement car quand on voit la pression sanitaire qu’on a eu en 2023… sans parler des vignes en friche qui contaminent les autres et du black-rot. Ceux qui sont en bio ont eu de grosses pertes…et il ne fallait surtout pas attendre » constate Frédéric Bernard. « Quand on peut faire les traitements bio, on les fait, mais les années comme celle-ci le conventionnel nous sauve. On a donc fait six traitements, trois bios et trois conventionnels, et on s’en est sorti : pas un seul mildiou sur grappes » se réjouit Frédéric Bernard.

Attendre avant d’acidifier

Cette année, Vincent Hudon met en garde ses clients face aux problèmes d’homogénéisation des jus et de relargage d’acidité. « Les premières analyses ne vont pas toujours refléter l’acidité. Il vaut mieux attendre un peu avant d’acidifier car l’échantillon n’est pas toujours représentatif. Sur les rouges, les acidités vont remonter quand les jus seront bien homogènes à cause du relargage d’acidité tandis que sur les blancs, après débourbage à froid, certaines acidités vont chuter avec la neutralisation du potassium en fortes concentrations dans les jus ».

Il conseille également d’acidifier en deux fois, en début de FA et en cours de FA. « La première charge va permettre de neutraliser le potassium, tandis que la seconde va réellement acidifier. « Ça permet d’avoir un vin plus équilibré et ce sera moins stressant pour la levure ». Sans oublier de piloter à la dégustation et en prévision de la malo. « Pour les lots où l’on prévoit de faire la malo, si les pH sont hauts mais que l’équilibre est là, on peut également acidifier avec de l’acide tartrique en prévision de la baisse d’acidité liée à la malo ».

Des goûts de moisi-terreux

Certains raisins rentrés après les pluies de mi-septembre peuvent présenter des risques de pourriture plus importants et être confrontés à ce défaut.

Pour Vincent Hudon, deux issues. « Il est préférable de lancer rapidement la fermentation contrairement au début de millésime où l’on préférait les macérations pré-fermentaires à froid pour extraire au maximum en phase aqueuse. Généralement, ce défaut va partir avec la fermentation ». En revanche, si ce n’est pas le cas, l’œnologue conseille de décuver et de traiter. « Si on macère un marc qui n’est pas qualitatif, cela risque de renforcer le caractère moisi. J’ai fait des essais de collage sur des IGP Collines Rhodaniennes sur des décuvages à raison de 30g/hL de caséine et 30g/hL de protéine de pois, cela a fonctionné ».

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