n Anjou-Saumur, si la moitié des raisins sont encore sur pieds, la récolte s’accélère. « Il n’y a pas le feu mais la plupart des parcelles à destination des vins de base, des blancs et des rosés doivent être vendangées sans trop tarder » prévient Thomas Chassaing, conseiller viticole pour la Chambre d'agriculture Pays de la Loire.
L’état sanitaire du vignoble commence à décrocher. Au 21 septembre, 17% des parcelles non vendangées du réseau de la Chambre étaient atteintes par la pourriture acide et 35% des parcelles de par la pourriture grise. Le chenin est particulièrement concerné, mais les cabernet franc et sauvignon ne sont pas épargnés.
La Chambre recommande aux vignerons de faire le tour de leurs parcelles et de sentir les baies blessées. Que la maturité soit atteinte ou pas, si une odeur piquante de vinaigre ou d’acétate d’éthyle est présente sur plus de 5% des grappes, elle conseille de rapidement vendanger en prenant soin de ne pas rentrer les grappes atteintes en cave. Dans le cas de la pourriture grise, l’idéal est de déclencher les vendanges à partir de 10% des grappes touchées. Un effeuillage manuel ainsi qu’une application de produits de biocontrôle de type Armicarb Vitisan peut permettre de gagner quelques jours sur certaines parcelles de rouges.
En dessous de 10%, les vignerons peuvent faire un tri négatif à la parcelle en retirant les grappes touchées pour attendre que le reste des grappes saines murissent. « Pour ne pas être embêtés en cave, beaucoup font tomber les foyers de pourriture avant de faire passer la machine » témoigne Guillaume Gastaldi, responsable du pôle viticulture de la Chambre des Pays de la Loire. Heureusement, les rendements étaient élevés et restent donc très corrects.
Les conseillers signalent aussi des cas de pourriture associée aux champignons du genre aspergillus et penicillium, avec un risque de production d’ochratoxine A et de déviations organoleptiques de caractères terreux.
« La qualité de la vendange reste globalement très bonne mais le réchauffement climatique doit nous amener à des réflexions sur les itinéraires techniques » estime Guillaume Gastaldi. Contrairement à 2022, la campagne 2023 a été très humide. « Il aurait peut-être fallu laisser tous les rangs enherbés » illustre-t-il. En ne cultivant pas leurs sols, les vignerons n’auraient pas reminéralisé d’azote et soutenu la vigueur de la vigne, favorable à l’expression des maladies cryptogamiques. « Désormais nous devons raisonner la conduite du vignoble sur un an en fonction de l’humidité du millésime ».