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Crédits : DR

Sophie Tempère
Socrate de la dégustation
 

En collaboration avec des psychologues, Sophie Tempère travaille sur la relation entre les émotions et la dégustation. Passée de la parfumerie à l’œnologie, en rejoignant l’Institut des sciences de la vigne et du vin de Bordeaux, la docteure en neurosciences « encadre une thèse visant à répondre à deux questions : en quoi le vin peut véhiculer des émotions ? Et en quoi le statut émotionnel peut impacter la dégustation ? » explique-t-elle. L’objectif ? Aider les organisateurs de concours ou les organismes de contrôle à évaluer l’impact de l’état d’esprit des dégustateurs sur les résultats de la dégustation.

Sophie Tempère, c’est le « Connais-toi toi-même » de la dégustation. « Je veux aider les gens à mieux se connaître pour mieux déguster et profiter du plaisir lié au vin ».

La pandémie de Covid-19 a également délié les langues des dégustateurs ayant perdu le goût ou l’odorat. « Les professionnels du vin parlent plus facilement des fluctuations de perceptions dont ils souffrent au quotidien ». Sophie Tempère les écoute et les soulage, rappelant que les troubles sensoriels concernent en temps normal 5 à 15 % de la population.

Toutes les victimes d’une anosmie ou d’une hyposmie peuvent bénéficier gratuitement du kit de rééducation et des exercices qu’elle a imaginés pour ses étudiants. Sophie Tempère compile aujourd’hui les résultats d’une enquête visant à mieux cerner les problèmes sensoriels rencontrés par les œnologues. « Si quelqu’un remarque qu’il sent moins les odeurs de réduction dans les vins, il doit pouvoir se confronter à d’autres témoignages et se rassurer en sachant que les personnes qui ont vécu la même chose ont récupéré ».


Marion Bazireau