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Crédits : Cédric Faimali (NGPA)

Hernan Ojeda
L’irrigation en économie circulaire
 

Cette année, il a vu aboutir un dossier sur lequel il travaille depuis 2011 : l’utilisation des eaux usées de stations d’épuration pour l’irrigation de la vigne. Hernan Ojeda est le coordinateur scientifique viticole du projet Irri-Alt’eau. « En 2011, la mairie de Gruissan est venue nous voir pour savoir s’il est possible d’irriguer la vigne avec les eaux de sa station d’épuration. Nous avons mis trois ans à concevoir le projet, avant de lancer des expérimentations à petite échelle », se souvient cet ingénieur de recherche à l’Inra de Pech Rouge, qui sait s’armer de patience.

Rapidement, il s’aperçoit que les eaux de la station de Gruissan sont trop salines pour la vigne. Son projet se poursuit avec la commune voisine de Narbonne Plage, plus petite, mais dont les eaux usées s’avèrent convenir parfaitement. En 2020, l’autorisation est donnée pour développer le premier réseau d’irrigation à grande échelle, desservant 80 ha. La première tranche est entrée en service cette année. La seconde est prévue pour l’an prochain.

« Nous créons une nouvelle ressource en eau. Nous irriguons des vignes de manière efficiente sans entrer en concurrence avec d’autres besoins pour l’eau. C’est un exemple d’économie circulaire », commente Hernan Ojeda. Un exemple qui fait école puisque Murviel-lès-Montpellier, Leucate, Sigean et Sète suivent les traces de Narbonne Plage.

Ses travaux ont aussi amené Hernan Ojeda à découvrir que les eaux usées sont très diverses. Ainsi celle de Narbonne plage est bien plus riche en azote que celle de Roquefort-des-Corbières au point qu’il faut en tenir compte dans la fertilisation de la vigne.

Après avoir consacré l’essentiel de sa carrière à l’irrigation, Hernan Ojeda se penche sur son absence : il étudie l’adaptation à la sécheresse des variétés résistantes aux maladies.


Bertrand Collard