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Crédits : Simonit & Sirch

Massimo Giudici
Planter sans se planter
 

Il n’y a pas que les gestes de la taille qui expliquent les maladies du bois pose Massimo Giudici, le gérant de l’activité française de l’agence de formation Simonit & Sirch (créée en 2010, avec les demandes d’intervention du professeur Denis Dubourdieu pour ses domaines bordelais). Spécialisé sur la taille douce des vignes, l’organisme technique élargit son conseil en appelant les vignerons à vérifier la qualité des plants (en testant le point de greffe du matériel végétal par exemple), à affiner leurs plantations (en prenant notamment garde à l’implantation racinaire) et à l’entretien du sol (avec des outils abîmant parfois les ceps). « Nous sommes partis de la taille en sachant que ce n’était pas le sujet principal » résume le technicien, appelant les vignerons à prendre une vision d’ensemble de leurs gestes techniques pour améliorer la pérennité de leurs parcelles. « Ce qui n’est pas facile à amener quand on est Italien face à des vignerons en place depuis des décennies » reconnaît le maître-tailleur.

Si un tailleur a des mains, il a surtout des yeux estime Massimo Giudici : des yeux pour analyser la structure d’un pied de vigne, mais aussi pour regarder ce qui se fait dans le monde entier afin de retrouver les bons gestes et pratiques de taille. « On n’a rien inventé » répète le maître-tailleur italien, qui a rejoint l’organisme de formation technique en 2007 dans le Frioul et a enchaîné depuis 36 saisons de taille (en taillant en hémisphères Nord et Sud). Ce qui lui donne une vision transversale des modes de conduite, de l’Argentine à l’Espagne, en passant par le Portugal et la Suisse (où il a appris un français impeccable en 2008).

Confiant dans la capacité d’adaptation du vignoble face au changement climatique, Massimo Giudici estime que des leviers puissants existent dans la conduite (notamment la gestion de la canopée l’été) avant de changer les cépages (et leurs ancrages au terroir).


Alexandre Abellan