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"Il y a urgence" à financer l’arrachage, la distillation et le stockage privé des vins français
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Agenda politique
"Il y a urgence" à financer l’arrachage, la distillation et le stockage privé des vins français

Les vendanges passées, les demandes de réduction des surplus vitivinicoles reviennent avec force dans les demandes de la filière. Le point avec Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin.
Par Alexandre Abellan Le 20 octobre 2022
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Vigne arrachée cette rentrée dans le vignoble bordelais. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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 Dans l’urgence, il faut travailler avec les cadres juridiques et techniques qui existent » pose Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, soulignant les besoins d’intervention pour rééquilibrer offre et demande dans de nombreux bassins viticoles (Bordeaux, Côtes-du-Rhône, Languedoc…). « Le vignoble attend des réactions rapides par rapport aux situations connues dans différents bassins viticoles » résume Jérôme Despey, qui plaide pour « un plan d’accompagnement adapté aux préoccupations de chaque bassin. Il faut tout porter en même temps : arrachage, distillation, stockage. »

Appelant à « raison garder », le viticulteur de Saint-Geniès-des-Mourgues (Hérault) prévient qu’il n’y faut pas se laisser aller « à l’affolement » : « la récolte nationale est dans la moyenne après une petite vendange 2021. Les stocks sont en baisse, l’export était soutenu en 2021… » Et si des bassins viticoles font grise mine, d’autres portent beau : Bourgogne, Champagne, Cognac, Provence… « Il y a des régions qui vont très bien et doivent aussi être aidées face à la hausse du prix des matières premières, pour leurs trésoreries (avec les Prêts Garantis d’Etat)… Je ne veux pas généraliser sur le plan national » souligne Jérôme Despey.

Distillation de crise

Pour les bassins en difficulté, l’urgence d’une intervention est partagée malgré les distinctions entre crise conjoncturelle (liée à la guerre en Ukraine, entre baisse du pouvoir d’achat et hausses des coûts de production) et décrochages structurelles (avec la déconsommation accentuée des vins rouges*). Face aux déséquilibres locaux, « il y a urgence. Il faut un traitement le plus rapide possible avec les outils juridiques et techniques qui existent » martèle Jérôme Despey. Concernant la distillation de crise, l’outil est inclus dans le cadre de l’Organisation Commune de Marché vitivinicole (OCM vin). Les représentants des vignobles de France, d’Espagne et d’Italie demandent à la Commission Européenne de financer des aides exceptionnelles, comme lors de la crise covid. Mais les retours de Bruxelles restent pour l’instant de l’ordre de la fin de non-recevoir. Jérôme Despey souligne cependant qu’il existe une alternative pour la distillation : un état membre peut dédier des crédits nationaux au financement de la distillation de crise (avec une valeur plafonnée à 15 % du total de l’OCM vin pour cette aide d’état).

Concernant l’arrachage primé, le dispositif n’est plus intégré à l’OCM vin. Mais le président du conseil spécialisé note qu’il existe encore un moyen d’y recourir dans le cadre communautaire : au titre du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER). Ce dernier permettrait de mobiliser des fonds européens utilisés par les régions, pouvant être cofinancés par l’Etat, afin de financer un arrachage « permettant de supprimer des vignes. Ces terres n’ayant plus de vocation agricole, mais pouvant être orientées vers de la forêt, des mesures environnementales… » explique Jérôme Despey. « On un cadre réglementaire : il faut le travailler » ajoute-t-il, notant qu’il restera ensuite une négociation budgétaire serrée à mener.

Viticulture 2040

Pour voir aboutir ses demandes, la filière vin demande un nouveau rendez-vous au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, pour répondre d’un même élan aux différentes difficultés conjoncturelles et structurelles du vignoble. Pour se projeter au-delà de ces défis de court-terme, la filière prévoit notamment une journée de prospective début janvier 2023 sur la "viticulture en 2040" avec FranceAgriMer et l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture et l’Environnement (INRAE). « De nombreuses questions préoccupent le secteur viticole, qui veut être force de proposition » conclut Jérôme Despey.

 

 

* : Le conseil spécialisé a enregistré des baisses de 10 % des ventes de vins tranquilles en grande distribution. Avec -15 % pour les vins rouges, -4 % pour les rosés et blancs.

 

 

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Tous les commentaires (6)
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J.Henry DAVENCE Le 25 octobre 2022 à 07:44:48
Mr Baniol, malgré le respect que je devrais avoir pour un ancien responsable de votre âge, je me dois de vous dire que c'est en partie à cause de gens comme vous et comme Despey et consorts que certaines régions sont en mauvaise posture dont la votre. Regardez les régions qui sont restées éloignées de la ligne politique "france Agrimer, FNSEA, etc..., type Champagne , Bourgogne, Cognac et quelques autres, sont celles qui marchent le mieux. Pourquoi? Parce qu'elles ont eu une véritable vision agronomique, commerciale et économique de leur production et les ont réajustées régulièrement. Et ce sont sans aucun doute de beaucoup plus gros contributeurs au budget de l'état que vous. Sans vouloir vous offenser!
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André Baniol Le 24 octobre 2022 à 12:55:42
Je soutiens sans réserve les demandes de J Despey et de Gérard Bancillon. Nous n'avons aucune honte à demander des interventions de l'argent public car avec la TVA à 20%, les accises, les taxes foncières, les cotisations MSA, les IRPP,, les droits de successions nous sommes d'immenses contributeurs net au budget de l'état
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VignerondeRions Le 23 octobre 2022 à 18:03:22
Une triste réalité de voir cet homme qui a passé sa vie dans les institutions viticoles de France et d'Europe être totalement incapable d'une gestion durable de notre filière. Il n'est malheureusement pas le seul, les réunions de travail ressemble plus à des discussions de comptoirs qu'à une vision stratégique d'une filière. Un jour des droits nouveau "gratuit", le suivant de la distillation primé, et encore après de l'arrachage toujours avec de l'argent du contribuable. Ils ont milité d'arrache-pied pour conserver une régulation de la vigne et paradoxalement sont incapable de gérer au niveau du Pays ou de la région. A Cognac on demande des droits, à Bordeaux on veut arracher, imaginer un transfert encadré relèverait du bon sens. Sans compter que demain, dans 10 ans, dans 20 ans la tendance sera peut-être inversé. Il suffit de voir ce qu'il s'est passé pour bien comprendre que cela se reproduira. Il y a peu de chance que les mêmes actes ne produisent pas les mêmes effets. C'est quand même la base du métier de Paysans d'observer. Je me demanderai toujours comment ils peuvent faire autant abstraction de cela une fois à Paris... Le bon sens Paysans a définitivement disparu, ou alors nos représentants n'en sont pas réellement.
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Jean Pierre 34 Le 22 octobre 2022 à 13:32:39
Nos vignerons dirigeants sont simplement des incapables , la branche agricole devrait être dirigée par des salariés qui n'ont pas d'intérêt direct dans la filière. Absence de politique à moyen terme, droits de plantations gratuits et demande d'arrachage, il serait temps de mettre de l'ordre dans votre gestion. Le marché et les prix du vin vont sans charger à votre place, malheureusement disparition de nombreuses exploitation d'ici 3ans. Il faut arrêter de payer gracement nos dirigeants qui ne servent à rien.
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Albert Le 20 octobre 2022 à 12:46:03
Oui, sur le fond, avec Dominique. Il est donné à notre sémillant Pdt du Conseil Spécialisé Vins de toucher du doigt la versatilité de la parole. Ce Pdt viticulteur (ah bon ?) devrait réfléchir aux limites d'une politique libérale dont il tient encore une fois la preuve qu'elle ne pourra jamais s'appliquer au secteur viticole. Quand le vent est "bon", la filière engrange les bénéfices, exige des droits de plantation nouvelle, etc ... mais quand le scénario s'assombrit, c'est toujours le même script > ON VEUT des aides publiques. À quand des professionnels RESPONSABLES ? ...
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Dominique Le 20 octobre 2022 à 09:28:09
Il est assez curieux de voir ceux qui sont la cause des problèmes actuels se présenter comme source de solutions. M. Despey et ses acolytes sont ceux qui ont mis en place jusqu'à cette année l'OCM vin qu'ils cherchent maintenant à changer en catastrophe. Après avoir soutenu une politique expansionniste, les voilà qui vont voir l'Europe la gueule enfarinée pour demander de l'arrachage et encore de la distillation. Leur crédibilité auprès de l'Europe doit sûrement être au top. J'imagine l'accueil qu'ils doivent recevoir. La décence commanderait à ces gens de dégager. Mais la décence est une notion disparue, écrasée par le goût du pouvoir et de l'intérêt. Des dirigeants qui ont eu tous les pouvoirs et qui échouent, doivent se retirer.
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