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La filière vin rouvre la boîte à outil de la gestion des excédents
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Face à la déconsommation
La filière vin rouvre la boîte à outil de la gestion des excédents

Le repli des commercialisations en France se confirmant, les représentants du secteur se mettent à réfléchir sur les outils les plus opportuns pour résorber les surstocks, qu'ils soient structurels ou conjoncturels.
Par Alexandre Abellan Le 13 juillet 2022
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La filière vin rouvre la boîte à outil de la gestion des excédents
Face à la baisse de la consommation de vin, il faut déboucher des tuyaux engorgés. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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auvaise nouvelle : la baisse de consommation de vin se confirme en grande distribution, avec des baisses en volume de 15 % pour les vins rouges, 5 % pour les rosés et 4 % pour les blancs depuis le début 2022 rapporte Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui s’est réuni ce mardi 12 juillet. Malgré une dynamique export restant soutenue, la filière vin doit se pencher sur la gestion de déséquilibres conjoncturels et structurels entre son offre et la demande domestique. « Rien ne doit être fermé comme propositions » précise Jérôme Despey, qui note le besoin de distinguer le conjoncturel du structurel dans le diagnostic pour apporter les bons remèdes à l’échelle des bassins viticoles en difficulté.

Conséquences de la crise sanitaire covid et de l’invasion russe en Ukraine, les difficultés d’approvisionnement en matière sèches (bouteilles et cartons notamment, retardant des conditionnements) et les conséquences de l’inflation (entre baisse du pouvoir d’achat et hausse des coûts de production) tiennent du conjoncturel pour Jérôme Despey, qui note que des outils existent pour y répondre : la distillation et le stockage privé. Deux outils autorisés par l’Union Européenne, à la condition que son financement soit acté par l’Etat Membre (dans le cadre limité de ses fonds européens dédié : le Plan Stratégique National, PSN). En fonction des stocks au 31 juillet et sous réserve des données de récolte précise Jérôme Despey (les perspectives de rendement étant très incertaines avec les évènements climatiques actuels, notamment la sécheresse).

Pistes structurelles

Concernant les actions structurelles, si certains vignobles parlent d’arrachage (à Bordeaux, avec l’idée d’une « conversion vertueuse et réversible ») que d’autres évoquent la distillation ou les mises en réserve, la filière vin ne pourra pas adopter de solution nationale, mais optera pour des solutions adaptées au niveau de chaque bassin demandeur estime Jérôme Despey. En termes de financements, le président du conseil spécialisé vin confirme que sa position est d’« aller chercher des moyens ailleurs que dans le PSN, pour préserver l’Organisation Commune du Marché Vitivinicole (OCM viticole) comme un accompagnement de la structuration ». D’autant plus que les fonds OCM vin pour 2021-2022 ont été intégralement consommé, témoignant d’un besoin d’aides à l’investissement, à la promotion et à la restructuration de la filière. Pour l’arrachage, Jérôme Despey avance la possibilité de leviers de cofinancements avec les régions dans le cadre du deuxième pilier de la Politique Agricole Commune (PAC).

Avec ceux liés à la succession d’aléas climatiques du millésime 2022, ces sujets seront à l’ordre du jour de première rencontre entre l’ensemble de la filière et son nouveau ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, prévue d’ici la fin juillet.

 

 

 

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