quelques semaines des vendanges, il reste trop de rosés dans les caves du Vaucluse. L’IGP de ce département veut distiller 100 000 hl pour faire de la place dans les chais. « La consommation est en panne ; ce sont des vins de 2020 dont plus personne ne veut, explique Joël Reynaud, président de l’ODG Vaucluse. Nous étions déjà en discussion au printemps à ce sujet. Puis il y a eu le gel du 8 avril. Et tout s’est arrêté. » Jusqu’à maintenant.
L’IGP Vaucluse vient d’adresser un courrier à VinIGP, la Confédération des vins IGP de France pour lui demander de porter sa demande devant les pouvoirs publics. Joël Reynaud espère une aide entre 50 et 60 €/hl pour envoyer les excédents à la chaudière.
« Nous allons débattre de cette question au sein de l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), annonce Gérard Bancillon, le président de VinIGP. Pas mal de gens ont des soucis d’écoulement. Avec la guerre en Europe, 4 millions d’hl que l’Italie et l’Espagne écoulaient en Russie se retrouvent sur d’autres marchés. Avec l’inflation, nos concitoyens privilégient les produits de première nécessité. Il reste du stock après une année de petite production. Le contexte est favorable à une demande de distillation. »
Des bruits courent que l’IGP Méditerranée serait dans le même cas. L’Organisation de Défense et de Gestion(ODG) dément. « On n’a rien demandé à ce jour », affirme Thierry Icard, son président, tout en reconnaissant que la situation est tendue. Elle se résume en quelques chiffres : il resterait 230 000 hl en stock et la nouvelle récolte est annoncée entre 800 000 et 900 000 hl alors que la commercialisation se situe autour de 360 000 hl.
« Si le volume de récolte se confirme, on aurait quasiment deux récoltes d’avance, observe Thierry Icard. Il y a deux solutions : la distillation, mais on n’est pas sûr de l’obtenir à temps, et baisser le rendement pour passer de 120 à 90 hl/ha. » L’ODG doit examiner l’affaire après le 20 juillet.