ans son recueil Terre des Hommes (1939), Antoine de Saint-Exupéry note qu’« il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher ». Alors que la filière vin cherche par tous les moyens possibles à réduire sa consommation d’intrants en particulier, et son empreinte environnementale en général, l’enjeu de sa réduction de bilan carbone devient rapidement un problème d’écoconception de ses emballages. Ce qui va de l’allégement du poids des bouteilles pour l’export à leur alourdissement pour le développement du réemploi sur le marché national, en passant pour certains par la réduction des dorures et pour d’autres par des papiers et encres plus durables. Les pistes sont multiples et une question revient souvent : que faire de la capsule ?
Étant non-recyclable du fait de sa structure complexe d’aluminium et de plastique, se passer de ce surbouchage devient une option d’autant plus tentante que ses prix et délais d'approvisionnement ont fortement augmenté ces derniers mois. S’il existe historiquement l’alternative de la cire (qui n’est pas toujours 100 % végétale), des opérateurs optent pour l’absence d’opercule et font le choix de la bague nue à l’export et en France (en rejetant toute idée de protection du bouchon par la capsule), voilà de quoi déplaire aux industriels de capsules. Même si la Capsule Représentative des Droits (CRD, la Marianne) est facultative depuis 2019, son usage reste suffisamment ancré pour que ses vendeurs restent sereins.
D’autant plus qu’ils estiment que l’expérience du consommateur est moins valorisante sans leur produit, qui se veut un support de communication, voire de traçabilité (mais devient souvent source de doutes pour le consommateur : faut-il la couper au-dessus ou en-dessous de la bague ?). Si des capsules issues de complexe biosourcé sont lancées, la question globale de la réduction des intrants reste un sujet clé pour l’avenir de la filière vin. Car le meilleur déchet reste celui que l’on ne produit pas. D’autant plus que les usages d’emballage à usage unique sont aussi sérieusement que rapidement remis en question : les sacs en plastique à usage unique ne sont interdits des caisses de magasin que depuis l’été 2016, mais le souvenir en semble aujourd’hui archaïque. Pour être de son temps, la réduction de la consommation d’intrants doit être au cœur des préoccupations et engagements de la filière vin. Un perfectionnement pour que ne reste que le plaisir de la consommation, sans culpabilisation.