ans l’air du temps. Lancée début 2020 par l’imprimeur charentais Lithobru, la « Collection Nature – les inattendus de Lithobru » a d’abord été freinée dans son développement commercial par la crise sanitaire, avant de prendre de l’ampleur avec de premiers clients dans les vignobles de Bordeaux, Provence, Armagnac… Tenant de l’approche globale, ce service de l’imprimeur d’étiquettes répond à la demande actuelle de pousser les engagements environnementaux de la filière vin jusqu’à son emballage.
En lice pour les prix d’innovations du Sitevi, la démarche de Lithobru propose trois axes de travail avec de nombreux curseurs : d’abord l’éco-design (éviter les aplats de couleur et de dorure, choisir des typographies Ecofont qui sont creuses et non pleines pour économiser 20 % d’encre à l’impression, travailler les formats d’impression pour optimiser la surface d’impression et réduire les déchets de papier…), ensuite l’éco-encrage (opter pour un noir tramé à 80 % au lieu d’un noir classique à 100 %, réutiliser des encres pour leur donner une seconde vie, réutiliser des bobines de dorure souvent inutilisées à 95 %...) et enfin l’approche éco-responsable de l’imprimeur (sélection de fournisseurs à l’empreinte carbone limitée, le plus possible en local ou en France, récupération du dorsal des étiquettes autoadhésive* pour la retransformer en dorsal ou papier…).


« Ce sont de petits détails qui, en se cumulant, permettent d’obtenir un packaging plus propre avec un rendu toujours aussi pertinent » explique Vanessa Chavanneau, la responsable marketing de Lithobru, qui témoigne de « clients facilement perdus » face aux nombreuses propositions d’étiquettes alternatives, pas toujours si durables. La responsable commerciale en veut pour preuve le développement par des concurrents de papiers de canne à sucre ou de coton, produits à des milliers de kilomètres, quand Lithobru revendique une traçabilité de ses papiers dans un rayon de 500 km rayon de ses usines de Cognac (à Merpins). « Nous proposons une vraie démarche d’accompagnement à l’écoresponsabilité, pas de green washing » estime Vanessa Chavanneau.
Dans tous ces leviers de « Collection Nature – les inattendus de Lithobru », le choix du papier est sans doute le paramètre le plus visible de cette écoconception d’ensemble. Avec l’utilisation possible de papiers recyclés à base d’herbes séchées, de paille, de bulbes de tulipe, de déchets cartonnier et même de déchets de fèves de cacao. Avec des étiquettes qui ne sont pas en papier blanc, « le client se projette au moment de l’achat sur un papier écoresponsable, ce qui permet d’attirer l’attention du consommateur, qui prend le vin pour connaître la démarche, expliquée sur le packaging. Et l’on sait que lorsqu’il y a un contact, le plus dur est réalisé » rapporte Vanessa Chavanneau.
Ne communiquant pas de fourchette de prix, variable selon les critères choisis et quantités commandées, Lithobru indique que le surcoût de cette démarche est finalement léger grâce aux économies réalisés. « On reste sur le prix d’un habillage standard, il n’y a pas de surcoût élevé, c’est au niveau d’un papier moyen de gamme, mais avec une histoire derrière » indique la responsable marketing. Argument supplémentaire en cette période de pénurie des matières sèches, ces étiquettes alternatives sont moins soumises aux tensions d’approvisionnement, ces produits étant plus exotiques que ceux standards.
* : La partie siliconée qui reste une fois l’étiquette collée.