endance de fond au service de la forme, l’écoconception des emballages est au cœur des préocupations des visiteurs du salon VS Pack, du 7 au 9 décembre à Cognac. « Le constat est sans appel. Depuis l’ouverture du salon, l’intérêt de nos clients se focalise sur notre offre de capsules biosourcées. Ils ont la volonté de retranscrire tous leurs efforts au vignoble sur leur packaging » note Chloé Boucly, chargée de communication pour le groupe Sparflex, présentant la gamme de capsules Absolute Green Line, composées d’un complexe biosourcé (avec du polyéthylène issu de déchets végétaux) et utilisant des encres à l’eau (acrylique). « C’est une demande de tous nos clients, des grands groupes aux sociétés de taille plus modeste. La tendance est lourde et se confirme » note-t-elle, évoquant des questions sur les engagements de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ainsi que les projets futurs, notamment développer des produits à partir de matières recyclées.
La valorisation premium de matériaux recyclés est à l’origine du coffret éco-conçu par Digital Packaging. L’agence charentaise met à profit la robustesse d’un carton recyclé (1,5 mm d’épaisseur), normalement caché comme ossature sous du papier fin, pour en faire la coque directe de son coffret qui ne nécessite pas de colle pour être plié (avec des clips et une découpe spécifique). « L’idée est que l’épaisseur permet de monter le coffret sans colle. Le coffret est 100 % recyclé et 100 % recyclable » indique Adrien Pichelin, du bureau R&D de Digital Packaging, qui souligne que le carton est coloré dans la masse pour qu’il n’y ait pas de tranches visibles au niveau des fenêtres. Déposé en 2020, ce coffret permet de contenir la bouteille et de la mettre en valeur grâce à un système de pliage en faisant un support de présentation.
Circulaire par nature, l’écoconception prend logiquement une dimension transversale. Pour les étiquettes, « nos fournisseurs nous proposent de plus en plus de papiers recyclés. Nous mettons en place de nouvelles machines pour réduire la quantité de papier, avec une optimisation du nombre d’étiquettes sur la laize (NDLA : largeur d’une bobine de papier) » pointe Bob Awalludin, responsable commercial pour le secteur charentais de Poly-Imprim (groupe italien Eurostampa). Proposant un outil de calcul du bilan carbone de chaque étiquette à ses clients, l’imprimeur propose de racheter des crédits carbone pour compenser ces émissions ajoute Emmanuel Soudant, le responsable commercial France de Poly-Imprim, qui note que la réflexion s’étend aussi à la logistique.
Si l’intérêt est croissant dans la filière, la question est de savoir si toutes les questions posées aboutiront sur des projets concrets. Pour l’instant le sujet de l’écoconception monte progressivement, avec des initiatives plus individuelles que collectives. Par exemple, la maison de cognacs Meukow a demandé au concepteur espagnol Egisa de supprimer le film de plastique PET recouvrant ses coffrets. « Leur gamme était pelliculé en polyester argent, puis plaqué or. Nous avons enlevé le film pour mettre de la dorure à froid sur tout l’étui » indique Serge Audoyer, le responsable grands comptes d’Egisa, qui note que le rendu gagne en nuances et précisions colorées. Pouvant s’accompagner d’un meilleur rendu, l’écoconception est un outil de fond qui reste au service de la forme.