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résenté ce lundi 10 janvier lors du salon Wine Paris, le classement 2025 des Crus Bourgeois du Médoc réunit 170 châteaux médocains annonce l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc (voir encadré pour la liste complète). Soit une chute de 32 % du nombre de propriétés classées par rapport aux 250 châteaux présents sur le premier classement quinquennal de 2020 (ayant succédé aux 10 ans de sélections annuelles ouvertes par la crise de 2003 qui réunissait 247 crus*). Nette, cette décroissance est en l’état impossible à analyser. L’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc déclare que la procédure de classement étant confidentielle et qu’il est impossible de donner le nombre de candidats au classement de 2025 (tout au plus était-il indiqué il y a un an une baisse de 20 % du nombre de candidatures).
Difficile de distinguer l’ampleur de la baisse liée à une réductino du nombre de candidats (moins intéressés par un classement dont l’impact économique était proche du zéro après 2020 pour ses détracteurs) ou de pouvoir estimer l’impact sur les taux de réussite des évolutions du cahier des charges de la mention (finie la transition avantageuse avec les précédents classements annuels, désormais il y a une dégustation aveugle sur 5 millésime et une certification environnementale de niveau 2 a minima). « Il y a autant de cas que de châteaux, ce sont des stratégies individuelles » réagit Marie Vialard, membre du conseil d’administration de l’Alliance des Crus Bourgeois, ajoutant que le cloisonnement des informations post-2003 fait qu’elle ne connait pas le nombre de candidats : « on fait extrêmement attention durant toutes les étapes de la procédures à ce qu’aucun adhérent ne puisse être juge ou partie ». Pour Marie Vialard, l’essentiel reste la représentativité du classement des crus bourgeois : avec 170 propriétés sur 7 AOC, l’ensemble représente 22 % de la production médocaine de vins (contre 31 % en 2020).
« Le contexte économique a forcément un impact sur le classement » précise Jennifer Mathieu, la directrice de l’Alliance des Crus Bourgeois, notant que « s’investir dans le classement demande du temps, de l’énergie et des finances. Sur une période de challenge pour les propriétés, il y a des arbitrages qui peuvent avoir un impact sur le choix d’être candidat ou pas. » Aux frais de candidature au classement 2025 (), s’ajoutent l’adhésion à l’Alliance pour participer à des opérations commerciales (le syndicat en annonce une centaine par an), ainsi que le coût des stickers de traçabilité et d’authentification des crus bourgeois (obligatoire sur chaque bouteille portant la mention).
Les absents : les 9 exceptionnels de 2003 et l’AOC Pauillac
Seule certitude de ce classement 2025, il ne marque pas le retour des grands noms classés par le passé (aucun des 9 crus exceptionnels de 2003, dont les châteaux Chasse-Spleen, Haut-Marbuzet, Ormes-de-Pez, Phélan-Ségur Poujeaux, Siran…), mais on notera le départ de châteaux précédemment distingués dans la hiérarchisation (notamment parmi les exceptionnels). En 2025, on dénombre 120 crus bourgeois, 36 crus bourgeois supérieurs et 14 crus bourgeois exceptionnels, soit de fortes baisses dans les mentions CB (-33 %) et supérieur (-36 %) quand le contingent en mention exceptionnelle reste stable. Comme en 2020, ils étaient 180 crus bourgeois, 56 supérieurs et 14 exceptionnels.
Par appellation, il y a 91 châteaux en AOC Médoc, 53 en Haut-Médoc, 9 en Saint-Estèphe, 7 en Listrac-Médoc, 4 en Margaux, 5 en Moulis en Médoc, et 1 Pauillac. La décroissance se concentre dans les appellations sous-régionales Médoc (-21 %) et Haut-Médoc (-40 %), quand les communales accusent le coup (-40 % pour Saint-Estèphe et Moulis en Médoc, -50 % à Margaux et Listrac-Médoc…). Comme en 2020, il y avait 115 crus bourgeois en AOC Médoc, 88 en Haut-Médoc, 15 en Saint-Estèphe, 14 en Listrac-Médoc, 9 en Moulis en Médoc, 8 en Margaux et 1 Pauillac. Saint-Julien restant une appellation absente (il y en avait 6 en 2003, 0 en 2020).
Mais il s’agit d’une AOC détenue « à très fort pourcentage par les grands crus classés » en 1855 pondère Marie Vialard, voisine de l’appellation en tant que propriétaire du château Cissac (cru bourgeois supérieur). Reconnaissant une compétition sur l’accès au foncier (« chaque parcelle disponible à Pauillac, même construite, est rachetée de suite »), l’administratrice de l’Alliance estime qu’il n’y a pas de concurrence frontale sur les marchés entre crus bourgeois et seconds/troisièmes vins des crus classés en 1855 (« on ne peut pas parler de concurrence, ce sont des propositions à part »).
Campagne tout sauf bourgeoise
Après un classement 2020 n’ayant pas eu d’impact sur les marchés, entre l’annonce au moment de la pandémie covid et l’aggravation de la crise commerciale des vins de Bordeaux sur toute la gamme, l’édition 2025 a l’ambition de dynamiser les marchés. « On va mettre en place une campagne de communication que l’on n’avait pas pu activer en 2020 » annonce Marie Vialard. Avec la signature "dépasser les étiquettes", la communication des crus bourgeois affiche ainsi des visuels de viande grillée sous le slogans #Mix & Match, un cabas de légume et un #Retour de marché ou des tapas avec #Alliance sans chichi.
De quoi réduire l’aspect bourgeois des crus éponymes et « dépoussiérer nos codes, pour aller au-delà du nom qui peut apporter dans l’inconscient une impression de désuétude » explique Jennifer Mathieu, pour qui « on va faire transparaître le dynamisme de nos châteaux par leurs engagement qualitatifs et environnementaux ». Multicanal (presse papier, réseaux sociaux ou médias web comme des podcasts ou les sites Allociné et Youtube…), la campagne vise les 18-35 ans « épicurieux » qui forment une importante « catégorie d’acheteurs actuels et potentiels » souligne la directrice de l’Alliance, ajoutant que la France est le marché ciblé prioritairement pour ce lancement.
2 mois à purger pour les recours
Défini par l’arrêté publié en janvier 2018, le cadre de classement des crus bourgeois ne nécessite pas d’arrêté d’homologation pour valider son actualisation quinquennale. Contrairement aux grands crus classés de Saint-Émilion. Sur la rive gauche comme la rive droite, les attaques judiciaires étant habituelles pour les crus non-classés, les recours au classement 2025 des crus bourgeois peuvent être déposés jusqu’à début avril, un délai de 2 mois s’étant ouvert ce lundi 3 février. L’Alliance indique ne pas avoir connaissance d’attaque.
Pour le classement de 2030, les crus bourgeois pourraient envisager l’ouverture du classement aux vins blancs, alors que l’AOC Médoc est en voie d’obtenir cette nouvelle couleur. « Le classement est ouvert à toutes les appellations médocains » indique Jennifer Mathieu, notant qu’« il faut tenir compte du marché et de ses évolutions en étant proactifs. On y travaille. »
* : Rappelant que le premier classement des crus bourgeois remonte à 1932 et que la mention traditionnelle a été validée en 1979, l’Alliance rappelle que « le premier classement officiel » de 2003 réunissait 247 châteaux (151 crus bourgeois, 87 supérieurs et 9 exceptionnels pour 490 candidats) et avait été annulé en 2007 par un arrêt de la cour administrative d’appel de Bordeaux comme le président du syndicat était alors membre jury : « on ne peut être juge et partie » résume l’Alliance.
Cru Bourgeois Exceptionnel
En AOC Médoc, les châteaux la Cardonne, Castera et Laujac.
En AOC Haut-Médoc : les châteaux Malescasse, de Malleret, Paloumey, Reysson et du Taillan.
En AOC Listrac-Médoc : le château Reverdi.
En AOC Margaux : les châteaux d'Arsac, Mongravey et Paveil de Luze.
En AOC Saint-Estèphe : les châteaux le Crock et Laffitte Carcasset.
Cru bourgeois supérieur :
AOC Médoc : les châteaux la Branne, Escot, Fleur la Mothe, la France Delhomme, Greysac, Haut-Bana, Labadie, Noaillac, Patache d'Aux, Pierre de Montignac, Poitevin, Preuillac, Saint-Hilaire et les Tuileries.
En AOC Haut-Médoc : les châteaux Beaumont, Bel Air Gloria, Clos la Bohème, du Cartillon, Cissac, Dillon, Lamothe Bergeron, Lestage Simon, Liversan, Magnol, Meyre, du Moulin Rouge, Peyrabon, Peyrat-Fourthon, Pontoise Cabarrus et Ramage la Bâtisse.
En AOC Moulis-en-Médoc : Les châteaux Biston-Brillette, Lalaudey et la Mouline.
En AOC Margaux : le château la Fortune.
En AOC Saint-Estèphe : les châteaux de Côme et Tour des Termes.
Cru bourgeois :
En AOC Médoc : les châteaux les Anguilleys, d'Argan, l'Argenteyre, Beauvillage, Begadan, Bégadanet, Bellegrave, Bellevue, de Bensse, Bessan Ségur, le Bourdieu, Bournac, des Cabans, Cangruey, Carcanieux, la Chandellière, Chantemerle, Clément Saint-Jean, Côtes de Blaignan, de la Croix, d'Escurac, Gémeillan, la Grange de Bessan, des Granges d'Or, Grivière, Haut Barrail, Haut Canteloup, Haut-Maurac, Haut Queyran, Lacombe Noaillac, Ladignac, Lalande d'Auvion, Lassus, les Lattes, Leboscq, Lestruelle, Lousteauneuf, Maison Blanche, Mareil, Mazails, Méric, Moulin de Bel Air, Moulin de Canhaut, Moulin de l'Abbaye, Moulin de Taffard, les Mourlanes, Nouret, de Panigon, Pey de Pont, La Pirouette, Plagnac, Pontet Barrail, Pontey, Ramafort, la Ribaud, Ricaudet, la Roque de By, Roquegrave, Rousseau de Sipian, Saint-Aubin, Saint Bonnet, Saint-Christophe, le Temple, Tour Castillon, Tour Prignac, Tour Saint Vincent, des Tourelles, les Tresquots, Troussas, la Valière, Vieux Landon, le Vieux Fort, Vieux Robin et le Vieux Serestin.
En AOC Haut-Médoc : les châteaux d’Arcins, d'Aurilhac, Barateau, Barreyres, Bibian, le Bourdieu Vertheuil, de Braude, de Cartujac, Corconnac, Croix du Trale, Dasvin Bel Air, Devise d'Ardilley,la Fon du Berger, Grand Clapeau Olivier, Grandis, Haut Beyzac, Haut-Madrac, Lacour Jacquet, Martin, le Monteil d'Arsac, Moulin de Blanchon, Moulin des Moines, Prieuré de Beyzac, Puy Castera, du Raux, Rollin, Saint Ahon, Sénilhac, Tourteran, Victoria, Vieux Landat et de Villambis.
En AOC Listrac-Médoc : les châteaux Capdet, Donissan, Lafon, Lalande, Liouner et Sémeillan Mazeau.
En AOC Moulis-en-Médoc : les châteaux Guitignan et Pomeys.
En AOC Pauillac : le château Plantey.
En AOC Saint-Estèphe : les châteaux la Commanderie, Coutelin Merville, German Marbuzet, Picard et Tour Saint-Fort.
